Depuis la fin de l'Ancien régime, la famille nucléaire s'impose en Occident comme type de structure familiale et jouit d'un rôle important : en effet, si la famille n'exerce aujourd'hui qu'un nombre limité de fonctions, elle demeure une importante instance de socialisation.
En d'autres termes, la famille participe explicitement et activement au processus par lequel l'individu apprend et intériorise les normes et valeurs propres à un groupe social ; la socialisation permet ainsi à l'individu de s'intégrer et de vivre en société. Cette dernière a subi maintes transformations qui se sont répercutées sur la famille et ses fonctions (...)
[...] D'autre part, l'autorité perd peu à peu sa légitimité et la négociation progresse. Autrefois, les parents se définissaient essentiellement par leur autorité ; désormais, les relations parents/enfants sont plutôt axées sur une confiance mutuelle et réciproque. Les relations sont donc plus égalitaires, plus négociées au sein de la famille, d'où un affaiblissement du contrôle familial. Enfin, les parents font de plus en plus appel aux indications, aux conseils scientifiques qui prônent et édictent des normes d'éducation ; ces préceptes tendent souvent à s'imposer aux familles. [...]
[...] Le modèle familial peut en effet être profondément remis en cause ; la perception qu'a l'individu de sa famille est menacée de modification, elle peut même être littéralement ébranlée. Dès lors, l'enfant ou l'adulte ! pourra refuser, contester les valeurs familiales et élaborer son propre système de valeurs. La capacité des parents à jouer leur rôle est directement affectée par la concurrence du travail et de l'environnement extérieur. A terme, cela peut menacer l'influence familiale et la fragiliser. Les valeurs familiales sont par ailleurs loin d'être figées, et subissent elles aussi des mutations. [...]
[...] Malgré tout, la possibilité de changement social existe : en effet, l'enfant n'est jamais la copie conforme de ses parents ; l'individu socialisé dispose d'une certaine marge de manœuvre ; il est amené à faire des choix dans les normes et valeurs transmises ; ainsi, il apprend moins les valeurs qu'il ne les interprète : il s'agit en fait d'un processus interactif, à la fois souple et adaptatif où l'individu est actif. De la sorte, la socialisation peut participer au changement social. Certes, les effets de la socialisation (primaire notamment) sont fondamentaux ; mais ils ne sont pas irréversibles, l'identité sociale n'étant jamais figée. A terme, tout ceci pèse plus ou moins sur le rôle de la famille. Partie 2. Le rôle de la famille en matière de socialisation évolue. [...]
[...] L'individu doit se socialiser lui-même, découvrir son identité, développer une certaine autonomie par rapport à sa famille. La marge de liberté est agrandie ; de plus, les normes et valeurs évoluent, entre autres, en fonction des changements sociaux ; ainsi, par exemple, on constate une légère évolution dans le clivage des rôles hommes/femmes. Parallèlement, on assiste à un certain épuisement des certitudes et convictions des familles. En effet, la famille n'est plus aussi sûre de son excellence éducative. D'une part, les contradictions avec les valeurs médiatisées perturbent le modèle familial. [...]
[...] Tout d'abord, il convient de souligner la désagrégation de la famille nucléaire traditionnelle. De nouvelles formes familiales sont apparues, avec des conséquences plus ou moins graves ; on observe une grande diversité de modèles. La famille s'effrite, et est frappée par le divorce, la monoparentalité ou encore la recomposition familiales. Ces transformations sont cependant à relativiser : toutes les familles ne sont bien sûr pas touchées. Ces mutations bouleversent ou tout du moins perturbent la fonction socialisation de la famille et provoquent des effets négatifs sur la socialisation primaire, dont nous avons souligné plus haut l'importance. [...]
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