La différence entre sciences sociales et sciences naturelles

Résumé du document

On peut tout d'abord être frappé par la différence qui existe entre les sciences sociales et les sciences naturelles au niveau de la rigueur et de la précision. Il est par exemple possible de prévoir des phénomènes astronomiques avec une grande précision alors que cette précision semble beaucoup plus difficile pour les sciences sociales qui sont beaucoup plus théoriques. On a l'habitude de différencier les sciences naturelles qui reposent sur l'explication et des lois générales aux sciences sociales qui reposent sur la compréhension et des caractères singuliers. Mais cette différenciation est elle véritablement pertinente ? Comte et Durkheim voulaient faire de la sociologie une science naturelle. Est-ce le cas aujourd'hui ? Qu'est-ce qui différencie les sciences sociales des sciences naturelles ? Qu'est-ce qui les rapproche ?

Extraits

[...] Les actions prennent toujours place dans des structures. Norbert Elias in La société de cour nous montre qu'avec le processus de civilisation, la société devient beaucoup plus policée, il y a un raffinement des mœurs. Il faut désormais contrôler ses pulsions, ses appétits sexuels ce qui donne naissance au sentiment d'amour et à un code de bonne conduite. Il faut replacer les acteurs dans les structures et les configurations qui sont celles de leurs temps. Elias se situe dans le prolongement de Max Weber qui voulait comme lui faire réapparaître les hommes dans les formations sociales. [...]

[...] D'après Passeron il s'agirait ainsi d'un domaine non poppérien Pour Kant la sociologie est un espace assertotique : on peut trouver des assertions contingentes mais il n'existe pas de vérité absolue, tout dépend de la contingence du contexte. D'après Thomas Kuhn dans les sciences on trouve une succession de paradigmes. Le paradigme dominant débouche sur une science normale qui dure jusqu'à une nouvelle révolution scientifique avec l'arrivée d'un nouveau paradigme. Or pour les sciences sociales à la différence des sciences naturelles il existe souvent des paradigmes alternatifs. [...]

[...] A cela s'ajoute également la complexité des relations sociales qui rend très difficile une approche quantitative. Passeron s'inspire de Weber pour dire que le raisonnement statistique est un raisonnement impur. Le raisonnement purement expérimental est impossible à mener jusqu'au bout. Les sciences sociales sont donc obligées d'avoir recours à un raisonnement de type comparatif. Paul Lazarsfeld a par exemple essayé d'entraîner la sociologie vers une véritable analyse quantitative dans la sociologie américaine avec de grandes commandes publiques. Il fut accusé de démission empiriste, de faire l'économie de la recherche théorique, de la construction de l'objet. [...]

[...] Qu'est-ce qui différencie les sciences sociales des sciences naturelles ? Qu'est-ce qui les rapproche ? I Les sciences sociales sont l'application des méthodes des sciences naturelles Une méthode commune Durkheim dans ses écrits définit la méthode du chercheur : tout d'abord il faut définir le fait, l'objet, ensuite il faut objectiver ce fait c'est-à- dire traiter les faits sociaux comme des choses il parle même d' »objet physique La troisième étape est la classification de typer et enfin arrive l'administration de la preuve c'est-à-dire l'explication des causes, la mise en relation des phénomènes, la statistique permet par exemple d'utiliser la méthode des variations concomitantes. [...]

[...] Le modèle est utilisé en sciences sociales comme permettant d'appréhender le réel, de la même manière qu'il est nécessaire d'appréhender les conditions initiales d'une expérience scientifique. l'existence de lois générales Les sciences sociales peuvent dépasser la singularité des phénomènes (au contraire de l'histoire) et dégager une reproductibilité, une régularité. Auguste Comte fut le premier à énoncer l'idée selon laquelle il existe des lois naturelles. En effet les phénomènes sociaux ont des causes : on peut leur appliquer la méthode scientifique pour déterminer des lois sociales. [...]