La question actuelle de la disparition des langues régionales est complexe du fait de son aspect multidimensionnel. Le vieillissement de la population, la recherche d'identité, la culture et le patrimoine de certaines régions sont en jeu ; à cela s'ajoute la volonté politique de l'Etat, et sa capacité à valoriser la différence, à une époque où de nombreux Français craignent le communautarisme et auraient tendance à se diriger vers les discours extrémistes du pays.
[...] Une de celles-ci étaient les dialectes régionaux. La seule solution était donc des les éliminer. Et quoi de plus efficace qu'une école qui formerait les jeunes générations à la même langue et obligerait par là même l'ancienne génération à se mettre au niveau des jeunes pour les comprendre ? La solution, logique, s'imposait de fait avec l'idéal révolutionnaire. Il est vrai que la langue est une des fondations de notre identité. Partager une même langue, c'est en quelque sorte reconnaître notre identité commune. [...]
[...] Elle a sa propre histoire, et ce n'est que par cette histoire qu'elle est ce que l'on reconnaît aujourd'hui comme étant la langue de tous les Français. En effet, il y plus de 1000 ans, le Français n'existait pas. Ce n'était qu'un patois parmi d'autres, dialecte de l'Ile-de-France, au même titre que le provençal, le languedocien, le gascon, le berrichon, le gallo, le normand, le picard Tous sont issus d'un mélange d'influences que la France subie tout au long de la période précédant le Moyen-Âge. [...]
[...] Pourquoi la langue comme symbole plus que l'art régional par exemple ? La langue constitue un socle de règles pour le langage, de l'ordre de la règle elle s'impose donc à tous de la même façon. Il existe certes différents niveaux de langue, différents registres qui peuvent faire apparaître une hétérogénéité au sein de la communauté. Cependant, ces différences ne viennent pas remettre en cause l'unité de la communauté car le sentiment d'union né de l'unité de langue domine les sentiments de différence qui pourraient apparaître. [...]
[...] L'Occitan est aujourd'hui pratiqué par environ 35000 personnes, contre environ 50000 en 1990. Selon les linguistes, une langue est dite menacée si elle risque de ne plus avoir de locuteurs d'ici la fin du XXI° siècle. Il faut noter que cette menace liée à la disparition des langues régionales est un phénomène ancien qui aujourd'hui tend à s'accélérer. Il serait prématuré d'annoncer la mort des langues régionales en France, mais il est nécessaire de constater certains indices d'une disparition possible de certaines d'entre elles. [...]
[...] Mais n'est ce pas incohérent de la part de la France de vouloir protéger le Français contre l'Anglais tout en niant qu'à côté du Français comme langue officielle peuvent coexister des langues régionales ? L'Union Européenne ne peut se contenter de deux ou trois langues de référence avec le risque de créer une perte d'identité, voire un sentiment anti-Européen : l'Europe serait perçue comme un outil de destruction des identités nationales, contribuant à l'hégémonie de l'Anglais avec tout l'affadissement culturel que cela peut impliquer. [...]
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