Selon la définition du Larousse encyclopédique, la banlieue est un ensemble de localités administrativement autonomes qui environnent un centre urbain et participent à son existence ; à l'heure actuelle, la banlieue a pris une tout autre définition ou tout du moins connotation. Cette définition officielle correspondrait maintenant plutôt au terme région (région parisienne…), quand on parle de banlieue on parle plutôt des « grands ensembles HLM situés à la périphérie des villes où s'entassent les jeunes issus des milieux défavorisés, frappés par la crise et par les problèmes de déstructuration » J-L Auduc, Enseigner en « banlieues » …
En 1982, on crée les ZEP (Zones d'Education Prioritaire), ce qui se traduit par l'attribution de moyens supplémentaires et d'un allègement des effectifs par classe: « donner plus à ceux qui en ont le plus besoin ». Début 90, on prend conscience que dans les banlieues se constituent des établissements d'un type nouveau, où se concentrent un fort pourcentage d'élèves en difficultés avec des situations personnelles et familiales plus ou moins stables, et où la violence se banalise. En 1993, J.Lang crée alors le concept « d'établissements sensibles »limité aux cinq académies de Créteil, Versailles, Lille, Lyon et Marseille. En 1993, F.Bayrou l'étend à toute les banlieues de France, et crée ainsi les « établissements sensibles, bénéficiant de moyens supplémentaires, et les personnels, d'avantages particuliers, les enseignants débutants ne peuvent y être nommés contre leur gré. Par ailleurs, on se rend compte que dans ces établissements, l'instruction est obligatoirement indissociable de l'éducation et de la socialisation.
Ainsi s'il est des établissements spécifiques aux banlieues, peut-on alors dire qu'il existe un enseignement spécifique de banlieue ? Et dans ce cas quelles en seraient les caractéristiques ?
Il ne s'agit pas de stigmatiser les quartiers difficiles, de développer une vision fataliste de l'enseignement dans ces zones, mais bien au contraire, de montrer qu'au-delà des difficultés bien réelles, liées à la crise qui meurtrissent les jeunes et accentuent les fractures (problèmes de logement et d'emplois, familles déstructurées, etc.…), l'école a son rôle à jouer et qu'elle est porteuse de réussite.
Pour tenter de traiter la question, je dresserait un panorama de ce que recouvre l'enseignement en banlieue, pour ce faire je m'appuierai en règle générale sur les ouvrages de J-L Auduc Enseigner en Banlieue , J. Pain Banlieues : Les défis d'un collège citoyen, écriture collective sous la direction de Azouz Begag Paul Eluard, un collège aux Minguettes, et d'autres cités dans la bibliographie.
[...] On doit mettre en œuvre de nouvelles méthodes, se remettre en cause continuellement, s'adapter, tenter au maximum, d'adopter une pédagogie différenciée. A la lueur de toutes ces nouvelles difficultés que les publics de banlieue rencontrent, il faut réfléchir et instaurer des projets d'établissements, des méthodes de travail en relation. On a vu que ces élèves ont beaucoup de retard, nécessité alors de remise à niveau, de révisions des bases, d'accompagnement scolaire, d'aide aux devoirs, de soutien, pour ce faire un partenariat, professeurs, aide- éducateurs et associations extérieurs sont nécessaires. [...]
[...] Il n'y a pas de classes qui ne comprennent ou 4 élèves vraiment déstabilisateurs ; il en reste tout de même une vingtaine avec lesquels il est possible et agréable de travailler. Mais ce sont évidemment ces cas qui font le plus de bruit et qui impriment leur image le plus profondément dans l'esprit de chacun. Ainsi, malgré les moyens ZEP et les efforts pédagogiques mis en œuvre, il ne faut pas s'attendre à des miracles pour la suite. B. Les acteurs : Une des caractéristiques qui fait le point fort de l'enseignement en banlieue, est l'ambiance excellente qui règne au sein de l'équipe professorale. [...]
[...] Un certain nombre d'évènements relativement graves (intrusions de l'extérieur avec agressions )ont obligés à repenser l'ensemble. L'entrée se fait désormais du côté rue, face à la loge des gardiens, laquelle est pourvue maintenant d'une caméra et d'un système d'ouverture à distance. La clôture a été totalement refaite à l'aide de panneaux grillagés plus difficiles à franchir mais qui restent cependant vulnérables, le collège restant à la merci des règlements de comptes entre quartiers et d'intrusions extérieures. II. Le collège : A. [...]
[...] La violence dans les établissements évolue parallèlement à la violence dans les quartiers. La société se dégrade, la délinquance est en augmentation, les luttes entre quartiers s'aggravent et se règlent à coup de couteau ou d'arme à feu, le sentiment nationaliste envers la culture et la religion d'origine s'accentue et donne lieue à des agressions racistes contre les français, et tout ce qui représente la société (école, police, constructions publiques Le chômage est une réalité obsédante, un obstacle à la motivation, en effet même ceux qui ont faits des études longues ne sont pas sur de trouver une place. [...]
[...] Ils doivent réapprendre les règles, leurs valeurs et leurs nécessités. Il est important de redonner des repères aux jeunes, et donc d'être crédibles et cohérents. Les règles doivent être re préciser régulièrement, claires précises fixes et relativement les mêmes dans tout l'établissement, nécessité donc d'une harmonisation entre les différents personnels. L'école a aussi un rôle éducatif dans le fait qu'elle doit former aussi de futurs citoyens, élection de délégués, heures d'éducation civique, de vie de classe, et autres mesures diverses et variées mises en place suivant la politique et le projet de l'établissement. [...]
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