Famille conjugale - famille nucléaire - famille patriarcale - famille traditionnelle - sociologie -désinstitutionalisation - socialisation - intégration - libéralisme culturel - moeurs - privatisation - divorce
Si le mariage précoce était de rigueur tout au long du XIXème siècle et ce jusqu'au années 1960, aujourd'hui c'est davantage le nombre de divorces et séparations qui caractérise la société. En effet, on enregistre plus d'un divorce sur trois mariages au tournant des années 2000. Cette statistique est bien le reflet d'un malaise plus global au sein de l'institution familial et d'un changement fondamental de celle-ci.
Dans son acception générale, la famille, qu'elle soit patriarcale ou conjugale, a trois fonctionnalités. L'institution familiale assure de fait une fonction biologique par la progéniture qu'elle engendre, la transmission d'un patrimoine à la descendance et enfin la socialisation primaire. L'enfant au sein de la famille acquiert des codes et des valeurs propres à son milieu et à sa culture familiale. Si la vigueur de ces trois attributs auxquels est associée la famille est restée la même, on dénote cependant une transformation des rapports interfamiliaux et des pratiques familiales. La famille patriarcale traditionnelle marquée du sceau de stratégies matrimoniales fortes ferait ainsi place à la famille conjugale caractérisée par des contraintes estompées et atténuées. La famille nucléaire composée des deux parents et des enfants s'est construite dans le métissage de formes et de processus que revêtent les phénomènes d'individualisation et d'étatisation. Afin d'appréhender les schémas comportementaux des individus et comprendre leurs pratiques, il parait essentiel d'analyser les mutations qu'a pu connaître la famille.
Dans quelle mesure les caractéristiques propres à la famille traditionnelle accusent-elles une forme d'obsolescence et démontrent-elles d'une désinstitutionalisation de la famille ?
Nous nous interrogerons dans une première partie sur la pérennité de la famille traditionnelle. Puis, dans un second temps, nous nous demanderons si la famille conjugale est décomplexée du poids des traditions.
[...] La famille traditionnelle est-elle dépassée ? Si le mariage précoce était de rigueur tout au long du XIXème siècle et ce jusqu'au années 1960, aujourd'hui c'est davantage le nombre de divorces et séparations qui caractérise la société. En effet, on enregistre plus d'un divorce sur trois mariages au tournant des années 2000. Cette statistique est bien le reflet d'un malaise plus global au sein de l'institution familial et d'un changement fondamental de celle-ci. Dans son acception générale, la famille, qu'elle soit patriarcale ou conjugale, a trois fonctionnalités. [...]
[...] De fait, étudier la famille selon un axe tradition/modernité aboutirait à un non-sens. Si le modèle de la famille réduite est majoritaire dans le monde occidental, les familles nombreuses sont encore prépondérantes dans les sociétés africaines et indiennes notamment. Par conséquent, l'héritage de la famille traditionnel serait intact et nullement dépassé. II. La famille conjugale décomplexée du poids des traditions A partir des années 1960, on constate la privatisation de la famille traditionnelle et l'augmentation des liens relationnels intrafamiliaux On assiste de fait à la désinstitutionalisation de la famille traditionnelle. [...]
[...] La pérennité de la famille traditionnelle est de fait ambigüe au regard des facteurs précédemment énoncés. En effet, l'homogamie et la socialisation primaire semblent être les mêmes tant pour la famille traditionnelle que pour la famille conjugale à deux apporteurs. De nombreuses théories ont par ailleurs accompagné l'idée selon laquelle un changement de forme de famille serait impossible. Néanmoins, la désinstitutionalisation de la famille parait tout de même entérinée par sa privatisation et l'augmentation incessante du nombre de divorce. Le processus d'individualisation n'est bien sûr pas sans lien avec la transformation du modèle de famille. [...]
[...] Par ailleurs, dans Sociologie de la vie contemporaine, DE SINGLY fait le constat du passage de la famille moderne 1 à la famille moderne 2 caractérisée par la force du poids de l'amour dans le mariage et d'un processus d'individualisation croissant. Cependant, cette centration sur l'individu ne peut se faite que dans le cadre étatique et par le biais d'instances sociales. En effet, par la justification de l'intérêt de l'enfant, l'Etat français a développé des institutions telles que la DDASS ou le planning familial pour accompagner l'enfant dans son parcours de vie. On parle dès lors d'une privatisation de la famille au profit de l'Etat. [...]
[...] En effet, selon lui, elles ont permis l'émancipation des aspirations. Le divorce ayant été légalisé de 1792 à 1816 puis de nouveau en 1984 par consentement mutuel, il a été pris à parti par les ménages. Aujourd'hui, la natalité en France se situe aux alentours de 1,2 divergeant dès lors avec la famille traditionnelle du XIXème siècle. Enfin, le féminisme amorcé par le Deuxième sexe de Simone de BEAUVOIR accroit les ambitions de carrière professionnelle des femmes au détriment d'un projet maternel univoque. [...]
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