Depuis un demi-siècle, les sociétés humaines des pays développés ont subi une profonde évolution culturelle, consacrant le triomphe d'un type d'homme et d'un système de valeur marqués par le culte du matérialisme, du bien être et de l'argent.
Cette évolution a conduit à qualifier ces sociétés de sociétés marchandes, pour mettre en exergue le fait que l'on raisonne et que l'on juge aujourd'hui en fonction exclusive d'un système de valeur particulier. La valeur reconnue à l'homme d'affaire, au financier ou au chef d'entreprise est aujourd'hui incomparablement supérieure à celle conférée à l'homme politique, au prêtre ou au militaire.
En bouleversant la hiérarchie traditionnelle des fonctions sociales, l'émergence de la société marchande a cassé le mode de vie des sociétés traditionnelles. Et la société de marché, extension réductrice des valeurs marchandes à toutes les activités humaines, consacre un appauvrissement culturel et économique de l'humanité.
Le respect de l'identité de chaque peuple et de chaque homme suppose donc un équilibre ordonné entre les systèmes de valeurs propres aux différentes fonctions sociales.
[...] Les dérives de la société marchande : le matérialisme comme conception du monde ? Depuis un demi-siècle, les sociétés humaines des pays développés ont subi une profonde évolution culturelle, consacrant le triomphe d'un type d'homme et d'un système de valeur marquée par le culte du matérialisme, du bien-être et de l'argent. Cette évolution a conduit à qualifier ces sociétés de sociétés marchandes, pour mettre en exergue le fait que l'on raisonne et que l'on juge aujourd'hui en fonction exclusive d'un système de valeur particulier. [...]
[...] Il parvient inéluctablement à se les approprier, tandis que la fonction souveraine, c'est-à-dire la fonction politique, déborde sur des activités économiques qui ne relèvent pas d'elle. La salutaire distinction des domaines de l'intérêt public et privé commence à s'estomper, en raison d'une terrible confusion des ordres. C'est là la conséquence principale de l'invasion de la société par les valeurs marchandes. A la faveur d'un affaiblissement de l'esprit religieux et du déclassement des professions judiciaires, enseignantes et militaires, la fonction productive et ses valeurs acquiert dans la société une position toujours plus importante jusqu'à devenir dominante. Qu'un entrepreneur recherche le profit, quoi de plus normal ? [...]
[...] Mais la société marchande commence avec la volonté de tout réduire au domaine de l'argent. Dès lors, un homme politique qui cherche à s'enrichir risque de devenir un corrompu, un soldat intéressé n'est qu'un mercenaire, et un magistrat vénal suffit à perdre la justice : les méthodes propres à la troisième fonction ne sauraient être utilisées telles quelles dans l'accomplissement des métiers de service public. Dès lors, faut-il que les méthodes de gestion mises au point pour l'entreprise et le domaine productif en général s'étendent toujours aux fonctions de souveraineté et de défense ? [...]
[...] Le développement économique de l'Europe au XVIe siècle fut largement favorisé par l'afflux d'or et d'argent du Nouveau Monde. Fondé sur le profit, indice d'efficacité de l'entrepreneur, le système de la libre entreprise a notamment permis la révolution industrielle. En outre, dans l'histoire européenne, libertés économiques et politiques ont constamment été liées : dans l'Antiquité, parmi les conditions d'accès à la citoyenneté figurait l'enrichissement ; le développement urbain a entraîné au Moyen - Age celui des franchises, et le libéralisme économique du XIXe siècle a eu pour corollaire naturel l'extension progressive des droits politiques. [...]
[...] La société marchande est celle qui restreint inconsidérément le rôle social des fonctions de souveraineté et de défense jusqu'à leur nier toute identité. La société marchande contre l'équilibre social Enfin, la société marchande porte atteinte à l'équilibre social et culturel des sociétés occidentales. Malgré leur force potentielle, celles-ci se sont abandonnées à une éthique marchande dans laquelle l'argent figure au sommet de la hiérarchie des valeurs et l'économie au centre des préoccupations politiques. Sous l'influence des puissances actuellement dominantes, pour lesquelles «l'économie, c'est le destin», elles ont adopté un modèle de société profondément contraire au psychisme de leurs habitants. [...]
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