L'aristocratie est la strate la plus haute de la noblesse. Transmise héréditairement, elle a développé au cours des siècles sa suprématie et en 1685, elle domine la plus grande partie de l'Europe. Elle est la forme de gouvernement la plus répandue dans ce continent qui prend encore alors largement exemple sur le modèle français de la cour de Versailles, dans un contexte de monarchie de droit divin. Aussi l'éducation dans l'aristocratie comporte bien sûr des particularités. C'est une formation solide : il s'agit en effet de rendre capables les jeunes générations de tenir leur rang, et de jouer leur rôle, constituer l'incontestable élite de leur pays. Mais au sein des différentes nations de l'Europe, le rôle de l'aristocratie va être bouleversé pour plusieurs raisons telles que l'avènement des philosophies du Siècle des Lumières, le choc de la Révolution Française de 1789, ou encore le développement de l'industrialisation. Ces événements ont des répercussions sur la culture, les mœurs et donc aussi sur l'éducation.
Quels sont les enjeux de l'éducation au sein de la très grande noblesse ? Comment évoluent ces enjeux au fur et à mesure de l'évolution des mœurs, de la culture et de l'aristocratie elle-même ?
[...] L'éducation intellectuelle : briller en société et savoir convaincre par l'art de la rhétorique Ainsi, les jeunes aristocrates reçoivent une solide formation intellectuelle. Entre 1685 et jusqu'à la seconde guerre mondiale, cette formation reste centrée sur les Humanités, issues de la Renaissance. Elle est donc basée sur de solides connaissances en littérature, en histoire, ainsi que sur l'apprentissage du latin, du grec ancien et sur l'étude de toute la mythologie associée. Cet ensemble s'agrémente assez souvent d'une formation musicale ; c'est signe d'élégance et de distinction, pour les filles, que de connaître la musique et le solfège. [...]
[...] Conséquence, l'éducation aristocratique s'embourgeoise, à l'image des nouveaux collèges Jésuites du XIXème siècle, qui sont devenus des internats à la discipline quasi-militaire, s'éloignant de l'éducation Humaniste qui était la marque des anciens collèges. Autre conséquence, le préceptorat souffre de cette relative déchéance de la haute noblesse. Les précepteurs sont encore la norme au XIXème et au début du XXème siècle ; cependant, ils sont peu à peu délaissés par des familles désargentées qui leur préfèrent, par souci d'économie, les maîtres donnant des leçons à domicile, voire le lycée. Nous avons tenté de mettre en exergue les différents aspects et particularités de l'éducation aristocratique en Europe. [...]
[...] Maxi-poche Histoire Le siècle des Lumières par Jean-Michel Payet et Sylvie Chaperon Ed. Casterman Voyages en histoire: mélanges offerts à Paul Gerbod par Paul Gerbod, Claude-Isabelle Brelot et Jean Luc Mayaud Presses Univ. Franche-Comté Comment j'ai vu 1900 par la Comtesse Jean de Pange (née Pauline de Broglie) Ed. Grasset Internet Article Les nouveaux collèges Jésuites http://www.stjoavignon.com/jesuites/ Extraits de A l'ombre de la tour Eiffel le premier chapitre de Comment j'ai vu 1900, par la comtesse Jean de Pange (née Pauline de Broglie). [...]
[...] Quand l'éducation doit s'adapter aux nouvelles priorités d'une aristocratie en perte de vitesse En effet, en France la révolution de 1789, l'avènement de l'Empire et les changements successifs de gouvernement du XIXème siècle sont autant d'évènements qui chamboulent l'organisation traditionnelle de l'aristocratie ; en Angleterre commence à partir de 1760 le développement de l'industrialisation, qui s'étend au cours du XIXème a une grande partie de l'Europe. Le protestantisme, bien implanté en Angleterre et en Allemagne, exalte le travail. Le capitalisme se développe. [...]
[...] De 1685 à 1940, cette éducation stricte et codifiée contribue pour une bonne part à maintenir la prépondérance ou au moins la spécificité de l'aristocratie au sein de la société. Tout au long de la période qui nous intéresse, la tendance est à une diminution progressive de l'importance du rôle joué par l'aristocratie, politiquement entre autres. C'est encore plus vrai après la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, une éducation spécifique reste, peut-être même plus qu'auparavant, essentielle. Elle devient l'une des principales marques d'appartenance à l'aristocratie. [...]
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