L'école, au cœur de la socialisation primaire de l'individu, joue un rôle essentiel à l'acquisition d'un statut social, par l'obtention d'un savoir et d'un diplôme reconnaissant le mérite de l'individu. L'école de la République, laïque et obligatoire pour tous, est donc censée permettre la mobilité sociale selon le mérite. Cependant aujourd'hui, avec le poids croissant des inégalités sociales, on peut se demander si cet « ascenseur social » n'est pas en panne et si l'école a toujours ce rôle.
Ainsi, on verra que l'école reste un facteur d'ascension sociale, mais que cependant la démocratisation de l'école n'a pas supprimé les inégalités sociales.
En effet, l'école est un facteur d'ascension sociale, du fait de la démocratisation de l'accès à l'enseignement qui permet la mobilité sociale.
[...] On voit donc une hausse de l'égalité des chances. En effet, des individus de milieux différents mais tout aussi qualifiés se présentent sur le marché du travail et donc la mobilité sociale et possible. La massification de l'enseignement entraîne de plus une amélioration de la qualification des individus, la population étant plus qualifiée, les entreprises sont plus performantes et cela permet, par le processus des gains de productivité, d'améliorer le niveau de vie, et par là, le niveau culturel de la population. [...]
[...] L'école est-elle un facteur d'ascension sociale ? L'école, au cœur de la socialisation primaire de l'individu, joue un rôle essentiel à l'acquisition d'un statut social, par l'obtention d'un savoir et d'un diplôme reconnaissant le mérite de l'individu. L'école de la République, laïque et obligatoire pour tous, est donc censée permettre la mobilité sociale selon le mérite. Cependant aujourd'hui, avec le poids croissant des inégalités sociales, on peut se demander si cet «ascenseur social n'est pas en panne et si l'école a toujours ce rôle. [...]
[...] Malgré la démocratisation de l'enseignement, qui a pu permettre une égalisation des chances, on voit qu'aujourd'hui, l'école est plus facteur d'inégalités sociales que d'ascension sociale. Le système paraît donc être en difficulté et ne pas fonctionner. On peut finalement se demander ce qui permet l'ascension sociale, et si la mobilité sociale n'est pas plus structurelle que réelle. Pour aller plus loin, on peut même s'interroger sur la possibilité d'égalité des chances dans une société à priori inégalitaire et fonctionnant sur ce principe, rendant impossible la mobilité parfaite. [...]
[...] Une enquête de l'INSEE a en effet montré qu'à capital économique égal, les résultats scolaires sont différents selon le capital culturel. Enfin, l'habitus développe un système de valeurs, un ethos qui conditionne les attitudes à l'égard du capital culturel et de l'école et détermine un certain rapport à l'école : les classes dominantes ont une attitude critique, les classes moyennes manifestent une bonne volonté et les classes populaires sont plus fatalistes et justifient d'elles-mêmes leur élimination par un manque de don. [...]
[...] De ce fait, un fils ayant fait des études supérieures à celles de son père n'est pas assuré d'occuper aujourd'hui la même position que le père ou d'occuper une position supérieure à celle de son père (c'est le paradoxe d'Anderson). C'est une des conséquences de la démocratisation quantitative, reliée à la situation sur le marché du travail : Il y a une insuffisance de la demande de travailleurs qualifiés par les entreprises, donc l'accès plus large aux diplômes et la dévalorisation de ces diplômes peuvent apparaître simultanément. Pour Boudon, il y a un effet d'agrégation : La dévalorisation du diplôme est le fruit d'un effet pervers. [...]
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