Libertés individuelles, pass vaccinal, sociologie politique, organe institutionnel, liberté d'expression, Durkheim, morale holiste, souveraineté politique, droits individuels, émancipation individuelle, Benjamin Constant
Le 15 février 2022, le pass vaccinal entrera en vigueur en France, cet exemple de restriction nous illustre une vision négative de l'État vis-à-vis de la liberté, après des propos divisifs de la part du président de la République Emmanuel Macron envers les personnes non vaccinées, la liberté est aujourd'hui un droit fondamental plus que jamais remis en question depuis l'épidémie de COVID-19.
En 2022, un sondage BVA a révélé que 40 % des français trouvaient le pass vaccinal liberticide. Cela nous amène à nous interroger sur la fonction de l'État et sa relation avec les libertés individuelles.
En matière de sociologie politique, la liberté individuelle c'est l'aptitude d'un individu à satisfaire sa volonté, c'est donc le contraire de la servitude tandis que l'État, lui, en sociologie politique, se définit à travers l'histoire comme un organe institutionnel qui régit la vie en société.
[...] Il s'agit de donner aux citoyens de bonnes lois pour fonder un État vertueux. Or, le propre de la société holiste, c'est que la communauté a une valeur morale supérieure à la somme de ses parties que constituent les individus. C'est ainsi que la pratique de la politique et le rôle de l'État vise à l'ultime finalité morale de la société holiste : « accroître la puissance de l'État, rendre son nom plus glorieux, tel était l'unique ou le principal objectif de l'activité publique ». [...]
[...] Il n'est pas de loi mieux établie. » On ne pense plus l'individu comme un membre incorporé à la communauté, mais comme un être singulier. C'est ce que Durkheim qualifie de « culte de l'individu ». Comme on l'a vu, l'individualisation de la société occidentale est un processus historique qui se développe corrélativement à un accroissement de la suprématie de l'État : « plus l'État est fort, plus l'individu est respecté » On passe ainsi d'une société ancienne holiste à une société moderne individualiste par un processus historique de prééminence de l'État, et une intériorisation de la spéculation. [...]
[...] Et à l'inverse, quand l'opposition sociétale des sociétés élémentaires fait défaut, les revendications individuelles ne sont plus exprimées, et les individus ne peuvent dès lors plus s'émanciper par la revendication de certaines libertés. On pourrait prendre l'exemple des régimes autoritaires des régimes autoritaires. C'est dans le cadre de l'État moderne que se développe l'émancipation individuelle et que les libertés garantissant l'indépendance individuelle se retrouvent assurées. De la liberté chez les Anciens et chez les Modernes, discours prononcé à l'Athénée royal de Paris en 1819, Benjamin Constant. [...]
[...] Certes, on constate évidemment un individualisme empirique, mais l'individu n'a pas de valeur normative. Durkheim dit en effet que « ses préoccupations privées comptaient relativement peu pour lui ; c'est que sa personnalité et tout ce qui en dépendait n'avaient qu'une faible valeur morale ». Dans son discours prononcé à l'Athénée de Paris en 1819, Benjamin Constant dit que « L'individu s'était en quelque sorte perdu dans la nation, le citoyen dans la cité. » L'holisme chez les Anciens repose sur un partage de traditions communes tant dans les célébrations culturelles que religieuses : « Ce qui avait du prix aux yeux de tous, c'étaient les croyances collectives, les aspirations collectives, les traditions communes et les symboles qui les exprimaient ». [...]
[...] Le nouveau rôle de l'appareil politique : protéger les droits individuels La nouvelle finalité de l'État serait alors la nouvelle finalité qu'a prise la morale. Dans ce processus historique de déplacement axiologique de l'objectif vers le subjectif, la finalité de l'État poursuit les finalités individuelles : « C'est à révéler nature [de l'individu] que doit tendre l'État ». Les droits deviennent inhérents aux individus avec l'apparition et la diffusion du concept du droit naturel par les philosophes contractualistes. Selon les naturalistes « l'État n'a pas à intervenir pour constituer [les droits naturels, car] ils ne dépendent pas de lui ». Il faut dénaturaliser la conception de droit naturel. [...]
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