Ce document traite de la question du rapport, des relations entre une reconnaissance de l'égalité des droits et la permanence, voire le creusement, des inégalités sociales. Ce questionnement se pose aujourd'hui dans toutes les régions dites développées comme dans les autres.
[...] Une telle reconnaissance met à la charge de l'Etat, une série d'obligations positives : assureur et providence, l'Etat ne saurait demeurer passif, il doit intervenir. Cette nouvelle conception de l'ordre juridique ne supprime pas les droits individuels, elle les élargit en les fondant sur la solidarité sociale désormais complémentaire de la liberté, de la fraternité et surtout, de l'égalité. Ainsi, les interventions étatiques apparaissent comme des corollaires indispensables aux déclarations d'égalité des droits si celles-ci veulent mettre un terme aux inégalités sociales. [...]
[...] Reconnaissance de l'égalité des droits et permanence des inégalités sociales Question du rapport, des relations, entre une reconnaissance de l'égalité des droits et la permanence, voire le creusement, des inégalités sociales. Questionnement qui se pose, aujourd'hui, en tous lieux, dans les régions dites développées (et c'est d'autant plus dérangeant), comme dans les autres ; Si les notions d'égalité et d'inégalité sont anciennes puisqu'elles sont présentes dans la philosophie grecque classique, chez Aristote notamment, la notion d'inégalités (au pluriel) est moderne. [...]
[...] Ces débats rejoignent la critique marxiste des Déclarations de 1776 et de 1789, la révolution bourgeoise apparaissant comme l'émancipation des citoyens et non comme celle des hommes, ces derniers restant prisonniers de rapports historiques d'exploitation et d'oppression. La société bourgeoise demeure donc, en raison même de la générosité de ses intentions affichées, une société profondément égoïste, orientée vers le profit privé et fondée sur des rapports de force qui tendent à isoler les individus les uns des autres. Une telle reconnaissance d'égalité des droits serait donc un simple leurre. [...]
[...] L'autorité publique ne peut pas ne pas se soucier de réduire les inégalités de revenu. Mais son action ne saurait s'exercer qu'à l'intérieur de certaines limites. Ainsi, elle doit s'efforcer de ne pas atteindre un degré de nivellement tel non seulement que les mécanismes incitatifs essentiels au fonctionnement de la société soient brisés, mais aussi que se développe un sentiment d'injustice au cas où l'équilibre contribution/rétribution serait trop largement compromis. Une question implicitement ou explicitement posée par les discussions sur les inégalités est donc celle-ci : quelle est la forme idéale de la courbe de Lorenz qui montre le degré d'inégalité dans le partage des biens, quelle est la valeur optimale de l'indice de Gini qui fait la somme, pour chaque individu d'une population donnée, de la différence entre sa position effective sur la courbe de concentration et celle qu'il devrait occuper si le principe d'égalité démocratique était parfaitement réalisé ? [...]
[...] Ainsi, M Villey dans son essai, Le droit et les droits de l'homme. Contre les droits-libertés des libéraux, il fait valoir, avec les marxistes, qu'ils aboutissent en fait à ces monstrueuses inégalités dans le bien être matériel qu'a produit le capitalisme ; Contre les droits substantiels, le fait qu'ils ont servi d'argument idéologique à l'établissement des régimes socialistes totalitaires C'est donc l'ensemble de la modernité qui, à travers les droits de l'homme, se trouve globalement condamnée au profit d'une philosophie du droit en laquelle le juste et l'injuste ne sont pas fondés sur le sujet humain, mais sur le respect, bien au-delà de lui, d'un ordre cosmique qui le dépasse et l'englobe. [...]
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