La France étant une terre d'immigration depuis le XVIIIe siècle, il est évident que la notion de « Français de souche » n'a de sens que celui d'une construction sociale liée à un contexte, social, politique, souvent idéologique, et qui est couramment opposée à la notion d'« immigré ». Mais ces vocables, comme ceux de « deuxième génération », « assimilation », « intégration », « insertion », sont souvent employés sans être vraiment définis. Leurs contours flous permettent leur instrumentalisation, et même une transformation du sens du message. S'intéresser au langage permet de s'interroger sur les concepts et de souligner leur historicité donc leur côté arbitraire, construit. Le terme « immigré » est défini aujourd'hui par le Haut Conseil à l'intégration comme une personne de nationalité étrangère née dans un autre pays et résidant en France. Un immigré peut donc être français s'il a été naturalisé (la qualité d'immigré est permanente); inversement, un étranger né en France ne sera pas considéré comme immigré. Au-delà de cette définition officielle, plusieurs questions s'imposent:
D'une part : Comment est construit le concept d'immigré et comment évolue-t-il dans l'histoire? Comment devient-il familier pour ceux qui s'en servent comme pour ceux qui le subissent?
Et d'autre part : Correspond-il à une réalité sociale et constitue-t-il toujours une catégorie justifiée? Quelle est la pertinence du concept d'immigré dans le contexte actuel?
[...] Il n'existe pas de preuve tangible du lien entre immigration et délinquance ou ascension sociale. Les limites des sciences sociales dans ce domaine est qu'on invente un problème, on catégorise, ce qui peut avoir des effets sociaux néfastes. Dans la catégorie enfants d'immigrés qui considère-t-on, les harkis, les enfants d'immigrés français, des DOM-TOM? Il faut faire attention aux statistiques mal faites et à l'invention, après celle de l'immigration, de la 2e génération Les chercheurs qui s'évertuent à contrer les arguments d'extrême droite ne se rendent pas compte qu'ils doivent arrêter de se laisser manipuler par la communication efficace de celle-ci. [...]
[...] Il faudrait surtout reconnaître que des années d'activités en faveur des immigrés n'ont pas résolu les grands problèmes qu'ils rencontrent. Remettre en cause l'étude scientifique sur l'immigration: le militantisme pluriethnique remet en cause le rôle intégrateur de l'Etat, des approches substantialistes isolent arbitrairement une communauté en fonction de son origine et pas de ses caractéristiques sociales. Cela a accentué l'image misérabiliste, inassimilable, des immigrés. Source: Wikipédia. L'immigration n'est pas un problème extérieur, un fait social indépendant, mais bien un problème interne de la société française. [...]
[...] Cependant, il est important de s'attacher à comprendre les catégories employées (parfois à tort) afin de comprendre (et d'éviter) comment se construisent les amalgames, l'instrumentalisation, la stigmatisation. Et de voir que les immigrés participent de façon particulièrement dynamique à l'évolution et à l'élargissement du sens de la nationalité. Bibliographie - Gérard Noiriel, Le creuset français, Histoire de l'immigration XIX-XX siècle, Seuil - Gérard Noiriel, Etat, nation et immigration. Vers une histoire du pouvoir, Belin - Andréa Réa, Sociologie de l'immigration, Repères. - Emmanuel Todd, Le destin des immigrés. - Stuart Hall, L'identité culturelle dans la postmodernité. [...]
[...] En France, traditionnellement le recrutement de l'immigré est pour le travail méprisé, refusé par les nationaux. Au cours du siècle s'accentue la part du statut d'ouvrier chez les immigrés. Un profil de l'immigré se dessine: c'est un homme jeune, venu pour travailler, presque toujours ouvrier. B. L'impossible généralisation ou l'enchevêtrement des identités culturelles En réalité, il existe une diversité des situations. L'immigré moyen, comme le français moyen, est une entité abstraite. Il est difficile de généraliser, de faire des études qui soient véritablement représentatives d'un groupe, qui le replace dans l'espace social. [...]
[...] En 1912 est créé le carnet anthropomorphique d'identité. Les bases de la carte de séjour seront maintenues, et les législations évoluent et ferment ou ouvrent les frontières selon les périodes, sachant qu'on ne revient jamais vraiment sur les avancées qui sont faites. En général les augmentations de droits des naturalisés n'ont lieu qu'avec des diminutions du nombre de naturalisations. Même s'il y aura une alternance entre périodes nationalistes et périodes cosmopolites, le problème de l'immigration est né, et le flou des définitions juridiques alimente l'arbitraire. [...]
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