L'auteur commence par poser la question suivante : faut-il distinguer les sociologues soviétiques des sociologues occidentaux : « victimes d'un régime qui ne peut pas séparer science et idéologie ».
Il distingue ensuite les visées des sociologues : globale ou restreinte. Il considère d'un coté la macrosociologie et la microsociologie. « Une telle doctrine - le marxisme - est à la fois synthétique (ou globale), historique et déterministe » ; « la sociologie américaine (…) est essentiellement analytique et empirique. Elle multiplie, les enquêtes par questionnaire et interviews afin de déterminer de quelles manières vivent, pensent, sentent, jugent (…) les individus socialisés ».
ARON nuance ses propos, la sociologie américaine peut aussi rendre compte de groupes sociaux.
« L'antithèse entre idéologie et sociographie n'exclue nullement que la sociologie exerce une fonction analogue en Union soviétique et aux Etats unis ». Il étaye son propos en estimant que si la sociologie marxiste « justifie le pouvoir de l'Etat et du parti », « la sociologie analytique des Etats unis (…) admet implicitement les principes de la société américaine ».
Ensuite, l'auteur essaie de définir la visée des sociologies à savoir leur côté réformateur ou révolutionnaire : « Les sociologues soviétiques sont conservateurs pour eux-mêmes et révolutionnaires pour les autres. Les sociologues américains sont réformistes quand il s'agit de leur propre société et, implicitement au moins, pour toutes les sociétés ».
ARON envisage ensuite la “descendance“ de ces courants.
La question première est ensuite reposée : « je me demandais si la sociologie marxiste (…) et la sociologie empirique (…) avaient quelque chose de commun ».
Afin de trouver une réponse, il propose un « retour aux sources, l'étude des “grandes doctrines de sociologie historique“ ». Cependant il ajoute que la réponse n'apparaît pas dans ce livre. « À certains égards, les héritiers et les continuateurs de ceux que d'aucuns appellent les présociologues ».
L'auteur propose ensuite une définition de la sociologie qui lui sera utile dans le choix des auteurs étudiés : « la sociologie est l'étude qui se veut scientifique du social en tant que tel, soit au niveau élémentaire des relations interpersonnelles soit au niveau macroscopique des vastes ensembles, classes, nations, civilisations ou, pour reprendre l'expression courante, sociétés globales ».
Enfin, pour clore son introduction, ARON justifie ses choix, auteur par auteur :
- MONTESQUIEU : « exemplaire dans l'usage de la méthode analytique par opposition à la méthode synthétique d'Auguste COMTE »
- TOCQUEVILLE : certaines de ses conclusions peuvent encore être valables “aujourd'hui“ ; il est en général assez méconnu des sociologues
- COMTE : « rigueur philosophique » de la pensée positiviste ; plus « synthétique » que la pensée saint-simonienne
- MARX : « l'exposé de la pensée marxiste est polémique moins contre Marx que contre les interprétations »
Ainsi s'achève la première partie titrée « Les fondateurs ». La seconde, « La génération du tournant du siècle » évoque les auteurs suivants :
- DURKHEIM : « j'ai insisté (…) sur ce qu'il y a de plus contestable dans son œuvre »
- PARETO
- WEBER : « je conserve à Max Weber l'admiration que je lui ai vouée dès ma jeunesse »
[...] Quant à l'esprit général d'une nation, il rejoint la théorie des institutions politiques des premiers livres, puisqu'un régime ne se maintient que dans la mesure où le sentiment dont il a besoin existe dans le peuple. Les faits et les valeurs ARON interroge la capacité de jugement du sociologue et la lui autorise que s'il use de critères universellement valables pour comparer deux institutions par exemple. Il précise ensuite que c'est à travers la notion de loi que Montesquieu explique cela. Montesquieu cherche donc les loi-causales qui rendent compte des lois-commandements. [...]
[...] ARON évoque ensuite la synthèse philosophique des sciences de COMTE qui pourrait s'articuler autour de quatre idées. Il faut que s'opère une synthèse des sciences qui aura pour centre ou pour principe la sociologie elle-même. La dernière partie est relative à la volonté de COMTE d'élever sa philosophie au rang de religion qui serait liée à sa relation avec Clotilde de Vaux. Elle serait basée sur les principes évoqués précédemment et consacrerait l'humanité et notamment ce que les hommes ont laissé de mieux : le Grand Etre qu'Auguste Comte nous invite à aimer, c'est ce que les hommes ont eu ou ont fait de meilleur, c'est finalement, d'une certaine façon, ce qui en l'homme dépasse les hommes ou, tout au moins, ce qui, en certains hommes, a réalisé l'humanité essentielle. [...]
[...] Les privilèges, les manières, les traditions étaient un facteur de distinction de ces groupes qui faisait qu'il n'y avait pas le sens de la solidarité indispensable à une bonne cohésion sociale. Tocqueville rejoint Montesquieu dans une conception aristocratique du gouvernement des sociétés. Problématiques de la Révolution française La Révolution de 1789 est soit une catastrophe soit un événement bénéfique, une nécessité ou un accident. Tocqueville ne se soumet à cette dualité. Pour lui, ce n'est pas un accident et elle était nécessaire car le mouvement démocratique doit l'emporter sur l'Ancien Régime. Tocqueville commente le rôle des écrivains et intellectuels durant cette période. [...]
[...] Ayant constaté que les deux prétendants ne pourraient s'entendre, il estime que la propriété financière ne peut se réconcilier avec la propriété industrielle. Marx reconnaît pourtant le rôle décisif de l'Etat et il décrit le développement prodigieux de l'administration centralisée. Il affirme que l'Etat a acquis une sorte d‘autonomie par rapport à la société. Il apporte un argument contradictoire à ce qu'il avançait précédemment. La vraie révolution pour lui ne serait pas de s'emparer de la machine Etat mais de la détruire. Tocqueville s'oppose à Marx sur ce point de vue. [...]
[...] Montesquieu, y répond, selon Aron, par trois étapes. Il commence par lister les causes des causes physiques et des causes morales telles que le milieu géographique, l'économie, la religion ou encore le commerce que ARON ordonne pour qu'elles se définissent les unes les autres : du climat et de la nature du terrain, on passerait au nombre d'habitants On aboutirait alors à ce qui est l'aboutissement véritable de la sociologie de Montesquieu : le concept de l'esprit général d'une nation. [...]
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