Mon exposé va traiter des succès littéraires. La question est de savoir quelles sont les œuvres qui ont du succès, au sens commercial du terme, c'est-à-dire, quels sont les ouvrages qui se sont et se vendent le plus et est-ce que les ventes continuent d'être importante par la suite ou est-ce un succès éphémère. Mis en rapport avec les pratiques culturelles des Français, nous tenterons de démontrer les constantes des succès littéraires ou les changements de ces derniers dans la deuxième moitié du XXème siècle, c'est-à-dire depuis la démocratisation de la lecture.
Dans la sociologie de la littérature, il existe plusieurs approches possibles. On peut tout d'abord, faire l'analyse et la description de la position sociale de l'écrivain en examinant les déterminations sociales de celui-ci, c'est-à-dire en adoptant une vision positiviste, ou en saisissant l'auteur à travers ses œuvres, ce qui est une position psychologiste, ou encore, en ayant une position totalisante, ce qui revient à penser l'auteur comme sujet autonome dans un cadre socio-historique total. En outre, un autre point de vue est l'étude de la réception de l'œuvre, aussi bien par les éditeurs, que par les critiques et par le public ; cela revient à étudier l'institutionnalisation de l'œuvre, les différents genres de littérature ou encore l'acte de lecture. Une autre analyse possible est celle des rapports entre la conscience collective et le contenu de l'œuvre en mettant, par exemple, en rapport les structures esthétiques de l'œuvre avec les structures sociales. Enfin, on peut faire l'analyse des conditions matérielles et économiques de la production, de la réalisation et de la diffusion de l'œuvre.
[...] Le rôle de l'éditeur est d'amener un fait individuel à la vie collective. Il émet pour cela un jugement de fait en estimant ce que désire le public et un jugement de valeur en pensant ce que doit être le goût du public. Il doit mettre en relation un public théorique et un échantillonnage d'écrivain. Il peut y avoir une perte du contrôle de l'éditeur quand le public dépasse celui qu'il a imaginé. De même, il n'existe pas un public mais des publics car ce n'est pas un ensemble homogène. [...]
[...] A travers l'analyse de ces différents ouvrages, on se rend compte qu'il existe une pluralité de points de vue quant à la manière d'aborder la sociologie de la littérature. Ainsi, Georg Lukàcs et Lucien Goldmann conçoivent les œuvres en relation avec la conscience collective ; Robert Escarpit considère qu'il faut étudier les différents pôles de la littérature en tant qu'appartenant à un circuit d'échange ; Jacques Leenhart et Pierre Józsa tentent de comprendre le sens que les ouvrages ont selon les lecteurs ; et Nathalie Heinich dresse un idéal-type de l'écrivain à travers leur propre perception de leur activité. [...]
[...] Sa sociologie est dite compréhensive car elle tente de rendre intelligibles les conduites des hommes en prenant en considération leurs conceptions du monde. Dans ce livre, son but est de comprendre à quelles conditions un sujet peut dire je suis écrivain ce qu'il entend par là et ce qui lui permet d'être entendu correctement par autrui. La méthode utilisée consiste à analyser symétriquement et systématiquement une représentation et sa critique, une valeur et sa dénonciation La difficulté dans la définition du métier d'écrivain, c'est qu'il se situe entre l'art et la profession ; ainsi pour parler de leur activité, certains vont faire l'éloge du professionnel en opposition avec l'amateur alors que d'autres diront que c'est une recherche de soi-même. [...]
[...] En effet, pour les uns, la lecture se fait dans un but de maîtrise du réel alors que pour les autres, il s'agit d'une stratégie détournée pour créer les conditions de réalisation du plaisir. On comprend donc que dans ce livre, Jacques Leenhart et Pierre Józsa ont voulu prouver que la lecture était vécue comme une expérience esthétique et ils ont appuyé sur l'importance de l'étude de la lecture dans la sociologie de la littérature. Enfin, le point de vue de Nathalie Heinich, plus récent, est également différent autant dans la méthode que dans l'analyse. [...]
[...] Pour lui, c'est la nature de l'échange auteur-public qui permet de dire ce qui est littéraire et ce qui ne l'est pas. Selon le sociologue, l'écrivain ne peut se concevoir qu'en prenant en compte la société dans laquelle il vit car il est soumis à des fluctuations analogues à celles de tous les autres groupes démographiques ; on doit aussi prendre en considération la notion de génération, ses origines, les influences des conditions matérielles sur la production de l'œuvre et il faut également avoir à l'esprit que l'écrivain écrit toujours pour un public, réel ou imaginaire. [...]
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