L'exclusion et le travail social, exclusio, travail, social, éducation, identité, individu, habitat
Le terme exclusion par son étymologie montre qu'un individu ou plusieurs individus sont hors d'un groupe identifiable, constitué comme tel. Ces individus sont mis à l'écart de ce groupe, non incorporés, non intégrés dans le groupe. Ce mouvement de mis à l' écart relève d'un rejet, réciproque ou non, de ces individus car trop différents, étranges. En effet, s'ils n'ont pas les attributs pour appartenir au groupe, ceci peut engendrer un mouvement d'hostilité à leur égard.
Tout groupe se forme autour d'une identité commune, le partage d'attributs communs entre les individus qui en font partie. Ceci implique qu'il y a une norme pour tout individu prétendant appartenir au groupe. Mais cette identité commune, cette norme que partagent les individus d'un même groupe n'écrasent pas nécessairement les individualités, la spécificité de chaque personne. Elle est comme une base, une origine, un « fil conducteur » qui relie les individus. De ce fait, plus un individu est éloigné de la norme à l'œuvre dans un groupe et plus il risque d'en être exclu, puisqu'il n'est pas rattaché à ce fil conducteur.
La norme est un élément ni expliquée ni explicable, elle n'est pas annoncée, présentée. Elle fait partie du fonctionnement d'un groupe. Certains individus peuvent faire partie d'un groupe sans en avoir conscience, ou sans l'avoir voulu : par exemple, une personne étant née sur le territoire français obtient d'office la nationalité française. Elle fait partie de cette société française, sans le savoir dans un premier temps, et peut-être contre son gré dans un second temps. Quel est le premier élément qui relie les 65 millions de Français, si différents les uns des autres ? Leur nationalité, leur culture. Alors que nous vivons dans une même société, nous n'avons pas forcément tous la conscience et le désir d'en faire partie, et nous n'avons pas forcément le désir qu'un Autre en fasse partie. Et ce schéma peut s'appliquer à toutes sociétés, à tous groupes.
[...] Or le lien social, dans sa globalité, est nécessaire à l'individu pour se sentir exister dans la société, exister pour et avec autrui : les collègues, les connaissances, le groupe de pair et la famille concourent à maintenir l'individu intégré. On pourrait dire que l'exclusion a un caractère paradoxal, en ce sens où ses facteurs (travail et lien social) sont universels, mais ses causes sont particulières à chaque personne. Chacun a sa propre histoire. Le déclenchement "visible", évoqué en début de paragraphe, est le même pour de nombreuses personnes, mais dans des contextes de vie différents. [...]
[...] Selon Olivier Douville, dans son article les fonctions psychiques de l'errance il explique qu'un jeune en errance est poussé par une injonction qui est : partir un déplacement continu et indéfini qui s'inscrit dans une mobilité. C'est l'impossibilité pour le jeune d'être fixé quelque part. Partir est ressenti comme un besoin et non comme un choix. Quand le jeune s'arrête, c'est par épuisement, par rencontre d'une personne ou d'un lieu qui semblerait lui correspondre. Le jeune développe ses propres stratégies pour survivre dans le monde de l'errance. [...]
[...] Les choix opérés sont plus réfléchis, on prend plus le temps pour prendre une décision. Certaines personnes restent latentes ».Cela peut se traduire par une grande marginalisation, une possibilité de se retrouver dans la rue, des prises de drogues continues et répétées, plus seulement dans un lieu particulier où il est normal normé de consommer, mais de manière régulière et individuelle. Ces personnes sont souvent celles que les travailleurs sociaux ou les bénévoles des associations tentent d'aider, de soutenir en leur redonnant confiance en elles. [...]
[...] II/L'éducation spécialisée participe-t-elle à renforcer ou à créer l'exclusion sociale? En tant que futures éducatrices spécialisées, nous en sommes venues à nous demander en quoi l'éducation spécialisée pouvait être stigmatisante ou liée à une logique d'exclusion en ce sens qu'elle fonctionne sur la mise en exergue des besoins spécifiques des individus et non pas sur ce qui les rassemble. II/1 Terminologie Dès la formation, les futurs éducateurs sont amenées à catégoriser les individus par secteur. Voici ceux qui sont plus ou moins communément admis actuellement : Handicap/Protection de l'enfance/ Insertion-Exclusion ou insertion ou exclusion Excepté dans le cas de la protection de l'enfance, force est de constater que ces catégories définissent les individus par des particularités qui sont des manques (les sans et les pas »-sans emploi, sans abri, sans papiers/pas inclus, pas insérés, pas reconnus ) Ces catégories permettent de légitimer le fait que l'éducateur répondra à des besoins spécifiques qui combleront ces manques. [...]
[...] C'est pour cela que les premières sont repoussées, rejetées, isolées et de ce fait désavantagées. Elles sont en situation précaire dans le sens où elles n'ont pas une stabilité de vie, une sécurité de vie produite par le fait de vivre en groupe. Les personnes exclues forment le groupe global des exclus, du fait de leur situation commune d'exclusion, mais ne se reconnaissent pas nécessairement comme faisant partie de ce groupe. Enjeux Si l'on pose comme groupe dominant la société française dans son ensemble, il nous semble nécessaire de noter que les personnes exclues de cette société vivent cependant au sein de la société française, elles sont physiquement sur le territoire français et côtoient le citoyen lambda au quotidien. [...]
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