Parcours scolaires, parcours professionnels différenciés, famille, fratrie, mobilité sociale ascendante, immigrés algériens, passeur culturel, socialisation sexuée, travaux domestiques, mixité sociale
Dans l'édition 2020 de France - portrait social, l'INSEE affirme que "les trajectoires sociales des femmes par rapport à leur mère sont nettement plus favorables que celles des hommes par rapport à leur père, reflétant l'amélioration […] de la place des femmes sur le marché du travail". Cet exemple illustre parfaitement le phénomène de mobilité sociale ascendante ("phénomène de déplacement d'individus dans l'espace social" (P. SOROKIN).
[...] Qu'est-ce qui explique les parcours scolaires et professionnels différenciés au sein d'une même famille ? Exemple d'une famille immigrée algérienne Dans l'édition 2020 de France - portrait social, l'INSEE affirme que « les trajectoires sociales des femmes par rapport à leur mère sont nettement plus favorables que celles des hommes par rapport à leur père, reflétant l'amélioration [ ] de la place des femmes sur le marché du travail ». Cet exemple illustre parfaitement le phénomène de mobilité sociale ascendante (« phénomène de déplacement d'individus dans l'espace social » (P. [...]
[...] De telle sorte, l'évolution du contexte historique a été un facteur déterminant sur les parcours scolaire et professionnel. Pour conclure, nous avons pu constater que plusieurs facteurs permettent d'expliquer les différences dans la promotion sociale des enfants de la famille algérienne. C'est avant tout le rôle déterminant du passeur culturel, ici Samira, qui a permis de faire connaître à sa famille une promotion sociale. Néanmoins, la socialisation différenciée selon le sexe et l'évolution du contexte historique ont contribué à différencier les parcours scolaires et professionnels de la famille algérienne. [...]
[...] L'évolution du contexte historique et politique entre les enfants Enfin, le dernier facteur déterminant les différences de parcours scolaire et professionnel est l'évolution du contexte historique et politique entre les enfants. En effet ans séparent le premier enfant (Samira), du dernier (Nadia), ce qui a laissé le temps au changement social de faire son œuvre. Samira et Leila ont grandi au sein de la « génération des beurs », c'est-à-dire au moment de la marche pour l'égalité des droits et contre le racisme (1983). [...]
[...] Celles-ci s'expliquent par une socialisation différenciée selon le sexe, ancrée dans la tradition des familles algériennes. En effet, l'acquisition des normes et des valeurs de la société d'appartenance des enfants n'a pas été la même entre les filles et les garçons. Les sœurs ainées sont cantonnées aux travaux domestiques dès leur plus jeune âge et doivent « cumuler leur métier d'élèves avec celui de secondes mères » alors que les garçons sont plus libres et bénéficient de « privilèges éducatifs » vis-à-vis de leur parent. [...]
[...] Beaud qui « [trace] la voie de l'ascension scolaire dans la famille ». Elle va exercer un rôle continu de contrôle sur ses frères et sœurs, en les incitant à lire et à faire des fiches de lecture contre une récompense. Samira joue un rôle d'initiatrice à culture, élément déterminant dans la réussite scolaire. Toutefois, il est à remarquer que ce rôle de « passeur culturel » s'est dilué au fur et à mesure des naissances : il sera particulièrement efficace sur sa plus proche sœur (Leila) et moins efficace sur ses sœurs cadettes. [...]
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