Guerre culture famille
Ce lien étroit entre le système politique et le système familial était très bien perçu par les révolutionnaires qui vont alors accorder une place très importante au mariage. Cette connaissance du système est influencée par les juristes bourgeois, mais également par les philosophes des lumières, qui par leur connaissance de la société, considèrent que la diversité des organisations sociales se lie aussi dans la diversité des organisations familiales. Au 18e siècle, la diversité des cultures est d'autant plus reconnue parce qu'elle sera au 19e siècle et notamment dans les sphères de pouvoir. Dans la mesure où ils ont connaissance de cette diversité des cultures familiales, il y a possibilité de changer les structures familiales puisqu'il existe d'autres modèles ailleurs, dans d'autres cultures.
Mais comme ils ont également qu'il y a un lien étroit, ils vont penser que pour changer les fondements politiques il faut changer les fondements de la famille. Et un des piliers de ces changements va être la réforme des mariages, donc en 1792 est instauré le mariage civil (avant il était religieux) qui devient le seul valide juridiquement. Le mariage civil est conçu comme un contrat consenti librement entre deux individus qui s'unissent sur la base de sentiments amoureux.
[...] C'est la structure familiale qui opère cette protection des individus. A partir du 19e siècle, la famille nucléaire s'impose comme le modèle dominant et légitime, et il s'impose parce qu'il est le plus proche des nouvelles aspirations des individus et les historiens comme Burguiere montre les difficultés relationnelles de plus en plus grandes que rencontrent notamment les membres des familles communautaires ou souches qu'on voit apparaître dès la fin du 18e siècle. A travers ces différentes archives, il montre comment les séparations sont de plus en plus fréquentes que ce soit dans les familles communautaires parce que la cohabitation des différents ménages devient de plus en plus difficile à accepter. [...]
[...] Par ailleurs, les nouvelles formes de division du travail rendent caduques les formes d'organisation familiales qui sont profondément liées aux activités agricoles (rurales) mais qui sont aussi liées au contexte socio-politique. Or, sous des formes diverses, les sociétés industrielles et capitalistes dès le 19e siècle vont prendre en charge le besoin des familles. Tous ces éléments vont faire imposition de la notion d'individus mais aussi les conditions matérielles d'existence qui vont faire de ce modèle, le modèle le plus approprié aux nouveaux rapports sociaux instaurés dans les sociétés capitalistes. [...]
[...] Du coup, on la trouve dans tous les travaux des premiers sociologues. Pensée comme telle, elle est pensée comme nécessaire à la stabilité de tout corps social et au cours du 19e beaucoup de réflexions portent sur la famille (le rôle qu'elle porte sur la société : on lui attribue des fonctions d'éducation de ses membres, de transmission des valeurs, d'apprentissage des normes sociales et de l'obéissance). Mais il y a également un ensemble de réflexions autour de la nécessité de protéger la famille contre elle-même et contre les dangers de l'environnement social qui est en pleine mutation. [...]
[...] Par contre l'autorité paternelle est à nouveau renforcée parce qu'elle est considérée comme autorité naturelle. Pour illustrer cet état d'esprit, Napoléon déclarait : la femme est donnée à l'homme pour qu'elle fasse des enfants, elle est donc l'arbre fruitier Par ailleurs, le Code civil revient sur le divorce puisqu'à partir de 1792 le mariage devient un contrat entre deux individus responsables, l'union devient possiblement réversible ou dissoluble. Le divorce est associé à ce mariage et va instaurer la même année, le divorce par consentement mutuel et établi à la suite du mariage en tant que contrat. [...]
[...] Ce passage du lignage au ménage va renforcer le caractère privé de la famille et cette conception va se diffuser tout au long du 19e siècle. Ce mariage civil va être accepté par toutes les fractions de pouvoir y compris l'Eglise, puisqu'il répond à des attentes diverses. Celle-ci voit un moyen de lutter contre les désordres associés au mariage puisqu'après une première remise en ordre au 18e siècle, le mariage est associé à de nombreux actes de magies, de fêtes folkloriques et rites païens et religieux sont de nouveau liés, et recadrés. [...]
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