Conflit, pathologie sociale, facteur d'intégration, cohésion sociale, pathologie de l'intégration, conflit social, discipline sociologique, mouvement social, déficit d'intégration sociale
Le samedi 18 mai 1968 à Orly, lors d'une des plus célèbres grèves françaises, De Gaulle assène : « La récréation est finie ». Il s'oppose alors au conflit social qui oppose étudiants et travailleurs aux tenants de l'ordre établi, conflit qui apparaît, dans les mots du président, comme quelque chose d'anormal qui ne doit pas durer. Le terme « conflit » résonne en effet comme quelque chose de négatif, comme quelque chose de violent qu'il faudrait par conséquent éviter. On entend souvent, par exemple, dans le cas des conflits sociaux, qui sont ceux qui intéressent la discipline sociologique, qu'ils seraient le fait d'un dysfonctionnement du corps social, qu'il faudrait résoudre, au moyen de négociations, afin d'obtenir la paix sociale. Le conflit serait alors une « maladie », pour filer la métaphore médicale du corps social, ou une « pathologie ».
[...] Pour conclure, on peut dire que le conflit, s'il peut manifester un déficit d'intégration sociale, n'est pas en soit nécessairement pathologique. Il est plutôt une manifestation pathologique d'une société malade, c'est pourquoi le conflit, quand il prend la forme d'un « conflit social », peut être facteur d'intégration. Et d'une intégration à deux étages : d'abord, au sein du groupe en conflit, ensuite, au niveau de la société elle-même. Contre la conception moraliste qui s'oppose au conflit, nous plaidons pour une vision complexe du conflit qui montre bien ses vertus de transformation et d'intégration sociale. [...]
[...] Le conflit : pathologie sociale ou facteur d'intégration ? A l'aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que le conflit peut apparaître comme pathologie de l'intégration ou comme facteur de cohésion sociale. Le samedi 18 mai 1968 à Orly, lors d'une des plus célèbres grèves françaises, De Gaulle assène : « La récréation est finie ». Il s'oppose alors au conflit social qui oppose étudiants et travailleurs aux tenants de l'ordre établi, conflit qui apparaît, dans les mots du président, comme quelque chose d'anormal qui ne doit pas durer. [...]
[...] A un autre niveau, le conflit social est facteur d'intégration. Il permet de maintenir le lien social par exemple en s'attaquant aux problèmes qui génèrent de l'exclusion sociale. Dans l'enquête d'Harris Interactive « La France s'engage », on voit que parmi les raisons qui pousse le plus les agents sociaux à se mobiliser il y a le soucis des générations futures, la volonté de défendre la France, le sentiment d'être utile à la société ou encore la solidarité envers les personnes fragiles ou menacées dans leurs droits. [...]
[...] En ce sens, le conflit peut être compris comme une pathologie de l'intégration sociale : l'absence d'intégration serait la cause de conflits. Mais l'anomie n'a-t-elle pas parfois du bon ? Le refus des « normes » ou de « intégration » à l'ordre social n'a-t-il pas du bon ? Et le conflit n'est-il pas, à l'inverse, la cause d'une plus grande intégration sociale, le facteur de la cohésion sociale ? Le conflit, quand il unit des individus autour d'une cause commune, renforce la cohésion sociale. [...]
[...] En quoi le conflit peut-il être compris comme une pathologie de l'intégration ou bien comme un facteur de cohésion sociale ? On verra que, si le conflit manifeste un problème social, il est aussi une instance de régulation salvatrice de ces problèmes qui, au passage, crée du lien social. Le conflit apparaît comme une pathologie de l'intégration quand il est le symptôme d'une société qui n'arrive pas à maintenir le lien social. C'est l'opinion d'Emile Durkheim, qui identifiait le conflit à une situation d'anomie, c'est-à-dire, d'absence d'identification à des normes par l'individu qui ne s'intégrerait pas bien à la société du travail divisé. [...]
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