Système scolaire français, ascenseur social, valeurs républicaines, liberté, laïcité, réussite scolaire, égalité des chances, inégalités sociales, enquête PISA de 2018, déclassement social, habitus, élitisme
L'école de la République est une institution qui a vu le jour sous la IIIe République. On retrouve parmi ses missions la transmission des connaissances et des valeurs républicaines comme la liberté ou encore la laïcité. Elle a pour rôle de veiller à la réussite scolaire des élèves tout en garantissant l'égalité des chances. Obligatoire de 3 ans à 16 ans, elle est censée favoriser la mixité sociale et véhiculer les savoir-être et savoir-faire socialement attendus. Ainsi l'école s'érige comme un agent de socialisation qui doit permettre à tous les élèves d'être sur un même pied d'égalité pour pallier les inégalités sociales.
[...] Il s'agira donc de voir : dans quelle mesure le système scolaire français peine-t-il à assurer sa fonction d'ascenseur social ? Modèle d'enseignement Si l'école ne parvient plus à favoriser une mobilité sociale équitable entre les élèves, c'est d'abord en raison de son modèle d'enseignement. Comme le démontre Pierre Bourdieu, l'école n'est pas neutre dans sa manière d'éduquer et d'instruire. Elle reproduit les inégalités sociales et les accentue en privilégiant l'habitus des classes à fort capital culturel. Les pratiques culturelles de ces milieux sont légitimées par l'institution. [...]
[...] Il peut ainsi intérioriser, par exemple, les normes et valeurs d'un groupe de référence au travers d'une socialisation anticipatrice. Stéphane Beaud évoque lui les passeurs culturels qui sont aussi des moyens pour les individus de compenser le manque d'efficacité de l'école dans une perspective d'ascension sociale. Il étudie alors ce procédé dans une famille issue de l'immigration algérienne. Bien que l'école ait pour mission d'éduquer les élèves dans une logique méritocratique, elle perpétue les inégalités sociales en les transformant en inégalités scolaires. Ces inégalités sont ensuite visibles sur le marché du travail. [...]
[...] Des failles diverses Par ailleurs, le système scolaire révèle aussi d'autres failles. En raison de sa démocratisation et de l'allongement des études, on voit se développer le spectre du déclassement social, mentionné par Tristan Poullaouec. Il peut s'agir de la perte d'un emploi stable comme le souligne Éric Maurin, mais également de l'occupation d'un emploi jugé de niveau inférieur à ce que le diplôme aurait permis d'obtenir selon Louis Chauvel. La massification de l'enseignement supérieur a aussi induit une perte de rentabilité des diplômes. [...]
[...] Pour autant, le manque de soutien familial pour la poursuite d'études ainsi que l'autocensure dans leur propre orientation scolaire complexifie les perspectives d'ascensions sociales des filles. A l'international D'autre part, si l'école française peine à réduire les inégalités sociales, ce n'est pas un constat que l'on peut généraliser à d'autres pays. En effet, selon le rapport de l'OCDE en 2019 qui reprend les résultats de l'enquête PISA de 2018, bien que les élèves français soient dans la moyenne, c'est en France que les inégalités sociales sont le moins rattrapées par l'institution scolaire. [...]
[...] Dans quelle mesure le système scolaire français peine-t-il à assurer sa fonction d'ascenseur social ? L'école de la République est une institution qui a vu le jour sous la IIIe République. On retrouve parmi ses missions la transmission des connaissances et des valeurs républicaines comme la liberté ou encore la laïcité. Elle a pour rôle de veiller à la réussite scolaire des élèves tout en garantissant l'égalité des chances. Obligatoire de 3 ans à 16 ans, elle est censée favoriser la mixité sociale et véhiculer les savoir-être et savoir-faire socialement attendus. [...]
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