École et mobilité sociale, reproduction sociale, mobilité ascendante, mobilité descendante, stratification sociale, égalité des chances, méritocratie, ZEP, valeurs de la société, mixité sociale, déclassement social, mutation de l'emploi, idéal démocratique
Selon Alexis de Tocqueville, la démocratie permettrait une égalité des chances pour les individus, d'origine différente dans la stratification sociale, d'accéder à un statut social donné. Cette égalité doit être assurée par l'école, par laquelle chaque individu peut, grâce à son travail, progresser dans la société, changer de statut par rapport à ses parents : on parle de mobilité sociale. Au sens large, la mobilité sociale ne désigne pas seulement la mobilité intergénérationnelle, c'est-à-dire le changement de statut social d'un individu au cours de sa vie.
Dans les faits, la mobilité peut être ascendante ou descendante pour les individus, qui s'intègrent dans les différentes catégories homogènes et hiérarchisées que constitue la stratification sociale. Dans quelle mesure l'école permet-elle aux individus d'évoluer dans la société indépendamment de leur origine sociale ? L'école, dans son idéal démocratique, favorise la mobilité sociale (I). Cependant, elle reste favorable à cette mobilité dans la seule mesure où la conjoncture économique le permet (II). Enfin, il apparaît que l'école reste une instance de reproduction sociale (III).
[...] Une femme titulaire d'un DUT peut par exemple être hôtesse d'accueil, tandis que son père titulaire du BEPC est cadre dans la fonction publique. C'est la massification de l'enseignement, avec un accès au baccalauréat de plus en plus élevé, qui entraîne un afflux trop important de diplômés sur le marché du travail et donc une surenchère qui aboutit au déclassement scolaire. Aussi l'école, en ce qu'elle massifie l'obtention des diplômes, est cause d'une mobilité descendante. L'école semble donc favoriser la mobilité sociale, mais en fonction de la structure de l'emploi. [...]
[...] On assiste donc à une mobilité sociale ascendante en pleine croissance. Cette mobilité sociale est de fait, permise par la socialisation anticipatrice des individus au sein de l'école En effet, l'école est souvent un lieu de mixité sociale, notamment dans le système public. Des élèves issus de catégories populaires peuvent ainsi tenter d'imiter un groupe social de référence de catégories favorisées, adopter leurs normes et leurs valeurs et en faire leur groupe d'appartenance. En imitant leurs pratiques, un individu issu d'une classe moins favorisée peut entamer un processus de réussite scolaire et dès lors connaître une mobilité sociale ascendante. [...]
[...] L'école permet-elle la mobilité sociale ? Selon Alexis de Tocqueville, la démocratie permettrait une égalité des chances pour les individus, d'origine différente dans la stratification sociale, d'accéder à un statut social donné. Cette égalité doit être assurée par l'école, par laquelle chaque individu peut, grâce à son travail, progresser dans la société, changer de statut par rapport à ses parents : on parle de mobilité sociale. Au sens large, la mobilité sociale ne désigne pas seulement la mobilité intergénérationnelle, c'est-à-dire le changement de statut social d'un individu au cours de sa vie. [...]
[...] Enfin, pour Raymond Boudon, l'école ne favorise pas la mobilité sociale en ce que les individus font des choix rationnels dans le cadre de leurs études selon leurs origines Un fils d'ouvrier choisira par exemple d'arrêter ses études tôt afin de gagner plus rapidement sa vie, tandis qu'un fils de cadre, par peur du déclassement et par ambition, fera plus facilement le choix de longues études. De plus, si le fils d'ouvrier veut progresser dans son statut social, il se référera le plus souvent à la CSP la plus proche. Ainsi, sur 100 fils d'employés en appartiennent aux professions intermédiaires. C'est donc l'origine sociale plus que l'école qui détermine la potentielle mobilité sociale. [...]
[...] Enfin, il apparaît que l'école reste une instance de reproduction sociale (III). L'école, par son fonctionnement, devrait générer dans la société un fort taux de mobilité En effet, l'école applique le principe de la méritocratie, qui permet à chaque individu, qui le mérite par son travail, de connaître une mobilité sociale intergénérationnelle ascendante De fait, l'école est une instance de socialisation importante de l'individu. Elle lui fait donc intérioriser des normes et des valeurs propres à la société, et ce de manière égalitaire depuis la loi sur le collège unique dans les années 1980, ou même depuis les lois Ferry au XIX siècle, qui rendent l'école obligatoire et le programme enseigné unique. [...]
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