Dans un village pauvre de pêcheurs à 10 km de Benarès, une grande ville indienne, un intermédiaire est venu un beau jour proposer aux parents de Guja, 16 ans, de la marier à un homme riche de l'ouest de l'Uttar Pradesh et ce sans réclamer de dot. Le mariage s'est décidé dans la journée, raconte-t-elle. Le lendemain elle est partie pour Agra avec un nouveau nom pour masquer son appartenance à une basse caste et des promesses d'or et de saris brodés. Là bas, quatre maris l'attendaient. Elle s'est enfuie pour retourner dans son village. Dix neuf adolescentes ont, comme elle, quitté le village de pêcheurs pour l'ouest de l'Uttar Pradesh.
[...] Puis le célibat des hommes deviendra forcé. - Des conséquences du déficit des femmes sont déjà visibles aujourd'hui : il existe déjà en Inde des villages sans femmes. On assiste au développement du trafic de femmes, des adolescentes issues de basses castes sont importées dans ces villages où elles sont attendues par un voire plusieurs maris, et de l'apparition de polyandrie forcées (cf témoignage de Guja dans introduction). Des hommes d'une même famille sont parfois contraints de partager une femme. [...]
[...] - Les superstitions sont nombreuses en Inde et certaines sont néfastes aux femmes. Par exemple l'une d'entre elles dit que si le premier enfant est une fille et que celle-ci est tuée, le prochain enfant sera un garçon Les facteurs économiques et sociaux Ce sont les principales causes du refus d'avoir des filles. - L'héritage : dans beaucoup de régions, rurales notamment, il est socialement inacceptable qu'une fille hérite de la terre qui serait alors perdue pour la descendance du père. [...]
[...] C'est l'une des principales incitations à éliminer une fille. Y compris dans les milieux les plus riches, avoir une fille est souvent mal accepté car cela implique qu'à son mariage il faudra céder une partie de la fortune familiale à la belle famille en guise de dot. De plus, plus le milieu social est élevé plus celui du futur marié le sera et donc plus le montant de la dot sera élevée. A l'inverse, le mariage d'un fils impliquera une rentrée d'argent importante et l'arrivée d'une belle fille dévouée dans la famille. [...]
[...] - Des ONG prennent en charge de jeunes mères et leurs filles de la naissance à deux mois, le plus souvent la mère s'y attache et garde l'enfant. Dans les zones où de telles actions ont lieu, on constate une diminution des infanticides. Conclusion Malgré les efforts du gouvernement indien et des ONG, le déficit des femmes continue d'augmenter. Cependant on peut espérer qu'une application plus rigoureuse des législations mises en place et l'éducation des jeunes générations permettrait d'inverser la tendance comme ce fut le cas en Corée du Sud où le changement de comportement des jeunes couples a permis depuis le milieu des années 90 de revenir à une situation plus équilibrée. [...]
[...] Là bas, quatre maris l'attendaient. Elle s'est enfuie pour retourner dans son village. Dix neuf adolescentes ont, comme elle, quitté le village de pêcheurs pour l'ouest de l'Uttar Pradesh. Cette région est en effet particulièrement touchée par le manque de femmes dont elle subit déjà les conséquences : il y existe des villages sans femmes où les hommes doivent, pour se marier, importer des adolescentes de basses castes et parfois même se les partager. Nous ferons d'abord un état des lieux de la sélection sexuelle existant en Inde puis verrons ses causes et enfin les conséquences de ce phénomène et les mesures prises pour tenter de l'endiguer. [...]
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