Sociologie, culture, douleur, perception, douleur physique, douleur psychique, douleur de l'âme, expérience subjective, société, valeurs humaines, expression de la douleur
La douleur est avant tout un fait social dans la mesure ou sa perception diffère selon les cultures, les sociétés. Elle est multidimensionnelle : elle peut traiter du physique, du psychique, de l'âme. Il s'agit d'une expérience subjective et sensorielle désagréable. La culture quant à elle, c'est ce qui fait l'homme. C'est ce tout qui comprend à la fois les normes, les valeurs, les habitudes, les comportements, le langage, tout ce que l'homme à appris. D'emblée, nous pouvons dire que ce qui lie la culture et la douleur, est le fait qu'elles sont toutes deux universelles. La question est de savoir quelle est l'importance de la variable culturelle dans la perception et l'expression de la douleur.
[...] La question était de savoir si l'individu est finalement actif dans sa relation à la douleur, ou si tout est déterminé par la culture. Cela revient à se demander qu'est-ce qui appartient irréductiblement à l'homme. En effet, si la culture colore l'expression de la douleur, mais ne détermine pas les comportements, les variables individuelles restent du ressort de l'individu, et font de lui un homme avec une personnalité et non un objet social. Pourtant la configuration sociale ne configure-t-elle pas la personnalité ? personnalité ? [...]
[...] Comment être attentif à la douleur que ce corps exprime ? Prenons l'exemple d'un autre groupe : celui que je vais nommer les sportifs-aventurier qui partent à l'aventure, en voyage sportif et qui vont rapporter de leurs voyages, leur blessure en trophée. Les blessures, marques de douleur, sont également le symbole de la bravoure, et du courage. Ce sont les valeurs portées l'individu, partagés par son groupe de pairs, qui vont agir sur sa capacité à ressentir ou non la douleur, à y faire face. [...]
[...] La culture influence l'expression de la douleur : elle va l'autoriser au non. Elle agit ainsi sur ses manifestations. Nous pouvons prendre l'exemple des garçons et des filles : le garçon est condamné à être une fillette s'il pleure lorsqu'il a mal. D'ailleurs, un garçon ne pleure pas, il pleurniche Nous voyons ici que les codes culturels de conduite interviennent plus dans la construction identitaire de l'enfant et de l'individu que sur ce qu'il ressent face à un mal : c'est ce qu'on appelle le conditionnement familial. [...]
[...] Lorsque l'on interroge la douleur de l'autre, on s'interroge aussi soi. La relation intersubjective dans laquelle nous nous trouvons est également la marque d'une relation interculturelle, avec le risque de l'ethnocentrisme ou de l'égocentrisme bien présent. Mais cette rencontre avec l'autre culture n'est pas à comprendre au sens large (culture française, culture féminine), mais bien à l'échelle de l'individu. Car c'est bien l'idée qu'un individu se fait de la maladie qui va agir sur son expression. Finalement nous pouvons pour questionner sur le sens de la notion de culture. [...]
[...] Dans la religion judéo-chrétienne, la douleur qui survient lors de l'accouchement résulte du péché originel. Ainsi, les croyances des individus, basées sur un savoir commun, vont agir sur leur représentation de la douleur. Enfin, les maux, les souffrances ne sont pas les mêmes dans toutes les sociétés. Exemplairement, l'hypocondrie est une pathologie qui n'existe principalement que dans les sociétés développées économiquement. En outre, certaines sociétés imposent des douleurs : je pense notamment aux rites initiatiques de passage de l'état d'enfant à celui d'adulte. La culture peut ainsi être productrice de douleur. [...]
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