« Si Facebook était un pays, il serait plus peuplé que le Brésil », c'est une des descriptions que l'on peut trouver sur internet. En effet, cette plateforme sociale dont le nombre de membres dépasse les 350 millions (source : Facebook) est le 2ème site le plus visité au monde. Pourtant, à l'époque de sa création, personne n'avait envisagé que Facebook prendrait un jour une telle envergure.
Initialement consacré aux étudiants de l'université d'Harvard, Facebook fut mis en service le 4 février 2004 par Mark Zuckerberg. Ce site qui était conçu pour faciliter les échanges au sein du même campus prend vite une ampleur nationale grâce à l'élargissement du réseau à d'autres universités américaines, puis aux écoles secondaires. En 2006, Facebook devient un site ouvert à tous, ce qui explique son essor en 2007, passant de 20 à 50 millions d'utilisateurs durant cette même année. Dès lors, Facebook connaît une croissance exponentielle, avec 150 millions de membres fin 2008, et 350 millions un an plus tard, ce qui fait de Facebook un des plus gros réseaux communautaires au monde.
En pratique, Facebook offre la possibilité de partager des informations personnelles et d'interagir avec d'autres contacts. Chaque utilisateur possède « un mur », qui est la page d'accueil du profil sur laquelle des commentaires peuvent être laissés. Un album photo fait partie du compte Facebook, il est accessible à tous les contacts de l'utilisateur qui peuvent aussi ajouter des remarques sur chacune des photos.
En quelque sorte, Facebook est une terrasse de la société qui ne peut laisser les sciences humaines indifférentes, et c'est plus particulièrement sous le prisme de la psychologie que nous nous proposons d'étudier ce phénomène.
A-t-on besoin d'aller sur Facebook ? C'est typiquement sur ce genre de questions que la théorie des besoins d'Abraham Maslow (1908-1970) apporte des éléments de réponse. Développer cette théorie constituera d'ailleurs le 1er enjeu de cette étude. Cependant, voici dès à présent quelques notions nécessaires à notre problématique. Parmi les 5 besoins avancés par Maslow, la reconnaissance sociale (besoin d'être reconnu comme membre d'un groupe) est celui qui concerne de plus près l'utilisation de Facebook. Ce site web favorisant les rapports sociaux soulève alors la question suivante : Facebook satisfait-il le besoin de reconnaissance sociale ? (...)
[...] Cependant, le contenu de Facebook est d'avantage une valorisation de la réalité qu'une interprétation objective. Mais si cette valorisation est exacerbée sur Facebook, elle commence déjà par le sourire que l'on a ou l'air fier que l'on prend lorsqu'on nous photographie : si les photos étaient représentatives de la réalité, nous passerions plus de 90% de notre temps à sourire. Bien sur, personne ne reste indifférent face à un observateur, et nous nous valorisons instinctivement dans des situations potentiellement communicative (cf. [...]
[...] Cultivez votre identité numérique. Internet: YouOnTheWeb . Cauquelin, Anne. (2003). L'Exposition de soi : Du journal intime aux Webcams. Paris: Eshel . Maslow, Abraham. (1943). A Theory of Human Motivation. [...]
[...] Si plusieurs critiques ont remis en question la théorie de Maslow, aucune ne semble réfuter l'existence de ce besoin de reconnaissance et d'appartenance sociale. Parmi ces critiques, la première concerne la hiérarchisation des besoins. Un individu peut chercher à satisfaire un besoin sans que ceux des niveaux inférieurs soient satisfaits (un homme malade peut chercher à se sentir intégrer dans un groupe : il cherche à satisfaire son besoin d'appartenance et de reconnaissance sociale sans que le besoin physiologique soit dépassé). [...]
[...] Mais, si au contraire Facebook ne permet pas de satisfaire ce besoin, il faudra connaître les raisons, savoir pourquoi la satisfaction n'a pas eut lieu. C'est dans un sens la question à laquelle nous devrons éventuellement apporter une réponse. Nous serions bien en peine d'analyser tous les profils d'utilisateurs regroupés sur Facebook ; en effet, sur ses 350 millions de membres, une partie seulement concerne notre étude. Il ne s'agit pas d'étudier ceux qui ont un usage pratique de Facebook (comme pour garder contact avec un proche, connaître une date d'anniversaire ) car leur adhésion au site se cantonne à une tâche précise, et cette même adhésion disparaît lorsque la tâche est effectuée. [...]
[...] Dans ce cas, pourquoi Facebook ne satisfait pas le besoin de reconnaissance sociale ? C'est à cette question que nous nous proposerons de répondre dans la partie suivante. Les différentes notions que nous venons d'aborder ont été mises en lumière par la psychologie et plus particulièrement par la théorie de Maslow. Nous avons vu comment Facebook ne satisfait pas le besoin de reconnaissance sociale, mais la question du pourquoi relève d'avantage d'une réflexion philosophique au sujet du réel et du virtuel. [...]
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