Au 16e siècle, avec la colonisation des terres du Nouveau Monde, on met en place la Traite des Noirs africains afin de répondre au besoin de main d'œuvre pour la mise en exploitation des terres des régions tropicales. Les Amériques noires sont ainsi constituées. Elles s'étalent sur la totalité du continent américain ainsi que sur le bassin Caraïbe. On assiste à la création d'une culture spécifique c'est-à-dire une langue et des codes communs différents de ceux en usage chez les Blancs ou les Indiens. Le système de plantation en vigueur à cette époque a pu influencer les comportements familiaux des esclaves (tout cela dépendant bien sûr du bon vouloir du maître). Pour certains sociologues et anthropologues, la période esclavagiste constituent pour les sociétés noires américaines (et donc pour la famille) une sorte de point zéro…
Si le but de se travail était de montrer quelles étaient les normes et les pratiques dans une société donnée c'est-à-dire partir d'un système de parenté et évoquer les changements intervenus selon différents contextes, alors la société que j'ai choisie est particulière. Ce sont les différents contextes qui l'ont en quelque sorte formée. Ce sont les pratiques qui ont créé la norme. C'est ce qui ressort parfaitement de cette citation : « L'homme antillais est né dans les fers et la famille dite « matrifocale » s'est constituée sur l'habitation esclavagiste. La thèse de Fritz Gracchus, Les lieux de la mère dans les sociétés afro-américaines, tourne autour de cette question : si le maître esclavagiste n'est plus, son imago par contre est bien présente ; peut-on définir la famille noire en en faisant l'économie ? »
En m'appuyant principalement sur cet ouvrage, je verrai dans une première partie qu'elles sont les origines de la famille dans les Amériques Noires. Pour cela nous verrons quel système est à l'origine des Amériques Noires afin de pouvoir remettre ce type de famille dans un contexte géographique, social, économique et culturel ; celui des plantations. Pour ensuite pouvoir aborder la famille noire au sein de ce système et dans l'esclavage ; ce qui nous amènera à aborder les rapports de genre toujours dans cette période.
Dans un deuxième temps, après avoir vu en quelque sorte les facteurs de « formation » de la famille des Amériques Noires, nous nous intéresserons à ce qui fait la particularité de ce système de parenté qu'est la matrifocalité. Ainsi, nous verrons quelles sont les études qui ont été menées sur le sujet afin d'avoir une certaine idée de la matrifocalité, ce qui nous aidera par la suite à aborder les théories sur la matrifocalité dans les Amériques Noires. Pour terminer, nous verrons ce système de parenté dans la famille noire des Antilles.
[...] Elles reversaient généralement leurs maîtres, mais en gardaient une partie pour racheter leur liberté. C'est de cette façon que les femmes esclaves, contrairement aux hommes de leur condition, ont vite acquis une grande indépendance financière et une grande aisance sociale une fois leur liberté acquise Les rapports de genre Les sociétés reposent sur la différence des sexes qui est une des formes fondamentales des rapports au sein d'une société. Les femmes possèdent une très grande autonomie économique dans les Amériques Noires. [...]
[...] C'est loin d'être le cas en Martinique, où l'autorité, n'étant pas imputable à une origine, prend de ce fait un caractère diffus. Or, plus l'autorité est diffuse et collective, plus l'anthropologue éprouve des difficultés à en dépister une source originaire En effet, comme la Mère n'est pas la seule femme de l'homme, elle joue, dans la plus part des cas, le double rôle du Père (absent) et de la Mère archi-présente. Le Père lui, est marqué par son absence physique mais aussi par sa forte présence dans l'imaginaire de l'enfant. [...]
[...] Ces groupes se forment en dehors de la famille et des relations de travail. L'homme est faiblement intégré dans l'espace domestique. Ces groupes se forment donc aux moments de liberté, d'heures creuses. Ces groupes d'hommes sont les lieux de construction de l'identité masculine. Ils sont constitués par de petits groupes de 3 à 7 personnes. Les liens d'amitié sont à l'homme ce que la parenté est à la femme. Dans ces groupes, ce qui est important, c'est que chacun peut donner de lui l'image qu'il souhaite donner ; il fait partager sa réputation aux autres. [...]
[...] Elle prend en compte la situation sociale des Amériques Noires. Essai de typologie : Simey : En 1946, Simey propose une typologie de la famille noire américaine basée sur une approche sociale : Famille chrétienne, patriarcale à mariage légal sur le plan juridique et religieux Concubinage fidèle, famille patriarcale stable Cohabitation consensuelle. Stabilité de la famille moins importante que précédemment ; le couple vit au moins trois ans ensemble Famille désintégrée comprenant généralement une ou plusieurs femmes avec enfants et petits-enfants 2. [...]
[...] DuBois s'efforce de montrer que la réalité se situe entre ces deux discours. Herskowitz montre qu'il existe une famille noire américaine ; mais qu'elle empreinte beaucoup à l'Afrique. Il pense que l'homme noir des Amériques reproduit le modèle de polygynie qui a cours en Afrique. Pour Frazier, la désorganisation est due à la période de l'esclavage où les Noirs n'auraient pas pu fonder de famille. Ce qui est à nuancer car nous avons vu que dans les grandes plantations permettaient la reproduction d'un modèle familial. [...]
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