Comment expliquer qu'un parti ne recrute, sur le grand nombre d'électeurs qui votent pour lui, qu'un petit nombre de militants ? Ou comment expliquer que le taux de syndicalisation soit si faible en France, alors même que ces organisations défendent les intérêts d'une majorité ?
Si l'on en croit Olson, il existe un paradoxe de l'action collective, à savoir que la mobilisation produit un bien collectif, dont peuvent profiter tous les individus, y compris ceux qui n'y ont pas pris part et qui ont ainsi voulu se soustraire au coût du militantisme. Selon le calcul coûts/avantages, il serait donc irrationnel pour l'individu de se mobiliser.
On peut donner deux définitions de la rationalité, à savoir une définition vulgaire, commune (qualité de ce qui est conforme au bon sens) mais aussi la définition de la rationalité comme l'entend Olson : cette notion vient de l'économie (Olson étant un économiste) appliquée à la sociologie. En effet, l'individu raisonne en terme de coûts (ici coûts de participation à une mobilisation) par rapport aux avantages qu'il peut tirer de cette mobilisation. L'individu est donc rationnel « en ce sens que leurs objectifs, égoïstes ou altruistes, doivent être poursuivis par des moyens efficaces et adoptés aux buts qu'on se propose. » C'est cette définition que je vais utiliser dans mon exposé.
[...] Cette théorie, qui a connu un immense succès, va vite être réutilisée par les sociologues de l'école de Chicago dans les années 40 et 50. La théorie de la société de masse: développée aux États-Unis après l'expérience traumatique de la WWII, notamment par W. KORNHAUSER Selon lui, les mobilisations apparaissent dans un type particulier de société: la société de masse, intermédiaire entre la société pluraliste et la société totalitaire. Kornhauser développe l'idée de ces prédécesseurs selon laquelle l'individu isolé est la cible première des mouvements de masse. Selon lui, ces mouvements sont dominés par l'irrationalité de l'acteur. [...]
[...] Le rôle est sa propre récompense. Mancur Olson sous-estime, bien qu'il les reconnaisse, les incitations sélectives d'un autre ordre que l'intérêt purement matériel, celles qu'il appelle les incitations érotiques, psychologiques et morales recherche de prestige, de notoriété, recherche de la solidarité, satisfaction de se conforter à un code moral valorisant . ne jouent pas pour Olson un rôle social déterminant, alors que leur importance dans la vie politique va aujourd'hui crescendo. Ex: la participation à une manifestation s'explique par des incitations d'ordre psychosocial: ambiance festive, intensité du traitement médiatique, rupture avec les routines quotidiennes, le sentiment de se battre pour une grande cause. [...]
[...] La remise en cause de ces théories par le paradigme d'Olson En effet, la théorie de l'homo oeconomicus va venir remettre en cause ces théories.(l'homme, égoïste, calculateur vise l'obtention de son propre intérêt via un calcul du ratio coût/avantages) En effet, Olson, va utiliser l'économie pour expliquer les phénomènes sociaux, selon la thèse de l'individualisme méthodologique, comme le fait l'école du Public Choice (60's / 70's). Plus généralement, on peut rattacher le paradoxe d'Olson à la Rational Action Théory ou la Théorie du choix rationnel, qui regroupe des économistes comme Becker ou Buchanan. Cette théorie s'applique autant en économie qu'en sociologie et attribue aux agents un comportement rationnel qui en raison d'un certain nombre de préférences montre un comportement visant le plus grand profit au moindre mal. Olson est un théoricien de la mobilisation des ressources, et ces travaux seront repris par OBERSCHALL en 1973. [...]
[...] L'individu est donc rationnel en ce sens que leurs objectifs, égoïstes ou altruistes, doivent être poursuivis par des moyens efficaces et adoptés aux buts qu'on se propose. C'est cette définition que je vais utiliser dans mon exposé. Mobilisation: Activité visant à utiliser des ressources politiques dans le cas d'une action collective. (A. OBERSCHALL) Elle peut prendre diverses formes comme association, manifestation, syndicats, partis . Ainsi, l'on peut se demander, en tenant compte des composantes rationnelles et irrationnelles de l'action, comment les motivations individuelles poussent-elles les hommes à vraiment se mobiliser. En d'autres termes, est-il rationnel de se mobiliser? [...]
[...] Est-il rationnel de se mobiliser ? Comment expliquer qu'un parti ne recrute, sur le grand nombre d'électeurs qui votent pour lui, qu'un petit nombre de militants? Ou comment expliquer que le taux de syndicalisation soit si faible en France, alors même que ces organisations défendent les intérêts d'une majorité? Si l'on en croit Olson, il existe un paradoxe de l'action collective, à savoir que la mobilisation produit un bien collectif, dont peuvent profiter tous les individus, y compris ceux qui n'y ont pas pris part et qui ont ainsi voulu se soustraire au coût du militantisme. [...]
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