Les "Cultural Studies" apparaissent en Grande-Bretagne, dans les années 50, dans le sillage de la démocratisation émergente de l'enseignement. Il existait une dichotomie entre culture élitiste et culture de masse (dépourvue de sens selon la critique, et dévalorisée). Les Cultural Studies s'intéresseront à cette culture de masse, et vont redéfinir radicalement notre conception de la culture.
En effet, au lieu de limiter la culture aux goûts de l'homme cultivé, elles ont imposé une approche plus anthropologique des phénomènes culturels, définis comme l'ensemble des pratiques symboliques et matérielles d'une société. La culture est vécue par des gens, qui ont des valeurs. Certains chercheurs britanniques, politiquement engagés à gauche, vont d'abord développer un regard critique des travaux de Marx, qui n'a pas assez insisté sur le système de valeurs.
Cette approche des Cultural Studies est donc une approche de gauche, mais qui se détache du marxisme, car il ne s'agit pas d'une vision stéréotypée du consommateur asservit. La culture ne reflète pas les rapports de forces économiques, mais porte sur les significations et les valeurs qui se forment parmi les groupes sociaux et les classes, sur la base de leurs relations et de leurs conditions historiques données.
Il y a aussi une volonté de faire reconnaître ces cultures populaires occultées par les institutions culturelles dominantes.
[...] STUART HALL Il travaille dans le cadre des CS dans le domaine des médias. Avec Stuart Hall, l'analyse de la relation médias/idéologie va de plus en plus passer par l'analyse des textes des systèmes signifiants, de la culture et des sub- cultures comme textes aussi bien en émission qu'en réception (messages et audiences). Les cultures sont envisagées dans leur relation à la culture dominante que celle-ci soit de résistance ou d'incorporation avec un intérêt certain pour les formes multiples que peuvent prendre la résistance et que permettront de saisir le combo Althusser/Gramsci revu par le CCCS (Centre for Contemporary Cultural Studies ) mais aussi Barthes et Lévi- Strauss. [...]
[...] Avant, avec l'école de Francfort, l'idéologie dominante passe par les industries et s'impose aux gens qui acceptent cette idéologie. Les gens n'échappent pas à ce que veut imposer le pouvoir dominant. Pour HOGGART c'est faux, il n'y a pas d'aliénation mais ré-interprétation. Son observation le met à la marge de ce qui se disait auparavant. Pour lui, il existe une résistance par rapport à l'ordre industriel. Il existe des jeux de stratégies. Par exemple, les romans à l'eau de rose lus par les ménagères, car il y a un statut culturel spécifique avec lequel elles rompaient. [...]
[...] Richard HOGGART Les Cultural Studies démarrent véritablement sous l'impulsion de Richard HOGGART, chercheur en littérature, célèbre par son travail sur l'usage de la littérature populaire chez classes populaires (La culture du pauvre : une étude mi-anthropologique mi-autobiographique de la culture ouvrière des années 20 et 30). Il s'intéresse à cette culture populaire (Exemple : que lisent-ils ? Le fait de travailler sur les cultures populaires est déconcertant. Il étudie en université des romans qui ne méritaient pas d'être étudiés auparavant. Les Cultural Studies se développent à la marge des institutions scolaires. [...]
[...] Ils apparaissent naturels, légitimes, inévitables. Ils se donnent comme sens commun (ce qui apparaît comme sans qu'on la remette en question) d'un ordre social et d'un univers professionnel Oppositionnel : interprète le message à partir d'un autre cadre de référence Négocié : mélange d'opposition et d'adaptation. Il souscrit en partie aux significations et valeurs dominantes, mais puise dans une situation vécue, comme les intérêts catégoriels En résumé Dominant : on nous montre enfin la vérité Oppositionnel : c'est une manipulation grossière de la population Négocié : Selon la culture et le lieu où l'on se situe, les comportements d'audience peuvent être totalement différents. [...]
[...] En Inde, notons le développement des subalterns studies (inspirées des travaux de Thomson) Quel est le risque de ce genre d'études sociologiques? Critique des Cultural Studies La plus grosse critique, c'est le culturalisme, à savoir le risque de prendre ces cultures qu'on étudie comme des cultures qui vont de soit, la culture est donc considérée comme un bloc. Plusieurs auteurs ont tendance à encourager une méthode d'approche de la culture comme si c'était l'étude d'un texte. Un grand nombre de chercheurs voient la culture comme un texte. [...]
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