Le but premier de cette exposition est de faire redécouvrir l'oeuvre scientifique d'Eugénie Goldstern et sa contribution essentielle et pionnière à l'ethnologie alpine. Pour cela, le musée présente des extraits de ses écrits, des photos et des croquis d'enquêtes ainsi que des objets qu'elle a récoltés qui représentent essentiellement des animaux. L'exposition revient également sur les conflits de la première moitié du XXème siècle, replaçant l'oeuvre d'Eugénie Goldstern et l'évolution de l'ethnologie dans ce contexte particulier.
(...) Dans la première partie, je vais en premier lieu expliquer comment le musée met en scène l'exposition sur Eugénie Goldstern et la façon dont les gens visitent une exposition. En second lieu, je vais parler de la démarche novatrice d'Eugénie Goldstern et enfin des observations qu'elle a décrites tout au long de sa vie (...)
[...] Elle a défini ce village de Bessans comme étant cette commune de Maurienne à l'écart de la grande circulation et la deuxième plus haute (1743m), [qui] offre plus d'un aspect remarquable par rapport aux types de maison, à l'activité économique et aux us et coutumes Elle a expliqué comment les habitants de ce village, dont l'activité principale était l'élevage, vivaient. Le fait qu'ils entreposaient leurs réserves de fourrage sec sur les alpages situés en altitude les obligeait à les descendre en hiver en installant le foin sur des luges. Ceci représentait un travail difficile et dangereux. Cependant, comme leurs descentes en luge étaient rythmées par des rires et des chants des Bessanais de tous âges, l'ambiance était joyeuse et rendait le travail plus appréciable. [...]
[...] Dès les années 1900, la collecte des données sur les coutumes et les traditions était déjà engagée en France, notamment grâce aux travaux du grand folkloriste Arnold van Gennep(5) qui n'ignorait rien de la Savoie où il avait passé son enfance. Il y consacrera de nombreuses publications. Mais c'est le travail et les recherches réalisées par Eugénie Goldstern qui ont permis au village de Bessans d'avoir été le premier site alpin ayant fait l'objet d'une étude monographique. Elle est d'ailleurs la seule ethnologue à avoir travaillé sur autant de terrains à la foi dans l'arc alpin. [...]
[...] Le terme est apparu en Europe occidentale à la fin du XVIIème siècle. Pour distinguer le terme d'ethnologie et d'anthropologie les Anglo-Saxons utilisent le terme d'anthropologie. Son objet d'étude s'est modifié au fil du temps : au début, seules les sociétés primitives étaient observées, alors que maintenant il en est de même avec les sociétés modernes. En effet, l'ethnologie s'est développée petit à petit. Au XIXème siècle, les ethnologues envoyaient des voyageurs pour ramener des objets qu'ils exposaient ensuite dans des musées. [...]
[...] Eugénie Goldstern qui est née en 1884 à Odessa dans l'empire tsariste est issue d'une famille libérale, juive et aisée. Sa famille fuyant les pogroms ukrainiens, elle s'est retrouvée à Vienne en 1905. Dans le cadre de son cursus universitaire, elle s'est passionnée très vite pour l'ethnologie européenne et pour les cours du professeur Michael Haberlandt, alors directeur du musée. En 1913, elle s'est inscrite à l'Université de Neuchâtel où elle a suivi les cours d'ethnographie du professeur Arnold Van Gennep qui l'a orientée vers Bessans. [...]
[...] La famille d'Eugénie Goldstern est alors emportée dans la Shoah et au moins huit membres de sa famille y trouvent la mort. Quant à elle, elle trouva la mort, le 14 juin 1942 à Sobibor, dans une chambre étanche de quatre mètres sur quatre mètres, avec soixante-dix femmes et enfants nus et rasés. C'est un moteur à essence de deux cents chevaux qui est à l'origine de leur mort. Au musée, sont d'ailleurs présentés sa fiche d'identification en tant que juif et un plan détaillé du camp, sur lequel on peut remarquer la présence des boulangeries, d'ateliers de cordonniers ou encore d'étables. [...]
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