Cultural Studies, public, réception médiatique, sciences de l'information, communication, messages médiatiques, esprit critique, recherche empirique, public passif, public actif, Stuart Hall, David Morley, Liebes et Katz, pluralité culturelle
Pendant longtemps, les sciences de l'information-communication considèrent les récepteurs de messages médiatiques comme une masse passive, soumise et manipulable. Les chercheurs occupent alors un rôle de pédagogues à travers leurs travaux, dans le but d'éveiller les consciences. Pourtant, certains chercheurs en science de l'information-communication ne considèrent pas les récepteurs de messages médiatiques comme une masse, mais à l'inverse, comme un public actif, capable d'esprit critique.
[...] D'autre part, il a été reproché aux Cultural Studies de donner la parole aux individus interrogés sur la réception d'un contenu médiatique. En temps normal, ils n'auraient pas été soumis à analyser le texte médiatique. Leur interprétation peut donc être biaisée. Malgré ces critiques, le courant des Cultural Studies est indéniablement un courant révolutionnaire qui a permis de donner la parole aux personnes jusqu'alors supposées être dominées. En ce sens, les Cultural Studies ont permis une nouvelle approche face aux récepteurs des messages médiatiques, leur donnant un caractère autonome et individuel. [...]
[...] Chaque lecteur va donc faire sa propre interprétation du message médiatique et il va en tirer des sens différents. C'est au moment de la réception du message médiatique que le sens de ce dernier se crée, et non pas en amont. Le réalisateur et chercheur David Morley appuie cette idée en ajoutant qu'il existe d'autres variables que la culture à la réception du message médiatique, par exemple l'âge, le sexe ou encore la religion. Les différentes interprétations possibles d'un même produit médiatique sont donc multiples, propres à l'individu et au public auquel il appartient. [...]
[...] Cette approche anthropologique vise à mettre en évidence l'importance de la culture dans l'explication de la réception du message médiatique. I. Différentes études empiriques Pour ce faire, les chercheurs en science de l'information-communication vont mener différentes études empiriques. C'est notamment le cas de Liebes et Katz qui ont tenté de voir comment des groupes d'individus d'ethnies différentes interprètent un même épisode du feuilleton américain Dallas. Ils remarquent que chaque groupe a une approche à la fois référentielle et critique du programme, mais que, selon leur culture d'origine, les niveaux d'analyses varient : au niveau sémantique, par exemple, les Américains voient une volonté pédagogique de la part du réalisateur, tandis qu'à l'inverse, les Russes soupçonnent le réalisateur de vouloir les manipuler. [...]
[...] Les chercheurs estiment que les publics réceptionnent les messages médiatiques en fonction de leur culture. C'est ce qu'ils vont essayer de démontrer à travers le courant des Cultural Studies. Les Cultural Studies mettent fin à une opinion commune : celle d'un public passif et dominé par les médias. Elles estiment que chaque public a ses propres valeurs et ses propres codes culturels. Aucun groupe n'est une masse soumise : il s'agit seulement de plusieurs publics pour lesquels la réception des messages médiatiques varie. [...]
[...] On ne peut alors plus parler de masse, mais bien de public. II. L'analyse de Stuart Hall Le sociologue Stuart Hall appuie cette idée en théorisant le principe de codage et de décodage. Selon lui, le codage est la construction du message médiatique, il doit tenir compte de la culture à laquelle il s'adresse afin d'être justement décodé. Le décodage, quant à lui, est propre aux récepteurs : l'interprétation du message varie en fonction des individus ; celui-ci n'est pas figé. [...]
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