Définition : Shoah = terme hébreux signifiant « catastrophe » désigne l'organisation de l'ensemble des persécutions, sévices, déportations et extermination systématique dont les Juifs furent victimes (plus de six millions) par le régime nazi et ses collaborateurs entre 1939 et 1945.
L'importance centrale de la Shoah dans la mémoire occidentale ne fut acquise qu'à partir de sa redécouverte dans les années 1970, et d'une meilleure compréhension de sa spécificité.
Tournant historique, la Shoah a amené une prise de conscience internationale qui a permis des faits majeurs :
- La création d'un tribunal international pour les crimes nazis,
- La création de la notion de crime contre l'humanité,
- La proscription de l'antisémitisme,
- La création du concept de génocide,
- En juillet 1995, le Président Jacques Chirac reconnaissait la responsabilité de l'État français dans la rafle du Vel' d'Hiv' et la déportation des Juifs,
- En septembre 1997, l'épiscopat français publiait à Drancy une déclaration de repentance pour les réactions insuffisantes de l'Église de France pendant la persécution raciale.
- Le Président américain Jimmy Carter lance à Washington, en 1979, la construction de l'United States Holocaust Memorial Museum, le plus grand musée de l'Holocauste du monde.
- En France, le Président Nicolas Sarkozy fait une proposition de loi (dont nous reparlerons dans un autre chapitre) et le ministère de l'Éducation Nationale a ouvert le 5 décembre 2008 un site web dédié à l'enseignement de la Shoah.
- En janvier 2007, l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies adopte une résolution, je cite :
« L'Assemblée générale, [...] Notant que le 27 janvier a été désigné par l'Organisation des Nations unies Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste :
. Condamne sans réserve tout déni de l'Holocauste ;
. Engage vivement tous les États membres à rejeter sans réserve tout déni de l'Holocauste en tant qu'événement historique, que ce déni soit total ou partiel, ou toute activité menée en ce sens ».
L'entrée dans les programmes à l'école élémentaire est récente. Pendant l'après-guerre la Shoah était placée « sous silence » à cause de l'implication et la collaboration du régime de Vichy (...)
[...] Les ressources pédagogiques Les enseignants peuvent s'appuyer sur de nombreuses ressources pédagogiques. En effet, Internet est très riche en documents concernant la Shoah. Le site internet le grenier de Sarah qui a été conçu pour des enfants entre 8 et 11 ans. Il est très interactif et comporte plusieurs entrées : témoignages, des histoires, une bibliographie avec des contes, romans jeunesse, des albums etc., ainsi qu'un espace pédagogique avec des fiches pour les professeurs et un espace où peuvent être publiés les travaux effectués en classe. [...]
[...] Un jour cependant, ses parents lui annoncent que non seulement elle a un grand-père qu'elle ne connaît pas et qu'en plus ce dernier va venir vivre avec eux et qu'elle doit lui céder sa chambre Après des débuts difficiles, Leah va apprendre à connaître cet homme qui parle une langue inconnue, un mauvais français et qui est si peu accessible. Au fil du temps, c'est l'histoire de la première famille de cet homme, l'histoire des juifs déportés qu'elle va découvrir. Ce livre, qui a reçu de nombreux prix, permet d'aborder l'histoire de la déportation mais aussi permet de faire connaître aux lecteurs les différents moments de la vie religieuse des juifs. Otto, Tomi Ungerer : autobiographie d'un vieil ours en peluche qui se retrouve chez un antiquaire. [...]
[...] Les élèves vont aussi comprendre la complexité du processus historique car cet événement se passe sur plusieurs années et avec l'implication de plusieurs pays. L'étude de l'extermination des Juifs et des Tziganes par les nazis a pour objectif de faire acquérir progressivement une connaissance précise de ce crime historique majeur perpétré en Europe, de le restituer dans le contexte d'une idéologie raciste et d'un système politique totalitaire. De nombreux enjeux justifient la place de la Shoah dans les programmes de 2008. [...]
[...] Ce en quoi, la réception par les élèves d'un enseignement tel que celui du génocide des juifs, est rendue d'autant plus sensible. L'évènement en lui-même est violent, marquant et choquant et certains élèves peuvent percevoir cette violence extrême. L'enseignement perd alors toute sa visée éducative car il ne constitue dès lors non plus un élément de réflexion car l'expérience en devient traumatisante pour l'enfant, pouvant alors perturber les représentations du monde que l'enfant se faisait. De même, si l'on ne cherche pas à remettre en cause la visée mémorielle d'un enseignement comme celui-ci, il ne faut pas en oublier que les enfants d'aujourd'hui ne sont pas ceux liés au génocide. [...]
[...] L'indifférence A cet âge (9,10 ans), nous pouvons imaginer que l'enfant se représente mal la gravité des faits. En effet, il est peut-être beaucoup trop jeune pour réaliser ce qui s'est réellement déroulé. Aujourd'hui, nous sommes les premiers à constater l'augmentation de scènes violentes à la télévision ou au niveau des jeux vidéo, alors nous pouvons nous poser les questions : Serait-il choqué réellement ou alors comment le perçoit-il, comme quelque chose de virtuel ? C'est donc dans un tout autre registre, que nous avons tenté de savoir si un enfant pouvait se montrer indifférent à un événement comme celui du génocide. [...]
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