Cuisine, homme, femme, tâche ménagère, tradition nourricière, Chef, restaurant, étoilé, gastronomie, publicité, féminisme
En 2011, le guide Michelin a décerné cinq cent soixante et onze étoiles : treize à des chefs femmes et cinq cent cinquante-huit à des chefs hommes. Ces chiffres appuient explicitement le fait qu'en France, la haute gastronomie est une affaire masculine. Le terme de gastronomie est d'ailleurs inventé en 1801 par J. Berchoux afin de différencier la cuisine que l'on pourrait qualifier de domestique : la préparation quotidienne du repas d'un ménage, et l'art de cuisine que A. Senderens range « au même titre que la sculpture ou la peinture ». À l'inverse, dans la cuisine dite domestique, la femme est la plus présente. Depuis les années 1930 où le symbole de la cuisine était « la bonne ménagère » et son livre de recettes de Ginette Mathiot, Je sais cuisiner, à aujourd'hui où une panoplie d'ouvrages culinaires sortent chaque année et où de nombreuses émissions télévisées existent, on remarque que la cuisine française a connu d'importants changements en partie dus à l'émancipation des femmes et à la progression de l'individualisme. Et pourtant, dans les deux domaines (gastronomie et cuisine domestique) la parité est loin d'être parfaite malgré quelques améliorations dans la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes.
[...] La publicité Mousline en est une parfaite illustration (cl lien de la publicité Mousline en annexe). On voit la femme faire la purée (qui est vendu en sachet) avec plaisir, le mari bien qu'il n'est pas cuisiné aide les enfants à se servir et n'a donc pas comme auparavant le rôle du mari épuisé par sa journée de travail. Pourtant, ces publicités ne sont pas très représentatives des réalités sociales. Reflet plus ou moins exact de la réalité En effet, si les publicités mettent en scène la famille nucléaire avec deux parents et deux ou trois enfants, elles mettent de côté la monoparentalité, phénomène croissant aujourd'hui en France, ou d'autres types de ménages qui se développent avec la hausse du divorce et de l'individualisme. [...]
[...] En effet différents forums ou sondages sur Internet prouvent que les femmes trouveraient très séduisant un homme sachant cuisinant. La maison d'édition Tana l'a bien compris et a alors sorti Le livre de recettes pour les garçons qui veulent épater les filles de Nicole Seeman et qui s'est vendu à plusieurs milliers d'exemplaires (cf. annexe). Plus marquant encore la collection de Patricia de Reals et Valérie Dousset, On n'est pas des cakes ! ou On n'est pas des nouilles ! [...]
[...] En Europe en 2009, dans un ménage sur 10, c'est l'homme qui est au fourneau pour assurer la cuisine ordinaire (il y a une différence notre sud a noté : la Suède rehausse la moyenne). Mais ce minoritaire remplacement de l'homme par la femme ne se généralement pas soudainement après des années de vie commune. Les hommes qui cuisinent chez eux y prennent plaisir, ont une certaine passion pour ce domaine (mélange de temps libre et temps contraint dont nous reparlerons par la suite). [...]
[...] Face à cette cuisine qualifiée d'ordinaire par J-C Kaufmann ou de domestique par certains sociologues, il y a la haute gastronomie, ou l'art culinaire comme se plaisait à l'écrire le célèbre chef Chatillon-Plessis, qui est un domaine jusqu'alors fortement réservé aux hommes, aux chefs capables de gérer une équipe et de supporter odeur, chaleur et marmites. N'importe qui n'est pas viril comme un Escoffier ! Et pourtant, certaines femmes cherchent à se faire une place dans la profession. La voix scolaire amenant difficilement au rang souhaité, elles tentent alors leur change avec les nouvelles émissions télévisées qui ne semblent pas regardant du genre et croient aux potentiels de chacun. [...]
[...] Appuyons-nous sur les publicités de produits électroménagers qui font leur apparition durant cette période prospérité économique appelée trente glorieuse. Prenons par exemple, celle de la super cocotte de la marque SEB créée en 1953 ou encore celle du robot charlotte de Moulinex inventé en 1961 (cf. annexe). Dans les deux cas, on voit une femme propre sur elle et souriante, l'une est même en tablier : symbole de la cuisinière. Les publicités appuient sur le fait que l'homme aime manger les petits plats de sa femme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture