L'école est-elle un facteur de mobilité sociale ?

Résumé du document

De nos jours, en France, l'école est considérée comme un modèle de l'égalité qui peut amener aux plus méritants la possibilité de profiter de l'ascension sociale. C'est un outil de la mobilité sociale fondé sur la méritocratie républicaine, un modèle voulu par Jules Ferry, alors ministre de l'Instruction. Ce modèle a pour objectif de récompenser ceux qui ont fourni des efforts en les sanctionnant d'un diplôme certifié par l'Etat et qui permet de prétendre à une meilleure position sociale.

Cependant, certains sociologues vont plutôt dire de l'école qu'elle est inégalitaire, ils vont même jusqu'à avancer que le fonctionnement de l'école vise à la reproduction sociale et est au service de la classe dominante.

La problématique qui se pose ici est donc de nous éclairer sur la véritable fonction de l'école et si cette fonction est entièrement remplie. Autrement dit, est-ce que l'école est un facteur de mobilité sociale ? Contribue-t-elle à atténuer les inégalités des chances ? Ou au contraire les justifie-t-elle ou même les légitime-t-elle ?

Extraits

[...] Or ce principe pour être réel devrait être appliqué dans un lieu neutre et dont les élèves partiraient sur un même pied d'égalité ce qui n'est pas le cas encore aujourd'hui. En effet, le fonctionnement de l'école est une copie conforme de celui adopté par les classes dominantes et où baignent les enfants issus de ces classes depuis leur naissance contrairement à ceux dont les parents sont ouvriers par exemple. Afin de réellement appliquer l'idéal méritocratique, il faut pour cela refondre le système éducatif et traiter différemment les élèves selon l'origine sociale. [...]

[...] Autrement dit, il saura faire le choix du mot juste Par contre le fils d'ouvrier, n'ayant pas eu l'occasion d'entendre ses proches utiliser des mots riches, son vocabulaire se retrouvera très restreint et il aura une tendance à répéter plus régulièrement les mêmes mots, il ne mesurera pas aussi bien que son camarade issu de la classe aisée la diversité des mots de la langue française. De plus, les capacités intellectuelles n'auront pas été aussi sollicitées dans le cadre familial chez le fils d'un ouvrier que chez le fils d'un cadre. [...]

[...] Elles auront donc encore une fois l'avantage sur les classes populaires et la reproduction sociale, même avec cette théorie, sera importante Le diplôme ne garantit pas l'ascension sociale 1. Bourdieu et le rôle du capital social de la famille Le marché du travail n'est pas entièrement visible à ceux qui recherchent un emploi. Il existe une part importante de ce marché qui reste invisible, on l'appelle le marché de l'emploi caché. Les recruteurs étant des êtres humains, ils ne peuvent pas toujours afficher leurs offres d'emploi et les faire connaître. [...]

[...] Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela vous si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de bien ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus ; du reste homme assez ordinaire ; tandis que moi, morbleu ! Perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de sciences et de calculs pour subsister seulement, qu'on en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes." Dans les sociétés contemporaines, la méritocratie correspond au fait qu'elle doit permettre aux plus méritants, sans distinction de sexe ou d'origine sociale, d'obtenir les formations et les diplômes permettant l'accès aux emplois qualifiés et socialement valorisés. [...]

[...] Ou au contraire les justifie-t-elle ou même les légitime-t-elle ? Développement 1. L'école, un facteur de mobilité sociale 1. Le principe de la méritocratie Etymologiquement, le mot méritocratie nous vient du latin meritum (gain, salaire, ce dont on est digne) et du grec kratos (pouvoir, autorité). Autrement dit, il s'agit d'un principe basé sur le fait que le pouvoir et l'autorité sont à porter de main pour celui qui est digne, ce qui implique de la part de cette personne un effort qui a permis de franchir des difficultés. [...]