L'ethnologie s'intéresse à l'Homme exclusivement en faisant la distinction d'avec l'animal. Cette distinction n'est pas évidente, le propre de l'Homme est qu'il est pourvu d'un système cognitif capable de représentations virtuelles ce qui n'est pas le cas des animaux.
C'est un mode de communication fondé sur une enquête de terrain où l'on n'a aucun à priori sur l'enquête.
L'ethnie se traduit comme étant un ensemble d'individus qui partagent un certain nombre de caractères, notamment la langue et la culture. Le mot ethnie vient du grec « ethnos » qui désigne tout groupement humain ou animal qui n'était pas organisé en cités.
Si le concept d'ethnie est si difficile à définir, peut-on dire que l'ethnologie se limite à l'ethnie ?
[...] L'ethnologie a-t-elle pour limite l'ethnie? Étymologiquement, l'ethnologie aurait pour but d'étudier les ethnies, mais au plan du savoir scientifique, cette discipline ne se définit pas par l'inventaire et la description d'une ethnie. L'ethnologie, ou anthropologie sociale et culturelle, est une science humaine qui relève de l'anthropologie, et dont l'objet est l'étude explicative et comparative de l'ensemble des caractères sociaux et culturels des groupes humains. C'est une idée de l'unité de l'espèce humaine dans le cadre génétique et à la fois une extrême diversité des cultures. [...]
[...] L'usage du terme ethnie est devenu courant, P. Poutignat et J. Streiff- Fenart ont mis en avant la naïveté des ethnologues qu'ils expliquent en trois points. La première naïveté est de croire qu'on peut identifier une identité ethnique uniquement en relevant des traits. La deuxième naïveté consiste à croire que l'éloignement géographique est source de diversité. Enfin, la troisième naïveté est de croire qu'un critère ethnique est un mode de vie et qu'un mode de vie représente un groupe réel, alors que la tache de l'ethnologue est d'analyser la relation entre ces trois critères. [...]
[...] Jean Bazin nous explique que le terme d'ethnie est devenu un sujet fictif à cause du manque de rigueur des ethnologues dans la détermination des groupes étudiés. Ils ont mis en avant le point de vue de personnes extérieures à la société étudiée au lieu de s'intéresser à la façon dont les gens se perçoivent et se nomment. Toujours dans l'ouvrage de J.L. Amselle, G. Nicolas dit qu' une ethnie, à l'origine, c'est avant tout un ensemble social relativement clos et durable, enraciné dans un passé, de caractère plus ou moins mythique. [...]
[...] À partir de 1920, l'ethnologie se détache du racialisme et de l'évolutionnisme. Franz Boas, anthropologue américain, va déconstruire la notion de type racial et Bronislaw Malinowski va dénoncer les préjugés de la pensée colonialiste. En France, Marcel Mauss et Claude Lévi-Strauss ont pour ambition de découvrir des lois générales mettant en évidence l'unité de l'Homme, en étudiant les différentes organisations et les différentes cultures qui font la diversité des sociétés. Ce projet devait donc permettre à l'ethnologie de s'applique non plus seulement aux sociétés dites primitives, mais aussi à des sociétés dites modernes. [...]
[...] Dans le livre de J-L Amselle Au cœur de l'ethnie Il y a un article de J.P. Dozon sur le peuple Bété. Il montre que l'ethnonyme était ignoré durant la période coloniale. Le mot Bété dans les parlers locaux signifie paix ou pardon, et d'après Dozon, l'expression était utilisée durant la pacification coloniale en geste de soumission. Cela prouve qu'il faut historiciser les processus anthropologiques et consulter les archives coloniales. Entre 1901 et 1904, on trouve des traces d'un peuple Bété alors que la colonisation de la côte ivoirienne date de 1908. [...]
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