Selon le Robert, une émeute est soulèvement populaire généralement spontané et non organisé. Dans le texte de Kokoreff, ce sont les émeutes de 2005 qui sont prises en exemple.
Il s'interroge sur leur interprétation, la logique de ces émeutes et quelle lecture sociologique leur donner. Les émeutes de 2005 sont à percevoir comme un phénomène inédit, d'abord caractérisé par leur dimension nationale et leur médiatisation spectaculaire.
On pourrait s'interroger sur les causes, les dimensions structurelles, les processus de vulnérabilité massive, avec, en arrière plan, des discriminations ethniques à l'embauche et un climat de tension entre les jeunes et les forces de l'ordre : tout cela forme un "terreau sociologique" propice à transformer "l'incident" en émeute (...)
[...] La dimension expressive de l'émeute 1. Mobilisations citoyennes : de nouveaux acteurs pour une reconnaissance Au-delà de l'action municipale et des mobilisations des élus dont nous parlerons en 2e partie, il y a eu des mobilisations spontanées de la société civile et donc l'émergence d'acteurs intermédiaires. S'est crée un Parlement des femmes à Saint Denis, par exemple. Surtout, dans les villes, se sont formés des groupes qui sillonnaient la ville et allait à la rencontre des jeunes pour parler. Kokoreff distingue 4 strates dans ce groupe : 1. [...]
[...] (voir notamment Lapeyronnie ; Masclet ; Wacquant, 2006).[3] Menace que ce tout contribue à ce que la lutte pour la survie l'emporte sur la lutte politique, les logiques du ghetto sur celles de la mobilisation collective. Ce texte rejoint le texte de 1987 de Lapeyronnie : l'émeute constitue effectivement une action collective disposant d'un sens politique. Les émeutes constituent une forme du répertoire de l'action collective (Tilly, 1986) des groupes politiquement dominés et symboliquement stigmatisés, aujourd'hui les jeunes d'origine étrangère ou les groupes ethniques minorisés, hier les ouvriers des cités industrielles. Les émeutes, selon la proposition de Lipsky (1968), constitue le seul moyen dont disposent des personnes dépourvues de ressources de faire entendre leurs récriminations. [...]
[...] Le forum social, les associations, les collectifs avaient comme perspective d'investir le débat politique surtout en vue des élections. Il s'agissait donc de dépasser la fragmentation des associations, des collectifs pour agir ensemble, pour une initiative politique. Les cahiers de doléance d'AC le feu = nourrir le débat dans la perspective des présidentielles. Rapport Etat des lieux et propositions après son tour de France. Remonter l'expression populaire auprès des édiles de la nation. Inciter à inscription des jeunes sur les listes électorales Pourtant, on constate dans les banlieues une absence radicale de confiance dans les institutions. [...]
[...] L'émeute de novembre 2005. Une révolte protopolitique, Gérard Mauger. Bellecombe-en-Bauges, Éditions du Croquant pages, Dir. Le Goaziou Mucchielli Quand les banlieues brûlent, Retour sur les émeutes de novembre 2005, La Découverte (Des choses pour l'injustice dedans si tu veux) Rea A., Les émeutes urbaines : causes institutionnelles et absence de reconnaissance, Déviance et Société 2006/4, Volume 30, p. 463-475. Kokoreff M., Sociologie de l'émeute. Les dimensions de l'action en question, Déviance et Société 2006/4, Volume 30, p. 521-533. Kokoreff M., Sociologie de l'émeute. [...]
[...] Revendications politiques 1. Un profond sentiment d'injustice Les populations des quartiers difficiles en particulier ceux provenant d'Afrique du Nord et Subsaharienne ont en commun un sentiment d'injustice, résultant de la relégation et du mépris dont ils se sentent victimes. Ce sentiment est la séquelle des conflits de classes, et du manque de liens entre ces populations et des institutions (aussi essentielles que l'école, la police, la justice, le marché de l'emploi) parfois immergées par une logique discriminatoire. Davantage que la suite logique de la mort des deux adolescents et de l'épisode de la grenade lacrymogène sur la mosquée de Clichy-sous-Bois, l'expérience sociale des émeutes procède de multiples éléments cristallisateurs, tels que le bouclage de certains quartiers par les policiers, le manque de relais au sein de l'opinion et le mutisme de la gauche Le besoin de reconnaissance des laissés-pour-compte A la seule lecture de l'article Kokoreff, apparaît comme une évidence le besoin criant de reconnaissance de la part des habitants des cités et des jeunes émeutiers. [...]
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