Exposé de Droit pénal (bac +3) ayant pour thème la famille et la délinquance.
[...] Qu'est-ce que la délinquance des jeunes ? Selon Cario, il existe trois phases successives dans la délinquance : - De la latence à la moitié de l'adolescence : passage à l'acte hédoniste - De la moitié de l'adolescence à la fin de l'adolescence : passage à l'acte impulsif - De la fin de l'adolescence à la vingtaine : passage à l'acte rationnel Denis Salas, lui, distingue 3 catégories de délinquance : - la délinquance initiatique (acte ponctuel lié à l'adolescence) - la délinquance pathologique (liée à des difficultés familiales lourdes) - la délinquance d'exclusion délinquance de masse, territorialisée, essentiellement liée à des parcours de désinsertion durable dans lesquels des groupes familiaux tout entiers vivent dans l'illégalité et dans des cultures de survie, dans des modalités de précarité extrêmement importantes les conduisant insensiblement vers la déviance ou vers la délinquance . [...]
[...] L'étude de Roché, elle, fait apparaître que pour la majorité des actes délictueux, les résultats des enfants vivant dans une famille monoparentale ne varient pas de façon significative par rapport aux résultats des enfants vivant avec leurs deux parents. Seule une corrélation entre famille monoparentale et dégradations graves apparait de jeunes déclarent de tels actes contre dans le reste de l'échantillon). Il est souvent affirmé que le travail de la mère, lorsqu'elle est le seul parent présent, est un élément déterminant de la délinquance, puisqu'elle n'a alors pas assez de temps à consacrer à ses enfants. Mais l'image de la mère à la maison comme meilleure protection des enfants est elle aussi une parenthèse historique. [...]
[...] Les parents de revenus modestes ne peuvent pas non plus toujours offrir à leurs enfants le soutien scolaire dont ils auraient besoin. Le chômage du ou des parents exerce aussi une influence sur la délinquance de l'enfant (Les jeunes en difficulté, Pascal Duret et Agnès Guy, 1996). Au-delà de ses répercussions sur le niveau de vie de la famille, la situation peut discréditer le parent aux yeux de l'enfant. La légitimité des valeurs et du cadre normalisateur que le parent propose peuvent être contestées si le modèle de réussite s'écroule. [...]
[...] Les conditions de vie La taille de la famille Cette influence semble être une évidence criminologique pour reprendre l'expression de Sébastian Roché. Ainsi plus la famille serait grande (nombre d'enfants), plus elle serait délinquante. De nombreuses études, internationales comme françaises font en effet ressortir cette corrélation. Dans leur enquête sur la délinquance des jeunes en groupe en 1963, Michard et Selosse l'indiquaient déjà. Dans l'enquête d'auto-confession menées par Roché en des enfants uniques avaient commis de petits délits contre des enfants ayant au moins 4 frères et sœurs. [...]
[...] Les liens de la famille étendue se sont relâchés, les parents et les enfants ne travaillent plus que rarement ensemble. La place de l'enfant a également évolué : de l'éducation, on est passé au thème de l'épanouissement et à une position centrale dans la famille. On a opéré aussi un transfert de pouvoir vers l'Etat des anciennes fonctions de la famille : santé, éducation, sécurité, statut social, relations en son sein (cf aujourd'hui, liens grands-parents/petits-enfants se règle en justice), comme le signale Roché. [...]
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