Pour la sociologie classique, la déviance n'est autre que la transgression d'une ou de normes sociales (Cusson, 2005, p 8) dont les règles et les lois font partie. Ces normes doivent paraître, aux yeux des membres du groupe, suffisamment importantes pour que leur irrespect impose au contrevenant des sanctions pénales ou du moins sociales, comme l'exclusion par exemple. Le déviant, alors, dans cette configuration, n'est autre que l'individu mal intégré à ce groupe ou du moins mis en marge du fait de ses agissements. Déviance ne rime pas alors forcément avec délinquance, acte hors lois qui ne sont qu'une partie des phénomènes déviants.
[...] Tarde en 1886, puis Goring en 1913 dans une étude réalisée avec les mêmes dispositifs méthodologiques que ceux de son auteur (Cusson p 38) révoquèrent ses résultats Ce type d'analyses néo-darwiniennes, eugénistes, conduisent à certaines atrocités historiques d'hygiénisation de l'espèce humaine, comme en témoignent entre autres les stérilisations menées aux Etats-Unis (Galton Pearson) ou en Suède, Norvège, Suisse, Danemark, Allemagne, Finlande jusque dans les années 60-70 auprès de populations considérées comme dégénérées (alcooliques, prostitués, handicapées, pauvres) (A. Giami, H. Leridon, 2000). Durkheim (2009 ; 2007), premier sociologue à poser la question du normal ou du pathologique de la déviance, postule que Le crime est normal parce qu'une société qui en serait exempte est tout à fait impossible (Durkheim p 67). La déviance est un phénomène constant et général, un fait social normal. [...]
[...] Cette ouverture à l'autre, et la nouveauté qu'elle induit désorganisent alors les groupes primaires. Cette position inconfortable crée alors un effacement des repères normatifs, une souffrance chez l'acteur. La théorie de la désorganisation postule aussi que la culture délinquante naît dans des espaces interstitiels. Les quartiers dévalués par l'arrivée d'industries, d'habitants hétérogènes, mobiles, aux bas salaires n'offrent pas la possibilité de constituer une communauté stable et donc d'exercer un contrôle social. Ils deviennent l'arène idéale de la désorganisation et donc de la déviance. [...]
[...] Certains prônent un réalisme objectif et refuse l'emploie du je au profit de la 3 ème personne du singulier (il). Leur écriture en terme très technique se distancie donc de leur expérience d'observation et crée une rupture épistémologique. Les faits sont présentés comme si le monde lui- même s'écrivait. D'autres emploient le je laissent place aux acteurs investigués en leur donnant chaire. L'observé n'est plus un anonyme, les relations entre l'auteur et celui-ci sont évoquées et font partie intégrale de l'analyse. [...]
[...] Ogien. A Sociologie de la déviance, Armand Colin, Paris Collection U. Oblet. Renouard. J-M Cahiers de la sécurité intérieure, Ville en sécurité, sécurité en ville, Inégalités d'accès à la sécurité en ville, la police n'est pas coupable, p 9 à 29. Roché. S Tolérance Zéro ? : incivilités et insécurité, Odile Jacob, Paris p. Roché. S Insécurité et liberté, Seuil, Paris collection L'épreuve des faits. Sutherland. Cressey. [...]
[...] Sous la direction de Debarbieux. E L'oppression quotidienne, Recherches sur une délinquance des mineurs, La documentation Française collection La sécurité aujourd'hui. Durkheim. E , Le crime, phénomène normal, article http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/crime_phenomene_normal/c rime_phenomene_normal.html, consultation en ligne le 27/02/2009 à 16h50. Durkheim. E Les règles de la méthode sociologique, (13ème édition), PUF, Paris Quadrige Grands textes Foucault. M Surveiller et punir : naissance de la prison, Gallimard, Paris collection tel. Fillieule. R Sociologie de la délinquance, PUF, Paris Premier cycle. Giamon. Leridon. H Les enjeux de la stérilisation, INSERM, Broché, Paris p. [...]
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