Le dualisme Nature / Culture est une notion centrale de l'anthropologie. Elle s'inscrit dans un historique complexe des réflexions portant sur cette séparation entre d'une part les non humains et ce qui relève de l'inné et d'autre part l'acquis, les croyances et les pratiques. Si cette séparation a permis aux sociétés et leurs connaissances d'évoluer, elle a aussi été un prétexte de domination et d'exploitation de ce qui relève de la Nature. Ainsi nous en sommes venus à nous demander s'il ne fallait pas se débarrasser du dualisme Nature Culture. Nous verrons dans un premier temps qu'il serait judicieux d'abandonner cette opposition qui a pour conséquences, dominations, exploitations et oppressions. Dans un second temps nous verrons que ce dualisme est indissociable et au cœur du développement occidental. Puis troisièmement nous critiquerons le concept nature culture en observant que cette opposition ne relève pas de l'universel.
[...] En effet, les prémices de la théorie du dualisme Nature Culture sont posés dans le Léviathan de Hobbes. Selon lui l'Homme en dehors de la cité est à l'État de nature, de guerre de tous contre tous. L'Homme est réduit à une existence animale dépourvu de culture et de civilisation. Pour sortir de cet État et s'assurer une sécurité, les Hommes suivent un contrat social et se soumettent au Léviathan, abandonnant leurs libertés. En échange le Léviathan assure la sécurité et la paix. [...]
[...] On retrouve cette idée dans la genèse où, après la chute, Dieu « dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.» Ainsi, cette dualité Nature Culture semble être la raison, l'explication des différentes problèmes dans l'histoire et dans l'actualité : racisme, sexisme, spécisme, extermination des espèces, problèmes sanitaires, inégalités dans le monde. La solution semble donc être dans l'abandon du dualisme Nature Culture Deborah Bird Rose explique que le dualisme Nature Culture fait partie du problème et non pas de la solution et en ce sens on ne peut pas s'en défaire. C'est ce que dit Bruno Latour aussi, expliquant que dans notre société occidentale il est impossible de parler de l'un sans l'autre, qu'ils sont aussi « inséparables que des frères siamois ». Ces deux notions sont nées ensemble. [...]
[...] Ainsi nous en sommes venus à nous demander s'il ne fallait pas se débarrasser du dualisme Nature Culture. Nous verrons dans un premier temps qu'il serait judicieux d'abandonner cette opposition qui a pour conséquences, dominations, exploitations et oppressions. Dans un second temps nous verrons que ce dualisme est indissociable et au cœur du développement occidental. Puis troisièmement nous critiquerons le concept nature culture en observant que cette opposition ne relève pas de l'universel. Il semble judicieux de se débarrasser du dualisme Nature culture lorsque l'on comprend qu'il est à l'origine de nombreuses oppressions qui aujourd'hui sont encore d'actualité. [...]
[...] Dans une continuité « logique », la domination des femmes par les hommes a pris un nouveau visage dans cette période. La légitimation des discriminations et des inégalités s'est faite par références à des notions naturelles et scientifiques. En sexualisant les corps, les lumières ont fabriqué le sexe biologique en en faisant le socle de la représentation « féminin et masculin. ». Ce qui a donné lieu au « sexage » (C.Guillaumin), c'est à dire l'esclavage par le sexe, où le profit revient à l'homme. [...]
[...] » Dans un très bel article, « Nos corps diplomatiques » de Yoann Moreau dans le magasine Terrestre, il explique le rôle diplomatique que joue son corps, quand un insecte vient s'y poser : il ne doit pas le chasser, car « pour les espèces alliées l'espace de notre chair était une terre d'asile, une ambassade, et il nous était donc interdit de leur en refuser l'accès. ». Il semblerait intéressant de remettre en question la façon dont nous habitons sur la Terre. Notre regard ethnocentrique et anthropocentrique, intimement lié à ce dualisme, encourage une exploitation de tout ce qui est « autre ». Si nous faisons partie d'une biosphère où tout fonctionne ensemble, autant essayer de nous comporter comme un maillon du vivant au lieu d'essayer d'en tirer profit. [...]
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