EAU Emirats arabes unis, rapport ethnique, rapport social, travailleurs étrangers, richesse économique, Élisée Reclus, golfe persique, golfe d'Oman, choc pétrolier, main-d'oeuvre, politique de grands travaux, croissance démographique, projet culturel d'Abu Dhabi, Louvre, Guggenheim, Zayed national museum, Amnesty International, human rights watch, politique migratoire
"Située sur la côte des Pirates, Sharjah ne fait plus maintenant qu'un paisible trafic avec les ports de la Perse et l'Inde. Les étrangers y sont nombreux et y vendent des châles, des armes, des produits manufacturés du Bengale". Dans son récit de voyage datant de 1884, le géographe Élisée Reclus remarque déjà l'aspect commercial et cosmopolite de cette ville qui deviendra, un siècle plus tard, le troisième pôle le plus dynamique des Émirats arabes unis.
Pourtant, jusqu'aux années 1960, les Émirats indépendants les uns des autres ne connaissaient ni la richesse ni le pétrole. Dans le désert, les Bédouins émiriens vivaient en tribus, avec des chameaux comme seul moyen de locomotion. Sur le littoral, les Émiratis vivaient de pêche et surtout de la vente des perles, seule richesse économique connue à cette époque, permettant de vivre du commerce déployé des ports de fortunes de cette péninsule Arabique, entre le golfe Persique et le golfe d'Oman.
Néanmoins, la situation politique et économique n'était pas si paisible. D'un côté, leur position géographique, au coeur de la route des Indes perturbée par les pirates, devenait un point stratégique à défendre pour le commerce britannique.
[...] La menace de conflits sociaux et donc d'insécurité guette les Émirats arabes unis, qui se retrouvent donc obligés de prendre des dispositions face au déséquilibre démographique et social inégalitaire. Le plus grand danger n'émane pas des expatriés temporaires, mais surtout des ressortissants d'autres pays installés depuis plusieurs générations, mais dont la précarité et l'infériorité statutaire institutionnalisée sont d'autant plus mal vécues qu'elles sont durables. D'une manière moins palpable, ce déséquilibre accentué par le tourisme peut être considéré comme une menace pour la culture émirienne récente, et donc fragile. [...]
[...] Depuis les années 1980, et encore aujourd'hui, malgré les réformes et les avancées dans le Code du travail, des salaires déjà bas pour le niveau de vie du pays continuent d'être payés en retard, des retenues peuvent être indues pour cause de ralentissement des travaux ou de frais de nourriture, et certains hébergements restent délabrés. Cette situation est aux antipodes de la situation des Émiratis, notamment des fonctionnaires, mais surtout des rentiers du pétrole et d'anciens travailleurs aujourd'hui subventionnés par l'État, vivant dans l'abondance sans travailler. Pour d'autres nationaux, notamment les jeunes, le chômage progresse et serait, pour la population émirienne, de en 2008[10]. Pourtant, la croissance positive permet la création d'emplois et les migrants sont temporaires, laissant des postes vacants à chaque fin de contrat. [...]
[...] Or, le chômage est devenu endémique chez les Emiratis, qui peut être seulement résolu par leur emploi dans les entreprises et donc la fin de la segmentation entre le public et le privé, et les travailleurs émiriens et étrangers. Cette distinction, étant fortement ancrée dans la construction du pays et des Émiriens, est difficile à dépasser, le secteur privé étant destiné historiquement aux étrangers. Un basculement de cette configuration pourrait entraîner de nouvelles revendications des locaux dans les entreprises qui eux, ne sont pas formatés pour un rapport hiérarchique contraignant et des conditions de travail plus pénibles comparativement au secteur public. [...]
[...] Kurundeyr, Derrière l'eldorado, l'enfer, De l'Arabie saoudite aux émirats, les monarchies mirages, « Manière de voir » n° 147, Le Monde diplomatique, juin-juillet 2016 ‒ Bellot, Les émirats : repères chronologiques, Arte novembre 2014 ‒ D. Garcia, Main-d'œuvre à bas prix pour les musées d'Abou Dhabi, Le Monde Diplomatique, juin 2016 ‒ C. Arsenault, Striking Dubai workers face mass deportation, Al Jazeera may 2013 ‒ RFI, Emirats : des réformes pour mieux protéger les travailleurs étrangers, RFI septembre 2015 ‒ Duponchelle, Cheikha Hoor, une princesse moderne à Sharjah, Le Figaro mars 2013 ‒ E. [...]
[...] Les Émirats arabes unis - Les rapports ethniques et sociaux inégalitaires sous le prisme des travailleurs étrangers « Située sur la côte des Pirates, Sharjah ne fait plus maintenant qu'un paisible trafic avec les ports de la Perse et l'Inde. Les étrangers y sont nombreux et y vendent des châles, des armes, des produits manufacturés du Bengale »[1]. Dans son récit de voyage datant de 1884, le géographe Élisée Reclus remarque déjà l'aspect commercial et cosmopolite de cette ville qui deviendra, un siècle plus tard, le troisième pôle le plus dynamique des Émirats arabes unis. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture