L'histoire des enfants handicapés est difficile à établir, car le handicap n'a jamais été vraiment valorisé. Néanmoins, le handicap a toujours existé, seule la sémiologie et l'appréhension qu'on en avait été différente. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, peu de changement touche l'histoire des enfants handicapés et leur acceptation. Ainsi, il s'agit de voir que la période clé dans l'histoire de ceux que l'usage international rassemble aujourd'hui sous l'expression « enfants handicapés » (disabled, handicapped) et que l'on appelait avant « enfants anormaux » (abnormal, exceptional, irréguliers) se trouve être le passage du XIXe au XXe siècle.
En effet, dans les dernières décennies du XIXe siècle et dans les dix premières années du XXe siècle, on assiste à la constitution dans les pratiques sociales d'un champ spécifique de l'anormalité, à côté de la folie et de la maladie. Par un mouvement que l'on retrouve, avec des décalages chronologiques plus ou moins importants, dans les pays d'Europe où il existe une école et des échanges notables avec l'étranger, c'est avant tout à travers l'enfance que les notions et les pratiques se définissent.
Au cours du XIXe siècle le statut de l'enfance s'est modifié. Un « temps de l'enfance » tend à se dessiner et sa perception s'affine. La scolarisation est l'une des expressions de ce changement, mais elle intervient « à côté des nombreuses formes de prise en charge sociale et médicale qui se déroulent simultanément ». Scolarisation et médicalisation de l'enfance sont contemporaines et on peut parler d'un avènement de l'enfance dans le champ médical.
L'enfance anormale se constitue alors en domaine exigeant des approches et des conceptualisations spécifiques ainsi que des prises en charge médicales et éducatives spéciales. Au début du XXe, la notion d'enfants anormaux devient d'usage courant parmi les médecins et les philanthropes. Elle entre dans le monde de la justice, dans la presse pédagogique et jusque dans la grande presse. Des revues et des associations se créent pour étudier et défendre ces enfants. Des congrès s'en préoccupent. Un peu partout, ils suscitent des réflexions gouvernementales et décisions politiques (...)
[...] Ainsi les images d'enfants des orphelinats de Roumanie ou des enfants autistes ou trisomiques abandonnés dans des internats russes sont particulièrement frappantes en ce sens. Moins loin de nous encore, en France près de enfants n'ont pas de place dans des structures d'accueil. Sources : > Histoire de l'enfance en Occident tome sous la direction de Dominique Julia. [...]
[...] La prise en charge d'enfants de moins de six ans devait être relativement rare. Elle semblait inutile à beaucoup dans une optique qui persistait à considérer l'anormal, quel que soit son déficit, comme retardé. A la fin du 19e siècle, il existe dans certains établissements de sourds ou d'aveugles des classes dites souvent maternelles ou enfantines pour les enfants de six à neuf ans Les absents Il faudra la grande peur de la tuberculose, les hécatombes des deux guerres et les accidents du travail des adultes pour que les enfants handicapés physiques et moteurs voient l'intérêt éducatif se tourner vers eux. [...]
[...] Khôlle - Les enfants handicapés Introduction. L'histoire des enfants handicapés est difficile à établir, car le handicap n'a jamais été vraiment valorisé. Néanmoins, le handicap a toujours existé, seule la sémiologie et l'appréhension qu'on en avait été différente. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, peu de changement touche l'histoire des enfants handicapés et leur acceptation. Ainsi, il s'agit de voir que la période clé dans l'histoire de ceux que l'usage international rassemble aujourd'hui sous l'expression enfants handicapés (disabled, handicapped) et que l'on appelait avant enfants anormaux (abnormal, exceptional, irréguliers) se trouve être le passage du XIXe au XXe siècle. [...]
[...] Le terme d'handicapés ne va donc pas de soi, et pourrait donc apparaître comme anachronique dans la période qui nous intéresse. Cette période qui voit le début d'un intérêt pour ces enfants souvent délaissés à l'époque. Ce n'est véritablement qu'au XXe siècle quoiqu'encore tardivement que des préoccupations sociales réelles prendront en compte la situation des enfants que l'on ne considère plus comme anormaux mais comme handicapés ; le combat majeur étant l'accès de ceux-ci à l'éducation et à l'instruction. Néanmoins si la situation s'est améliorée considérablement, comme nous l'atteste déjà la transformation de la terminologie les concernant, il n'en reste pas moins que des difficultés perdurent grandement avec de larges différences entre les pays d'Europe. [...]
[...] Les mots n'ont pas partout, ni toujours le même sens. Ils ne s'appuient pas sur les mêmes expériences historiques et ne renvoient pas aux mêmes usages sociaux. La désignation même de personnes comme handicapés peut être acceptée ou refusée. Elle vient d'un emprunt linguistique au domaine de la compétition hippique qui apparaît fin 19e. Les représentations, les valeurs, les attitudes dont elle est porteuse ne coïncident pas avec celles qui sous-tendaient la notion d'anormalité. Ainsi, il le choix du mot handicapé pour parler du XVIII, ou du XIXe peut être considéré comme un abus de langage historique montrant alors le paradoxe du handicap qui est de ne pouvoir en parler au présent et au passé avec les mêmes termes. [...]
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