La femme en Afrique de l‘Ouest

Résumé du document

L'Afrique, berceau de l'humanité a participé à toutes les étapes de l'évolution humaine.
Caractérisé par l'existence de richesses culturelles et naturelles multiples et incommensurables, le continent africain a subi depuis environ cinq siècles, l'intervention aussi bien intéressée que violente de l'Occident.
C'est à partir du seizième siècle que le tout premier choc survient avec le développement du commerce triangulaire et la traite des Noirs .
Encore en situation de sous-développement, l'Afrique a tout de même connu d'extraordinaires mutations en ce qui concerne certains points notamment la femme, sujet très mal connu durant de nombreuses années.

La vie quotidienne des femmes, dans l'histoire africaine, n'a intéressé ni les observateurs extérieurs ni la tradition. C'est à travers leur vie et leurs actions que des auteurs ont appris à les connaître. De la veille de la colonisation à nos jours, la condition féminine a évolué. Dans ce monde où modes de vie anciens et nouveaux se côtoient et se mêlent, la vie, le rôle et les activités des femmes offrent un éventail de situations diversifiées. En un siècle, tout y a changé. Les femmes d'Afrique ont au moins un point commun : elles n'ont pas le temps. Elles ont probablement moins de temps que les hommes. Elles ont toujours travaillé davantage qu'eux, ce qui ne signifie pas qu'ils ne faisaient rien, cette idée fausse étant trop répandue.
Elles travaillent aujourd'hui différemment, mais toujours autant, sauf exception. Elles étaient, elles restent tellement accablées de tâches qu'elle n'ont guère eu, entre autres, le loisir de s'apitoyer ni même de s'interroger sur leur sort . L'image qu'elles ont d'elles-mêmes est donc encore floue.
Par ailleurs, l'image des femmes africaines est donc, plus qu'ailleurs, remplie de stéréotypes : de la terre mère féconde et généreuse à la jeune beauté paresseuse et « débauchée »…
Comme ailleurs, les femmes d'Afrique ne représentent que la moitié de l'humanité. Mais elles participent à toutes les activités, à tous les évènements, elles font partie de la société.
Ce qui importe de comprendre, c'est le rôle et la fonction qu'elles y ont joué, comme partenaires et comme partie prenante de l'ensemble de la collectivité. C'est donc à travers ce dossier que nous allons étudier la condition féminine tout en centrant notre étude sur l'Afrique de l'Ouest pour pouvoir davantage approfondir nos recherches.

Extraits

[...] En Afrique de l'Ouest, la riziculture pluviale est parfois un travail entièrement féminin. En pays peul, c'est l'élevage qui leur est confié. D'une manière générale, les femmes représentent 80% de la force humaine utilisée pour la production alimentaire. Elles sont les mille et une petites mains qui nourrissent le continent. Mains anonymes, longtemps oubliées des statistiques et des plans de développement. Mains invisibles, privées de rémunération, écartées de l'accès à la terre, à la propriété, au crédit, à l'héritage. Taillables et corvéables à merci sur des terres qui ne leur appartiennent pas, et qui, en cas de divorce ou de mort de leur mari, leur seront aussitôt arrachées par la belle-famille. [...]

[...] Mais pour mieux connaître les systèmes familiaux en Afrique, il faut, tout d'abord , expliquer leurs caractéristiques, et nous prendrons, ainsi, pour exemple le cas de différentes tribus. Ensuite, dans une seconde partie, nous parlerons de l'évolution de la famille avec le système urbain, puis dans une brève conclusion nous enchaînerons sur l'explication de divers codes de la famille dont notamment celui du Bénin et du Sénégal. Les trames familiales des sociétés africaines " traditionnelles " Les systèmes familiaux africains se caractérisent par la diversité de leurs modes de filiation, tantôt patrilinéaire, tantôt matrilinéaire, tantôt bilinéaire, de sorte que chaque individu se trouve inclus dans une trame qui le relie à tous les autres par des connexions généalogiques : il appartient soit au groupe de son père, soit à celui de sa mère. [...]

[...] Deux millions d'entre elles souffrent de fistules obstétricales. De nos jours, lorsqu'un accouchement se prolonge, on pratique une césarienne ; mais au fond de la brousse, la femme meurt et dans des cas l'enfant aussi. On estime que deux femmes pour mille qui ont survécu auront une fistule, parce - que la pression exercée par la tête du fœtus a perturbé la circulation sanguine et provoqué en un point plus fragile une nécrose du tissu ou encore le nerf périnéal. [...]

[...] Paradoxalement, la crise, tout en mettant en lumière (et en aggravant) la précarité du travail des femmes, a aussi révélé leur rôle pilier dans l'économie africaine. Que faire d'autre quand le mari est licencié ? Dans les années 80, lorsque des coupes budgétaires draconiennes ont jeté des milliers de fonctionnaires congolais sur le carreau, ce sont les femmes qui ont trouvé le chemin des marchés pour faire bouillir la marmite. Quand les organisations internationales se sont-elles aperçues qu'un Africain sur deux est en réalité une Africaine ? [...]

[...] Au Kenya, au Malawi, en Sierra Leone, au Zimbabwe, en Zambie, les femmes perçoivent moins de 10% des crédits alloués aux petits propriétaires. Dans le secteur agricole, c'est encore pire : moins de des crédits. Même dans les secteurs qu'elles maîtrisent bien, les femmes ont rarement le contrôle de toute la chaîne de production et encore moins la possibilité d'accéder aux centres de décision. C'est au Togo qu'une poignée de femme ont compris, voilà trente ans, que l'argent est le nerf de la guerre des sexes. [...]