La distribution des tentes aux sans-abris à Paris a été lancée en décembre 2005 par Médecins du monde. Elle a été précédée d'un communiqué « Au-delà d'un abri, ces tentes sont un symbole. Elles représentent le toit que l'on doit pouvoir offrir à toutes les personnes qui le souhaitent. Ce sont des balises de détresse, marquant les lieux où elles sont obligées de dormir. Les tentes, distribuées aux personnes sans abri, représentent une solution de secours en attendant que des places permanentes puissent être trouvées dans des centres d'hébergement, puis des logements ».
En un peu plus d'un an, environ 400 tentes ont été distribuées à des SDF.
Ce sujet nous invite à nous demander si la distribution de tentes est un moyen de régler et de surmonter le problème des SDF, si elle a fait avancer les choses ou si au contraire la distribution n'a pas eu d'issue favorable à proprement parler.
La situation des SDF s'est-elle améliorée depuis la distribution des tentes ou en est-elle restée au même point ?
Dans une première partie, nous verrons si la distribution des tentes a contribué à améliorer le quotidien des SDF. Et dans une seconde partie, nous nous demanderons si la distribution des tentes a eu un impact politique et a provoqué une prise de conscience et une mobilisation des pouvoirs publics et des citoyens.
[...] Cette distribution de tentes a été surmédiatisée. Médecins du monde a conçu cette distribution comme un moyen d'attirer l'attention des gens sur la situation des SDF en les rendant visibles. On peut se demander pourquoi cela a suscité une telle médiatisation ? La première raison est, sans aucun doute, l'approche des présidentielles. L'action de médecins du monde, et des enfants de don quichotte a eu au moins le mérite d'attirer l'attention des politiques sur le sujet. C'est devenu un des sujets phares de la campagne présidentielle, au même titre que la réforme de la Sécurité sociale et des retraites. [...]
[...] La distribution de tentes aux sans-abris à Paris : solution ou impasse ? Introduction La distribution des tentes aux sans-abris à Paris a été lancée en décembre 2005 par Médecins du monde. Elle a été précédée d'un communiqué Au-delà d'un abri, ces tentes sont un symbole. Elles représentent le toit que l'on doit pouvoir offrir à toutes les personnes qui le souhaitent. Ce sont des balises de détresse, marquant les lieux où elles sont obligées de dormir. Les tentes, distribuées aux personnes sans abri, représentent une solution de secours en attendant que des places permanentes puissent être trouvées dans des centres d'hébergement, puis des logements En un peu plus d'un an, environ 400 tentes ont été distribuées à des SDF. [...]
[...] La distribution de tentes a pour conséquence la formation et le développement de nouveaux bidonvilles qui ne s'organisent pas autour de points d'eau, de sanitaires etc. L'habitat précaire cohabite avec les détritus ce qui multiplie les risques sanitaires. Enfin, les résidents des quartiers dans lesquels s'installent les tentes réagissent avec animosité. Les relations se tendent entre les SDF et les commerçants, les résidents. De nombreux arguments et contre arguments témoignent de la complexité de la question. Malgré les risques effectifs de sédentarisation des SDF dans la précarité, et malgré l'absence de solution qui découle de la distribution des tentes, on note que les SDF eux-mêmes semblent apprécier l'initiative puisque Médecins du monde dit avoir distribué 400 tentes, alors que la mairie de paris en recense 500. [...]
[...] Conclusion Sujet extrêmement polémique, la distribution des tentes a-t-elle fait avancer les choses ? Oui, dans une certaine mesure, puisqu'elle a permis de fournir un toit de fortune à des SDF, de leur redonner un semblant de chez soi et d'intimité. Néanmoins, ces tentes ont compliqué l'action des acteurs de terrain, isolant un peu plus le SDF dans son nouvel abri. L'effet communication aura permis à l'opinion publique et aux politiques de se pencher sérieusement sur la question, mais les réponses après les élections présidentielles seront-elles à la hauteur des annonces des candidats ? [...]
[...] Sera établi un quota de logements sociaux dans tous les programmes immobiliers neufs. Après la polémique, le relais des acteurs de terrain Les pouvoirs publics ont été contraints de réagir face aux plaintes des riverains et à la médiatisation du problème. La ministre déléguée à la Cohésion sociale Catherine Vautrin a notamment annoncé un allongement des heures d'ouverture des centres d'accueil d'urgence du lundi au vendredi, et leur ouverture 24h/24 le week-end. Elle a aussi promis la création de 4.000 places d'hébergement de stabilisation d'ici le 31 mars 2007, avec "pour objectif de transformer 80% des places d'hébergement dites classiques en places de stabilisation d'ici la fin de l'année 2007". [...]
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