Le progrès technique, qui pourrait être défini, d'un point de vue économique, comme un accroissement de la connaissance que les hommes ont des lois de la nature, appliquée à la production consistant en l'invention de produits et de procédés nouveaux, augmentant ainsi le bien-être des individus, soit par une hausse de la consommation, soit par la profonde transformation de cette dernière, est depuis longtemps l'objet de fortes inquiétudes et de conflits sociaux. En effet, après avoir été décrié pendant des siècles et présenté très souvent comme source de chômage (rappelons-nous de ce mouvement de révolte d'ouvriers anglais entre 1811 et 1816 qui, sous le commandement de N. Ludd, se sont organisées en bandes afin de détruire des machines, les accusant de provoquer le chômage), il est, au contraire, présenté aujourd'hui comme un préalable essentiel à la lutte contre celui-ci (...)
[...] C'est un effet direct et négatif du progrès technique sur le niveau de l'emploi. Cette théorie montre que la destruction des emplois dans les secteurs en déclin est plus que compensée par la création de nouveaux emplois dans les secteurs en expansion. Ainsi s'analyse le déclin de l'emploi agricole et la montée de l'emploi dans le secteur secondaire, puis le récent déclin de l'emploi industriel au profit du secteur tertiaire, qui est normalement moins mécanisable (document 3). La tertiarisation serait ainsi, selon Sauvy une des conséquences du déversement. [...]
[...] Or, dans ce domaine l'Europe est en retard sur nos principaux partenaires, commerciaux notamment. La stratégie de Lisbonne, élaborée par l'Union Européenne, vise un montant global de recherche-développement dans l'Union Européenne équivalente à du produit intérieur brut européen. Nous en sommes encore loin. Ce retard de recherche-développement n'est-il point l'une des causes profondes du chômage persistant en Europe ? [...]
[...] Le but de notre analyse était de voir quelles étaient les conséquences du progrès technique sur l'emploi. Nous en avons ainsi trouvé de deux sortes : des conséquences quantitatives (c'est-à-dire des conséquences sur le volume des emplois) et des conséquences qualitatives (ou des conséquences sur le niveau de qualification ainsi que la structure interne des emplois). Cette première catégorie de conséquences (quantitative) a longtemps été, et est toujours, sujet de polémique. En effet, selon certains économistes le progrès des techniques au sein des unités de production a eu pour effet immédiat la réduction du nombre d'emplois et il par conséquent, conduit à la montée du chômage depuis quelques décennies. [...]
[...] Le progrès technique est, à première vue, source de hausse de la qualification. En effet, la technicité croissante appelle des qualifications plus élevées, ce qui conduit, soit à un allongement de la durée de la formation initiale (augmentation de la durée de scolarisation et donc réduction de la population active), soit à un recours accru à la formation professionnelle continue. Cette qualification plus élevée favorise la polyvalence des compétences, donc partiellement la flexibilité de la production de l'entreprise. Cette idée se confirme historiquement puisque depuis les années 1960 les professions les plus qualifiées ont nettement progressé avec, notamment, une explosion du nombre de cadres et des professions intermédiaires. [...]
[...] Le mécanisme qui assure la constance ou l'expansion de l'emploi est connu sous le nom de la théorie du déversement qui nous aborderons dans la suite de notre analyse. Supposons à présent qu'une unité de production augmente sa productivité grâce à une innovation de procédé. Le gain total engendré par l'innovation se répartit entre trois catégories d'agents (document 4). Les consommateurs bénéficient d'une réduction des prix, ce qui augmente leur revenu réel. Par ce biais, les consommateurs augmentent leur demande adressée à l'unité de production elle-même ou à d'autres. [...]
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