Sociologie électorale, école de Michigan, école de Columbia, électeur rationnel, modèle psycho-politique, modèle sociologique, vote blanc
Pour l'école de Michigan, le vote est d'abord un acte politique. Leur recherche empirique va passer par des enquêtes nationales avant et après l'élection. Ils pensent que le vote est la résultante de champs de forces psychologiques. Leur variable centrale est l'identification partisane (qui est bien adaptée au modèle des Etats-Unis mais ne fonctionne guère en France à cause du clivage gauche/droite). Le vote serait donc le résultat d'un attachement durable à un parti politique, attachement hérité de la socialisation familiale. Cette socialisation est vue comme un écran qui filtrerait la vision du monde de l'électeur. Même si comme le dit Gaxie, la majorité des électeurs est peu informée, l'identification partisane est un point de repère. L'école de Michigan s'est attachée à montrer la faible importance du vote sur enjeu, car l'électeur raisonne peu ou mal, il n'arrive pas à se placer sur l'échiquier politique ou même placer les partis. On peut reprocher cependant à ce modèle la non prise en compte de la mobilité électorale, qu'il marginalise.
[...] Cette théorie présuppose 3 conditions : que l'électeur puisse classer ses intérêts sur une échelle après les avoir identifier que l'électeur ait une information fiable sur le bilan des sortants et sur la crédibilité des promesses des opposants enfin que l'électeur lise les programmes Cet électeur rationnel, on s'en rend compte, ne représente pas chacun d'entre nous, c'est un idéal introuvable comme le dit Loic Blondiaux, il est socialement situé : en effet il est intéressé par la politique, compétent en politique, et appartient à un groupe social cultivé. Cet électeur est le produit de l'élévation du niveau de diplôme. Ce modèle est le plus controversé en sociologie électorale : en effet que fait-on des électeurs indécis ? [...]
[...] De la volatilité électorale ? Sociologiquement, le modèle ne correspond pas aux études empiriques, qui montrent que les électeurs mobiles se sentent généralement incapables de situer les lignes de force politique (axe). Ce modèle peut certes retranscrire un groupe minoritaire, notamment au sein du camp de gauche pour les électeurs avec un capital culturel élevé. Tous les modèles suivants vont s'attacher à réfuter les arguments de Downs. Le modèle sociologique de Paul Lazarsfeld (école de Columbia) La naissance de ce courant, tient à une enquête sur l'élection présidentielle de 1940 aux États-Unis. [...]
[...] Un projet de loi a été déposé pour demander la reconnaissance du vote blanc en 2003, mais n'a pas abouti. La Suède est le seul pays à ce jour où le vote est reconnu comme vote à part entière. La vote blanc n'est définitivement pas une forme d'abstention Il est tentant de rapprocher la non-inscription, l'abstention avec le vote blanc, autrement dit l'acte de refuser de choisir. Or ce geste du vote blanc a un sens politique indéniable, c'est ce que nous tacherons de démontrer. Il est du sens commun de relier la signification du vote blanc avec l'abstentionnisme. [...]
[...] Le vote blanc témoigne plutôt d'une individualisation de la société, d'une prise de distance a l'égard de la politique électorale, ou d'une forme de politisation critique, négative. Van Deth note même que la possession de ressources sociales et culturelles ne s'accompagne pas nécessairement d'un fort investissement dans la sphère politique, jugée intéressante, mais pas prioritaire. En votant blanc, ils souhaitent faire passer un message et espèrent des changements (lier à une sorte de devoir civique). Ces électeurs ont d'ailleurs des caractéristiques sociologiques distinctes de celles des abstentionnistes : ils ne sont pas aussi jeunes, sont plus intégrés socialement, plus diplômés, plus politisés. [...]
[...] Le vote blanc comme une simple erreur reste un phénomène marginal. Le vote blanc est souvent perçu par l'imaginaire collectif comme un vote intentionnel et délibéré alors que le vote nul est assimilé une erreur. Or à partir du moment où l'électeur fait la démarche de se déplacer aux urnes pour voter il est difficile d'affirmer qu'il s'agit là un acte inexistant. Dès lors, plusieurs mouvements ont tenté de politiser ces voix pas comme les autres D'abord pour une simple raison : son augmentation flagrante et continue. [...]
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