Au sens de l'INSEE, une famille est un groupe social formé d'au moins deux personnes et comprenant soit un couple marié (ou non) et, le cas échéant, ses enfants célibataires, soit un parent isolé et ses enfants célibataires de moins de 25 ans.
La sociologie offre une vision tout à fait différente de ce qu'est une famille. Ainsi, pour la plupart des sociologues du XIXème siècle, la famille est une institution sociale fondée sur des règles de parenté : l'alliance, la germanité, la filiation. Ils considèrent la famille comme un corps intermédiaire naturel, reliant l'individu à la société.
Tocqueville par exemple, dans De la démocratie en Amérique (1840), pose que l'organisation de la famille dépend de l'organisation de la société, sa forme et son fonctionnement interne variant plus précisément en fonction de l'état social environnant. De même, A. Comte, dans le tome 2 de Système de politique positive, ou traité de sociologie, instituant la Religion de l'Humanité, (1852), étudie-t-il l'ordre social, pensant qu'il n'est pas possible d'étudier la vie familiale séparément de la vie sociale. Pour F. Le Play qui publie La Méthode Sociale en 1879, organisation sociale et organisation familiale sont intimement liées, la première exprimant plus ou moins, à grande échelle, la seconde.
On enregistre un renouveau de la sociologie de la famille dans la seconde moitié du XXème siècle. Cependant les interrogations principales restent proches de celles enregistrées au XIXème siècle.
En définissant le caractère institutionnel de la famille, les sociologues affirment son historicité, sa variabilité. La forme et le contenu de la famille dépendent du contexte social.
De fait, on assiste à un développement de la sociologie de la famille quand le sentiment d'une rupture en matière familiale et sociale est particulièrement pressant et que des changements dans le champ scientifique favorisent cet essor.
A l'heure où les questionnements autour de la famille se renouvellent, on peut effectivement s'interroger sur la capacité de la famille à se maintenir comme élément de coordination entre l'individu et la société.
A travers l'étude des éléments qui ont conduit les sociologues à se poser une telle question, nous tâcherons tout d'abord de montrer que, d'un point de vue traditionnel, les transformations des formes familiales peuvent affecter son lien avec la société.
Mais nous nous attacherons également à démontrer que malgré les modifications qui la traversent, la famille persiste comme institution centrale dans les sociétés contemporaines.
[...] Pour les sociologues attentifs aux risques de la désinstitutionalisation, les mutations familiales observables au cours des dernières années du XXème siècle traduisent quelquechose de plus fort que les changements démographiques. La mutation la plus importante est que la famille, d' assurée devient incertaine Autrefois, le mariage assumait un rôle central dans la tradition occidentale, il était la "clef de voûte de l'ordre social". Ce n'est plus le cas à l'heure actuelle, car le décalage entre les mœurs familiales et les institutions produit des effets déstabilisants. A. [...]
[...] Des formes de vie à deux para institutionnelles se développent. Ainsi, en Europe, la cohabitation s'impose peu à peu et entre dans les mœurs, on observe donc une forte progression des naissances hors mariage des naissances en en 1987 et 20% en 1992) On a de plus une fragilisation du lien matrimonial : les ruptures d'union ont progressé en Europe passant de en 1960 à en 1993 ( en 2002). Le nombre de divorces est en augmentation lente et régulière depuis 1966, mais cette hausse s'est beaucoup accélérée depuis l'application de la loi de 1975 : pour les jeunes couples, la divortialité continue sa progression, et les couples plus anciens ont profité des nouvelles facilités introduites par la loi : la réforme a permis la régularisation et l'officialisation des situations anciennes (rupture de vie commune). [...]
[...] La famille : une institution en déclin ? Introduction Au sens de l'INSEE, une famille est un groupe social formé d'au moins deux personnes et comprenant soit un couple marié (ou non) et, le cas échéant, ses enfants célibataires, soit un parent isolé et ses enfants célibataires de moins de 25 ans. La sociologie offre une vision tout à fait différente de ce qu'est une famille. Ainsi, pour la plupart des sociologues du XIXème siècle, la famille est une institution sociale fondée sur des règles de parenté : l'alliance, la germanité, la filiation. [...]
[...] Par contre, une forte tradition religieuse freine l'extension des divorces. Les transformations que l'institution familiale a connues depuis la deuxième moitié du XXème siècle pose donc réellement la question de sa persistance. Elle ne semble plus capable, dans son acception traditionnelle, de remplir son rôle régulateur et socialisateur. Cependant, il est indéniable que les nouveaux types familiaux participent, d'une certaine façon, à la création de lien social. I. La famille change mais persiste dans son rôle La famille se maintient, même si elle est délégalisée Avec le recul du mariage, on assiste à l'émergence de nouvelles formes familiales, notamment à travers une augmentation de la cohabitation hors mariage : le nombre de couples non mariés continue d'augmenter. [...]
[...] Les liens que la famille contemporaine entretient deviennent de plus en plus complexes (ex : les échanges de services intergénérationnels : garde d'enfants, dons . ) et témoignent de l'importance toujours actuelle de la parenté dans l'insertion sociale de l'individu. L'idée d'une famille conjugale coupée des réseaux de parenté au sein de la société industrielle et post-industrielle, développée par les sociologues du XIXème siècle, est contestable. Aujourd'hui, avec l'augmentation de l'espérance de vie, les Français connaissent plus facilement leurs grands- parents qu'au XVIIIème siècle et gardent leurs parents plus longtemps. [...]
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