Travailleur sans-papier, syndicat, Violaine Carrère, travailleur étranger, Turcs du Sentier, mouvement d'immigration, 1er mai 2008
Cet écrit porte sur le sujet des travailleurs sans papiers dans une mobilisation de leur statut.
Les « sans papiers » et leur droit de travailler : légalement en France, situation irrégulière et travail légal ne font pas bon ménage. Plusieurs options s'offrent aux « sans-papiers » pour travailler, selon Violaine Carrère, chargée d'études au Groupe d'Information et de Soutien des Immigré-e-s (sources Cairn - pourquoi une centaine de travailleurs sans papiers sont en grève depuis lundi par Frantz Durupt - Libération).
[...] Mais qui sont ces nouveaux visages ? Principalement subsahariens, ces travailleurs sont employés dans les secteurs de la restauration, du BTP, de la sécurité ou du nettoyage et ont exercent des métiers tels que cuisiniers, ferrailleurs, maçons ou encore agents d'entretien. Mais la particularité de ces nouveaux visages est qu'ils sont certes sans papiers mais qu'ils sont salariés car ils possèdent des contrats de travail et bulletins de salaire et paient des impôts. Pour les défenseurs de ces salariés et notamment pour la CGT très impliquée dans ce mouvement, l'Etat fait preuve d'une « hyprocrisie honteuse » car il « perçoit les impôts des sans-papiers, les caisses touchent leurs cotisations salariales et les patrons utilisent leurs bras en toute connaissance de cause » «(M. [...]
[...] En juillet 2007, un décret gouvernemental a contraint les employeurs concernés à signaler les employés sans papiers en les menaçant, en cas de non signalement, d'une amende de 15000 euros et de cinq années de prison. Enfin, c'est le premier mai 2008, jour de la fête du travail, que tout a basculé : En effet, c'est lors du défilé des syndicats au départ de la Place de la République à Paris que de nombreux travailleurs sans papiers ont été en première ligne du cortège mené par la CGT. La france pouvait alors lire sur les banderoles portées par ces sans-papiers : « Travailleurs licenciés parce que sans papiers. Mais pas sans droits ». [...]
[...] Les différents mouvements de grève ont permis de faire évoluer l'opinion publique en prouvant que les travailleurs « sans-papiers » avaient des fiches de paie et payaient des impôts en France. Mais que leur situation fragile et profitable aux employeurs était désastreuse humainement car vivant quotidiennement dans la crainte d'être dénoncé ou découvert puis expulsé, ces mêmes travailleurs acceptaient de travailler dans des conditions de travail inacceptables en France : contrat de travail à temps partiel pour un nombre d'heures travaillés bien supérieur aux 35 heures. [...]
[...] Cette campagne exige la régularisation de tous les travailleurs sans papiers et demande l'égalité des droits en provoquant des rassemblements réguliers devant les entreprises, les préfectures et également le ministère de l'Intérieur. Il semble indispensable de poursuivre ses rassemblements pour ne pas faire oublier ses travailleurs « sans-papiers » et faire avancer à la fois l'Etat et sa politique d'immigration de travail et l'opinion publique. Sources Sans papiers : une difficile reconnaissance par Alain Morice (GISTI Plein Droit 2011/2 n°89 pages 5 à 8 – Cairn). [...]
[...] Certains employeurs ont accepté d'aider leurs travailleurs et d'autres les ont tout simplement licenciés. Certains employeurs préfèrent aussi continuer à profiter de cette vulnérabilité à laquelle les travailleurs sans papiers sont confrontés tous les jours pour réaliser du profit. Le gouvernement a fait évolué les lois et décrets depuis deux décennies pour limiter ses travailleurs à travailler dans des secteurs bien définis dits tendus. En 2018, l'inquiétude des « sans-papiers » et de la CGT est toujours forte avec notamment l'arrivée de la prochaine loi « immigration et asile » promise par l'Etat. [...]
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