Si l'on se réfère à des références historiques comme Adam Smith, on peut en conclure que le travail est devenu dès le XVIIIe siècle le fondement de l'ordre et du lien social. A cet argument d'ordre collectif s'ajoute un autre d'ordre individuel : le travail constitue aujourd'hui l'une des conditions d'une vie dite « normale » car il est source de revenu et surtout d'intégration sociale. Il est évident que cette vie « normale » contribue à l'épanouissement de l'individu, voire à son bonheur.
Cependant on constate qu'aujourd'hui la prédominance des exigences financières et économiques au sein des organisations modernes, ce qui se traduit par une évolution des conditions de travail à l'origine de nouvelles souffrances au travail, remettant en cause cette relation positive entre travail et bonheur.
La question à laquelle nous allons répondre est donc la suivante :
« Quel est la contribution des organisations modernes dans l'apport au bien-être des individus ? »
Pour répondre à cette question, nous verrons dans une première partie que le travail constitue, dans nos sociétés modernes, l'une des sources contribuant au bonheur. Puis dans une seconde partie, nous démontrerons que cette relation a été et continue d'être remise en cause par les exigences économiques, conséquences des évolutions de l'environnement des entreprises. Ces dernières semblent en effet imposer leurs diktats à la majorité des organisations modernes. Enfin, dans une troisième et dernière partie nous essayerons de mettre en évidence les différents remèdes pour (r)établir une corrélation positive entre ces exigences modernes et la satisfaction au travail, voire le bonheur au travail.
I) Le travail comme source de bien-être
La subjectivité du bien-être...
Le bien-être, qui est une des composantes du bonheur, est relativement subjectif et aucun facteur ne peut être considéré en soi comme une source de bien-être. Il s'agit plutôt d'une combinaison de divers facteurs qui vont contribuer à ce bien-être.
Selon Sir Richard Layard (Le prix du bonheur, 2007), il est possible de distinguer sept grands facteurs extérieurs contribuant au bien-être des individus :
- les relations avec la famille,
- la situation financière,
- les relations développées en dehors du cercle familial (amis, groupe...),
- la santé,
- la liberté individuelle,
- les valeurs professionnelles,
- et finalement, le travail.
(...)
[...] III) Les remèdes à ces perturbations du travail Le management en question Il est évident que les exigences des organisations modernes entraînent des perturbations du travail influant par conséquent, même en parti, le bien- être des individus. Si l'on s'intéresse plus en détail à ce lien de causalité, on se rend compte que ces exigences se répercutent sur le salarié et son bonheur à travers le système de management mis en place, véritable courroie de transmission qu'il est nécessaire de réformer et de moderniser. [...]
[...] Il est clair que le remède à ces perturbations du travail passe par le fait de remettre au centre des préoccupations et des intérêts des entreprises le facteur humain, véritable clé d'un développement sain et durable de l'organisation. Ce développement ne serait plus alors associé uniquement aux impératifs de temps et d'argent. Trouver une solution pour créer un travail soutenable se révèle être d'une importance capitale à l'heure actuelle. En effet, le débat sur les retraites en France, conduit inévitablement à l'allongement de la durée de travail dans la vie des individus. [...]
[...] On voit donc que cette relation entre travail et bonheur, ou tout du moins bien-être, n'est pas si évidente lorsque l'on regarde cela dans le détail, et que d'éventuelles perturbations peuvent très facilement enrayer la mécanique. Parmi ces perturbations, on peut notamment signaler le facteur organisationnel, très influencé par les exigences économiques des organisations modernes. II) Les bouleversements de l'organisation moderne sur la relation bonheur-travail La mondialisation et ses conséquences Tout d'abord, on peut noter l'importance du contexte, dans la montée des exigences toujours accrues de performances de la part des entreprises. La mondialisation a entrainé l'émergence de la concurrence de nouveaux pays, toujours capables de produire moins cher. [...]
[...] Cette plus grande satisfaction s'obtient grâce à l'attachement de ces pays à la discussion et à la recherche de consensus qui permet à l'individu de s'exprimer, donc de se sentir écouté et véritable partie prenante de son organisation. D'autre part, la Suède permet aux parents de concilier plus aisément vies professionnelle et familiale en les autorisant à écourter leur journée de travail de deux heures avec la réduction proportionnelle de leur salaire. De plus, Danemark et Suède bénéficient de véritables droits à l'accueil et à la garde des jeunes enfants. [...]
[...] Les employés ont à traiter un maximum de demandes en un minimum de temps, la logique de rendement domine, l'univers est bruyant, le contrôle est permanent et les tâches sont répétitives. Les nouvelles technologies perçues comme une avancée bénéfique, avec les mails, les smartphones, les réseaux sociaux ou encore le télétravail, font que les individus sont connectés en permanence. Même en vacances, ils sont en général sollicités par leur travail et s'ils ne répondent pas, ils risquent le licenciement. La vie privée et la vie professionnelle sont entremêlées et parfois même, cette dernière prend le pas sur l'autre. [...]
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