Médias influences image corps
Fatma Mernissi, intellectuelle marocaine, remarque, et ce à juste titre dans son ouvrage Le harem et l'Occident que « les occidentaux n'ont besoin de police pour forcer les femmes à obéir : il leur suffit de faire circuler les images pour que les femmes s'esquintent à leur ressembler. ».
Cette citation illustre parfaitement l'ancrage culturel du culte du corps dans nos sociétés occidentales. En effet, nous sommes perpétuellement insatisfaits, nous courons inlassablement après la perfection des corps. Il faut sans cesse paraître plus jeune, être toujours plus mince, avoir un corps toujours plus ferme.
Qu'est-ce qui nous pousse à agir ainsi? Il s'agit de déterminer les facteurs qui poussent, ici les jeunes femmes, à entreprendre toutes sortes de manœuvres pour ressembler au plus près au(x) modèle(s) normatif(s)? Quel est l'impact des médias, des normes et discours qu'ils véhiculent, sur la perception de notre corps et sur celui des autres?
Notre hypothèse de départ est que les médias, que ce soit dans les discours publicitaires ou journalistiques, ont une influence sur l'image, la représentation que nous nous faisons de notre corps, mais aussi sur nos comportements.
Nos objectifs sont d'évaluer la sensibilité des jeunes femmes aux impacts visuels auxquelles elles sont soumises et d'estimer l'ampleur des manœuvres auxquelles elles peuvent se plier.
La population qui nous apparaît comme la plus pertinente pour notre étude est celle des femmes françaises. En effet, les images de femmes sont majoritairement plus présentes dans le paysage quotidien. Aussi, les images féminines sont destinées aux deux sexes : elles visent l'identification au modèle pour le public féminin et représentent l'altérité désirable pour le public masculin. Les femmes se trouvent donc au premier rang des représentations. Quant à l'échantillon choisi, nous penchons pour une centaine de jeunes femmes, âgées de 15 à 30 ans ; celles-ci étant la cible n°1 de la presse féminine.
Notre méthode d'enquête : aborder des jeunes femmes au centre de ville de Metz et leur proposer de répondre à un questionnaire d'une durée de dix minutes environ. Aussi, pour approfondir les données obtenues lors de l'administration des questionnaires, nous pensons réaliser une dizaine d'entretiens semi-directifs. Parallèlement aux questionnaires et entretiens, nous récolterons, étudierons et analyserons de nombreux articles trouvés dans la presse féminine, à ce sujet.
[...] Chez les femmes, le sport diminue les risques de cancer du sein. En outre, l'inactivité accélère le vieillissement il est bien connu qu'une personne active est plus séduisante car son tempérament se reflète dans son allure. Le vélo La pratique du vélo de route allie loisir et plaisir et peut se faire en famille. Les cuisses et les mollets sont les plus réclamés, ce qui ne manquera certainement pas de leur façonner des belles musculatures. Les efforts fournis seront différents selon les terrains où les exercices sont pratiqués. [...]
[...] Un écart se creuse entre norme médicale et norme esthétique. Prenons l'exemple des régimes. On distingue différents régimes : le régime défensif, qui a pour but de retrancher du corps un élément nutritif nocif (anti-cholestérol par exemple) ; le régime offensif, qui lui a pour but d'améliorer l'équilibre du corps (compléments alimentaires) ; et le régime amaigrissant, centré sur l'esthétique du corps et élément d'un système normatif répressif. Ici, on distingue trois sortes de régimes, deux relevant d'un aspect médical et un troisième relevant d'un aspect davantage esthétique. [...]
[...] Normes et discours véhiculés dans nos sociétés occidentales Les images répétitives que notre monde propose du corps féminin, ont bien évidemment une influence sur la manière dont les femmes se perçoivent elles-mêmes. En effet il est plus facile aux modèles d'influer sur les comportements que le contraire. Au travers de son corps, la femme fait l'objet d'un dispositif répressif. Les formes répressives plus ou moins subtiles que prennent les discours sur le corps féminin, discours journalistiques et publicitaires, touchent à l'individu. Quels sont ces modèles normatifs ? [...]
[...] Les cultes du corps répondent à une entreprise de morale telle que l'entend BECKER. C'est-à-dire des modèles dans lesquels la création de normes et de valeurs sont inscrites et dans lesquelles l'idée de bien et de mal sont présentes. Dans cette perspective, la différence et la stigmatisation de certains individus reflètent leur non-conformité aux normes véhiculées et ancrées dans notre société. Cependant même si ce schéma en matière d'esthétisme est présent aujourd'hui en France, de plus en plus de mouvements contre minceur voient le jour. [...]
[...] Le corps est le support de notre identité, appréhendé comme une sorte de partenaire intime dont on attend complaisance et complicité. L'individu isolé a l'impression d'être inutile socialement, au point de trouver dans son corps son seul lieu identitaire. Dans la société d'hyper-consommation, il se construit une identité par la consommation dont le but est de survaloriser le look et l'apparence. Les normes véhiculées par notre société se conjuguent, comme dit précédemment, autour du combiné jeunesse-beauté-santé, ce qui démontre une attention obsessive de son image. [...]
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