Depuis la Révolution industrielle, le travail est au coeur du lien social, au point de devenir « le » grand intégrateur social du XXème siècle. Pour autant, si l'exclusion a de fait toujours existé, l'on assiste aujourd'hui à une augmentation de l'exclusion sociale (autrement dit, un nombre croissant d'individus sont discrédités du fait de leur situation de précarité économique et/ou sociale...). Parallèlement, les mutations récentes du marché du travail (chômage, précarité) et de l'emploi changent radicalement la donne et nous obligent à nous interroger sur le rôle intégrateur et surtout, sur une éventuelle corrélation entre emploi et exclusion.
Aussi peut-on se demander légitimement dans quelle mesure l'exclusion sociale s'explique-t-elle par l'évolution du marché du travail.
Tout d'abord, nous verrons que cette dernière joue un rôle non négligeable dans le processus d'exclusion ; puis, nous étudierons en quoi elle s'avère insuffisante pour l'expliquer en intégralité (...)
[...] Bien plus, l'exclusion est le résultat complexe d'interactions où de multiples acteurs entrent en scène : école, famille etc. La crise de ces grandes institutions intégratrices nous oblige d'ailleurs à les repenser en profondeur. Quoi qu'il en soit, le travail de la société salariale est d'autant plus indispensable que ni la solidarité familiale, ni la citoyenneté, ni l'école ne sont en mesure d'assurer, à elles seules, l'intégration des membres de la société Toujours est-il que la présence de nombreux exclus pose un problème crucial à notre démocratie. [...]
[...] Néanmoins, l'étude de l'évolution du marché du travail aboutit à un amer constat, à savoir la montée flagrante du chômage et de la précarité, dans un contexte général de crise économique et d'instabilité des marchés. Depuis les années 1980, le retour en force des politiques libérales et des normes de compétitivité pèse sur l'emploi, aussi bien du point de vue quantitatif que du point de vue qualitatif. Le marché du travail se segmente, ce qui n'est pas sans conséquences sur le lien social et sa sœur ennemie : l'exclusion. [...]
[...] D'ailleurs, la vulnérabilité sociale selon la situation par rapport à l'emploi souligne le rôle fondamental du travail dans l'intégration, et donc dans la lutte contre l'exclusion : en effet, l'intensité des liens familiaux et relationnels est d'autant plus faible que la situation vis-à- vis de l'emploi est précaire Ainsi, les chômeurs présentent une vulnérabilité bien plus importante que ceux qui jouissent d'un emploi stable. Pour autant, quand bien même la situation des individus par rapport à l'emploi serait critique, cela ne signifie pas pour autant une exclusion sociale systématique : la moitié des chômeurs de longue durée demeure non vulnérable ! De fait, les causes de l'exclusion sociale ne sont pas à rechercher exclusivement dans l'évolution du marché du travail ; d'autres facteurs interviennent. Partie 2. [...]
[...] Accusée de ne pas fournir des diplômes permettant l'insertion des individus sur le marché du travail, l'école est pointée du doigt et tenue pour responsable, pour certains du moins, de l'exclusion. Quoi qu'il en soit, force est de constater que les stratégies déployées par les acteurs sociaux (par exemple, le choix des options et des filières) se révèlent être de plus en plus cruciales pour l'insertion professionnelle ; mais bien sûr, ce sont des remparts plus ou moins efficaces contre l'exclusion. [...]
[...] D'ailleurs, si l'Etat peut limiter la pauvreté la plus extrême, que peut-il contre l'exclusion ? [...]
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