Le sociologue français, Jean Cazeneuve, déclara que « la formule de l'homme heureux de demain, ce sera le conformisme ». Le conformisme, ou l'action de se conformer par habitude ou par opportunisme aux traditions et usages, à mimer les conduites majoritaires ou à adopter ce qu'on croit être l'opinion de tous sans les remettre en question semble pour lui être l'avenir de l'homme. C'est l'une des cinq stratégies de base dont l'individu dispose face aux normes sociales pour s'intégrer et créer son identité. C'est parce que nous faisons partie d'un groupe et que nous partageons les traditions et usages que nous créons notre identité.
Cependant, le conformisme est généralement considéré, aussi bien en sociologie qu'en politique, comme une faiblesse individuelle, une difficulté à s'affirmer en tant qu'individualité. Les expressions du type «vous êtes influençable», «vous êtes conformiste» ne sont guère des compliments de nos jours. «Être influencé» connote l'envahissement par autrui, l'entrave à l'exercice de notre liberté individuelle. Dans quelles mesures le conformisme permet-il de créer sa propre identité ? En quoi et comment le conformisme est-il remis en cause aujourd'hui ? Existe-t-il des alternatives au conformisme ? Si oui, lesquelles ?
[...] Egalement face à ce conformisme, Ernest Renan déclare qu' Il faudrait prêcher l'individualisme, l'originalité. Il faudrait que deux hommes ne se ressemblent pas; car tous ceux qui se ressemblent ne comptent que pour un ».Selon Tocqueville dans De la Démocratie en Amérique L'individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l'écart avec sa famille et ses amis; de telle sorte que, après s'être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même. [...]
[...] Le conformisme apparaît essentiel dans la construction de sa propre identité et la création d'un ordre social. A. Le facteur identitaire du conformisme La création de l'identité individuelle est indissociable de l'identité collective La construction sociale de l'identité se fait dans plusieurs sphères : le groupe primaire d'appartenance relevant du domaine privé (sphère familiale, professionnelle ou amicale,institutions culturelles, religieuses ) et l'Etat nation (relation conflictuelle ou non avec instance sociale et politique) - construction de l'identité individuelle déterminée dans le domaine privé par la sphère familiale, professionnelle mais aussi les institutions religieuses et culturelles. [...]
[...] Contre ce conformisme à grande échelle, le moyen choisi par les individus ne souhaitant pas se conformer est le repli sur la sphère privée : le choix du communautarisme et l'individualisme. Celui-ci semble triomphant à notre époque. Dans une large mesure, on peut affirmer que l'individualisme moderne se trouve comme en équilibre instable entre deux images opposées de lui-même. D'un côté, notre époque chante le triomphe de la civilisation du Moi : débarassée de tous les carcans collectifs et sociaux, chacun serait enfin libre de devenir lui même. [...]
[...] Débat sur l'identité nationale lancé par Eric Besson avec des projets tels que par exemple , la mise en place un contrat avec la Nation, passant par un entretien d'assimilation permettant de s'assurer d'un meilleur niveau de pratique de la langue française et de connaissance des valeurs de la République . Il semblerait donc que dans un futur proche, le fait de parler français devienne une condition d'obtention de la nationalité française , ce qui apparaît contraire à la conception de la nation d'E. Renan. B. les risques potentiels de construire son identité individuelle en fonction de normes collectives : la perte de sa propre identité et l'acculturation Le conformisme intellectuel vaut l'Inquisition Jacques de Bourbon Busser dans l'extrait de Tu ne mourras pas. [...]
[...] Kelman a mis en évidence ce qui peut pousser un individu à se conformer. Tout d'abord, il peut se conformer par complaisance : le conformisme est alors utilitaire, il n'atteint pas les croyances profondes de l'individu mais lui permet seulement de ne pas se faire remarquer ni d'avoir de problèmes. Ensuite, il peut se conformer par identification : il importe dans ce cas de préserver des relations positives avec un groupe auquel on tient. On se conforme parce que l'on s'identifie à ce groupe et que l'on veut plaire à ses membres. [...]
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