Pour analyser ce sujet, il faut en fait étudier les inégalités (notamment sociales) face à l'école. C'est un des grands thèmes de la sociologie. En effet, la réussite scolaire, l'insertion des jeunes, la définition des programmes font l'objet de recherches dans un des champs les plus riches de la sociologie française : la sociologie de l'éducation. Pour étudier ce sujet nous nous baserons sur les études de DURKHEIM, BOUDON, BOURDIEU et PASSERON. La question que le sujet « éducation et inégalités » soulève peut être par exemple pourquoi les enfants appartenant à tel milieu social réussissent mieux que d'autres à l'école ? Puisqu'en effet, alors qu'à première vue l'école semblerait être égalitaire puisque depuis 1880 elle est obligatoire, laïque et gratuite, donc ouverte à tous sans contrainte financière, elle est le lieu de fortes inégalités qui conduisent à une différentiation des futures classes sociales.
I) Qu'est-ce que l'éducation ?
Si l'enseignement, tel qu'il est pratiqué dans le système scolaire et universitaire, occupe une place centrale dans l'effort éducatif, l'éducation recouvre un champ plus vaste que celui de l'école. L'éducation ne se limite pas à la transmission des connaissances intellectuelles et des savoirs techniques. Elle se situe sur le plan de la morale collective, commence avant la période scolaire et est avant tout à la charge de la famille, même si certaines organisations, tels les Églises, les partis politiques ou les associations culturelles, jouent ou ont joué sous certains régimes et dans des contextes divers un rôle considérable dans la formation des jeunes.
L'éducation a pour fonction d'assurer l'homogénéité relative du corps social et, par là, le bon fonctionnement des institutions. Il est donc inévitable qu'elle soit l'enjeu de débats politiques. Celles et ceux qu'elle forme, à tous les moments de la vie collective, sont ou seront des citoyens appelés à participer à l'action de l'État. Les divergences qui naissent à propos des projets éducatifs ne font que refléter les oppositions qui existent entre les grandes idéologies qui traversent la société.
Comme l'écrit Émile DURKHEIM dans Éducation et Sociologie : « Lorsqu'on étudie historiquement la manière dont se sont formés et développés les systèmes d'éducation, on s'aperçoit qu'ils dépendent de la religion, de l'organisation politique, du degré de développement des sciences, de l'état de l'industrie ». Héritier du positivisme, Émile DURKHEIM considère que l'homme existe avant tout par son intégration au groupe social. Et l'harmonie du groupe social dépend en grande partie des institutions politiques (...)
[...] En des enfants sont pré-scolarisés dès 3 ans et dès 2 ans. Aujourd'hui, les durées moyennes de pré scolarisation sont très uniformes, avec néanmoins une pré scolarisation un peu plus tardive chez les enfants d'agriculteurs, d'ouvriers non qualifiés ou d'inactifs. La maternelle donne un meilleur niveau pour la primaire. Parmi les élèves entrés en 6e en 1989, le pourcentage d'enfants n'ayant jamais redoublé en primaire est de chez ceux ayant effectué 3 ou 4 ans de maternelle de chez ceux ne l'ayant fréquenté que 2 ans, et de chez ceux n'ayant fait au plus qu'une année ( des élèves de 6e). [...]
[...] Elles risquent de provoquer l'émergence de conflits avec les autres classes sociales. Le niveau d'instruction est un critère de différentiation dans la stratification sociale. L'école est une des institutions autour de la famille. Dans les années 70 une étude a porté sur la famille et la réussite scolaire. Elle a montré qu'il y a des différences dans les méthodes d'évolutions employées par les parents selon leur classe sociale. Selon les chercheurs et les éducateurs, le niveau d'instruction des jeunes est conditionné par le statut social de la famille. [...]
[...] Parmi les élèves entrés en 6e, ils y a des inégalités sociales dans les chances de faire un cycle complet. En des enfants de cadres ou d'enseignants réussissent contre seulement des enfants d'ouvriers. En des enfants de cadres et d'enseignants réussissent et les enfants d'ouvriers ont fortement progressés jusqu'à Dans La Reproduction, BOURDIEU met en évidence une utilisation différente de l'école en fonction de la classe sociale. En effet, selon lui, les catégories favorisées utilisent l'école comme outil de reproduction sociale alors que les catégories moyennes utilisent l'école comme instrument d'ascension sociale. [...]
[...] Auguste COMTE, dont l'influence est considérable, croit à la nécessité d'un «enseignement populaire supérieur» qui diffuserait des connaissances philosophiques et scientifiques et contribuerait constituer solidement une active morale universelle, prescrivant à chaque agent, individuel ou collectif, les règles de conduite les plus conformes à l'harmonie fondamentale». La sociologie analyse l'école comme une institution, c'est à dire un réseau de positions, qui pré-existent aux acteurs, organisée de telle sorte que s'y accomplissent des fonctions sociales plus vastes, notamment de socialisation, de préparation au monde du travail et d'intégration sociale. Il faut attendre les années 60 pour que les sociologues français engagent des recherches empiriques sur le système scolaire. Même si DURKHEIM analysa la manière dont les individus sont socialisés notamment à l'école. [...]
[...] En effet, les étrangers comportent de catégories sociales défavorisées (contre chez les élèves français), sont moins instruits ( de père ayant au plus le certificat d'étude primaire, contre chez les français), appartiennent le plus souvent à des familles nombreuses ( de familles de 4 enfants et plus contre chez les français), fréquent moins longtemps la maternelle. Chez les élèves entrés en 6e en 1989, un élève étranger sur deux a redoublé au moins une fois pendant sa scolarité contre un français sur quatre. Il existe également des inégalités en fonction du sexe. Tout au long du primaire, les filles réussissent mieux en français et ont un niveau comparable aux garçons en mathématiques (BAUDELOT et ESTABLET, 1991). Les garçons redoublent plus que les filles. [...]
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