Approche clinique en sociologie, sciences humaines, sociales, Giust-Despraires, évolution de l'approche clinique, observateur, observé, psychologie, clinique, projet épistémologique, sciences de l'homme, Jean-Paul Sartre
Depuis plusieurs siècles, les sciences humaines et sociales s'attellent à étudier l'homme dans sa dimension non seulement physique, mais également psychique et social et ce, à l'aide de différents outils qui leurs sont propres. Parmi ces sciences se distingue la sociologie, qui s'efforce de saisir et comprendre le monde social à travers le prisme de l'étude des divers déterminants, soient-ils intrinsèques ou extrinsèques, qui influencent et orientent les pratiques et comportements individuels.
[...] Ces conséquences sont bien souvent en lien avec la personne même du chercheur. Rose-Myrlie Joseph (2013) nous en donne un exemple concret et pratique. Selon elle, « la première implication des chercheurs est leur position dans les rapports sociaux [ ] ». Il faut comprendre par-là qu'en tant qu'être social, le chercheur fait lui aussi partie de la société et y trouve donc une place qui suscite chez lui, mais aussi chez ceux qui l'observent, un ensemble de représentations, de schèmes de pensée, qui l'accompagnent jusque dans sa recherche. [...]
[...] Que ce soit en sociologie classique ou dans l'approche clinique, l'implication du chercheur est toujours requise, mais selon des modalités différentes. Rose-Myrlie Joseph, dans Implication dans la recherche : des points communs aux points de rencontre (2013), la définit comme « l'ensemble de toutes les relations subjectives liant le chercheur à son objet de recherche. ». La sociologie classique requiert du chercheur qu'il effectue une rupture épistémologique ; qu'il s'écarte de toutes ses prénotions, ses connaissances antérieures, afin d'aborder son objet de manière neutre, condition pensée indispensable pour le saisir au mieux et selon un principe de neutralité axiologique. [...]
[...] Ce désir demeure en chacun de nous et se manifeste à travers nos « manières d'être », soient- elles bonnes ou mauvaises, en tant que travail d'objectivation. On comprend alors qu'être sujet est un choix conscient, réflexif et demande surtout un travail de construction, reconstruction et déconstruction. Toutefois, l'intérêt de l'approche clinique pour la subjectivité ne se limite pas à celle du sujet et va jusqu'à briser le « 4e mur » pour saisir celle du chercheur clinicien dans son rapport à la recherche. II. [...]
[...] Aussi, peut-on dire que l'approche clinique en sociologie suppose une implication du chercheur, peut-on dire aussi qu'elle est une approche critique ? En premier lieu, il conviendra de s'attarder sur les spécificités de l'approche clinique en sociologie avant d'aborder ce qui caractérise la relation établie entre le chercheur, son objet et son ou ses sujets. I. Les spécificités de l'approche clinique en sociologie L'objet général de la sociologie est l'étude de faits sociaux, au sens entendu par Émile Durkheim, observés de manière directe ou indirecte. [...]
[...] Assurément, il existe pour l'approche clinique un lien d'interconstruction présent dans tout ce que fait le sujet. Vincent de Gaulejac, dans son ouvrage Qui est « je » ? (2009), entreprend de préciser la relation qu'entretiennent individu et société. Dans le chapitre intitulé L'irréductibilité psychique, il résume avec précision l'ambition de l'approche clinique : « Il s'agit donc de comprendre ce qui intervient au- delà des régularités objectives qui déterminent les conduites probables de tel ou tel individu, comment celui-ci peut être autre chose que ce qu'il devrait être selon les « lois sociologiques ». [...]
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