L'Etat ne s'est pas contenté de s'adapter à l'évolution des moeurs. Il a accompagné, voire même encouragé, les transformations tout en tâchant de protéger les Français face aux nouveaux « risques familiaux ». L'Etat providence s'est toujours fait le garant de l'institution familiale. Il a pourtant lui aussi su s'adapter et prendre des distances avec le modèle de référence de la famille « classique ». Jacques Comaille, chercheur au Groupe d'analyse des politiques publiques et professeur a l'Ecole normale supérieure de Cachan, montre que la plupart des reformes de ces dernières décennies répondent à la demande d'autonomie et à la libéralisation des moeurs ...
[...] L'Etat est devenu un partenaire de la vie domestique écrivait Emile Durkheim il y a cent ans. Il ignorait à quel point cette proposition, visionnaire à une époque où les politiques destinées à agir sur la famille en étaient encore à leurs balbutiements, seraient d'actualité pour analyser l'institution familiale au XXIème siècle. La diversité des modèles familiaux est non seulement devenue un fait de société, famille monoparentales et recomposées faisant aujourd'hui partie du paysage familial courant, elle a en outre été reconnue par l'Etat. [...]
[...] Mieux vaut une union rompue que son maintien factice. - Les progrès scientifiques ont quant à eux permis la contraception, le contrôle des naissances et la procréation médicalement assistée. - L'augmentation du niveau de vie qui permet aux ménages de se libérer de la contrainte financière. Le divorce était autrefois un luxe pour une élite aisée. L'Etat ne s'est pas contenté de s'adapter à l'évolution des moeurs. Il a accompagné, voire même encouragé, les transformations tout en tâchant de protéger les Français face aux nouveaux risques familiaux L'Etat providence s'est toujours fait le garant de l'institution familiale. [...]
[...] A ces données, il faut ajouter un autre phénomène massif : l'augmentation du nombre de personnes qui vivent seules. Si on met à part le cas des veufs, qui sont souvent des personnes âgées des ménages), les hommes ou femmes célibataires ou divorcés représentent près de 20% de l'ensemble des ménages. A Paris, la proportion atteint un tiers des foyers. Il semble bien désuet le temps pourtant récent où l'on célébrait encore les Catherinettes ces jeunes femmes non mariées de 26 ans, que l'on raillait gentiment, mais tout de même pour souligner l'anormalité des faits. [...]
[...] En même temps, le développement des techniques de reproduction assistée et les progrès de la biologie ouvrent des débats sur la filiation, elle aussi tendue entre le social et le biologique. Les procréations médicalement assistées, depuis le banal don de sperme jusqu'au don d'ovules, brouillent les parentés, qui se situent à mi-chemin entre les filiations charnelles et adoptives. Jusqu'au XXème siècle, le schéma familial était simple. Juridiquement et socialement, il n'existait qu'un seul et unique type de famille, dans laquelle les droits, devoirs, rôles et responsabilités de chacun étaient clairement définis. [...]
[...] Mais la nouvelle pauvreté touche les familles a la tête desquelles se trouvent des femmes seules. Et les mesures mises en place par l'Etat pour permettre aux femmes de concilier vie professionnelle et vie de famille ont eu des effets contradictoires. Pour la première fois depuis trente ans, on observe en France un recul de la proportion de femmes mères d'enfants de moins de trois ans sur le marché de l'emploi. Les nouvelles unions et désunions posent de façon inédite la question de la filiation. [...]
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